(Junin, province de Buenos Aires, 1940 — ). Militant politique, il passe plusieurs années en prison. Libéré en 1973, il doit s'exiler en 1977 et, après avoir vécu en France, en Italie et en Espagne, il s'installe en 1980 à Mexico. Il a publié une dizaine de livres qui le consacrent comme l'un des meilleurs auteurs du roman noir argentin.— Vladimir Ilitch contre les uniformes (Vladimir Ilitch contra los uniformados, 1989), roman, traduit de l'espagnol par Alexandra Carrasco. [Paris], Éditions Gallimard, « La Noire », 1992, 2001, 336 p., 16.77 €.— Le Pas du tigre (Paseo del tigre, 1992), roman, traduit de l'espagnol par Alexandra Carrasco. [Paris], Éditions Gallimard, « La Noire », 1995, 304 p., 19.82 €.— L’Effet tequila (Mato y voy, 1992), roman, traduit de l'espagnol par Alexandra Carrasco. [Paris], Éditions Gallimard, « Série noire » n° 2419, 1996, 192 p., épuisé — réédition : Éditions Gallimard, « Folio policier » n° 147, 192 p., 4 €.— Chats de gouttière, suivi de Une stèle dans la vallée de la mort (Gatos de azotea, 1992 ; Una baldosa en Valle de la Muerte, 1992), romans, traduit de l'espagnol par Alexandra Carrasco. [Paris], Éditions Gallimard, « Série noire » n° 2514, 1998, 240 p., 6.55 €.— Lune d’écarlate (Luna de escarlata, 1994), roman, traduit de l'espagnol par Alexandra Carrasco. [Paris], Éditions Gallimard, « La Noire », 1998, 368 p., 21.34 €.— Poussières du désert (La vida que me doy, 1996), roman, traduit de l'espagnol par Alexandra Carrasco. [Paris], Éditions Gallimard, « Série noire » n° 2624, 2000, 280 p., 9.75 €.
Exilé après Vladimirevitch contre les uniformes, un violent pamphlet contre la sale guerre menée par les militaires argentins où il utilise la forme policière façon burlesque, les romans de l'écrivain argentin auront pour cadre le pays d'accueil (Un narco-pays de chômeurs), Mexico étant traitée comme la métaphore de toute métropole hispano-américaine en butte à la corruption, à l'arbitraire policier, et à toute la panoplie des maux bien partagés dans le cône sud. Sa créature est un flic « récurrent », Carlos Hernandez, lui-même pratiquant toutes les formes de délinquance afin de financer l'action de la justice.
Le parcours du combattant de Rolo Diez
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Eclipse de lune
de Rolo Diez (Auteur), Alexandra Carrasco (Traduction)
Broché: 230 pages
Editeur : Fayard (26 septembre 2007)
Collection : Fayard Noir
Depuis quelques années, des centaines de femmes disparaissent à Ciudad Juárez, ville frontalière du Nord du Mexique. Ces disparitions défrayent la chronique du monde entier, mais la police laisse faire. Après tout, il s'agit de pauvres filles.Flic polygame, macho et corrompu, l'inspecteur Carlos Hernández n'en est pas moins épris de justice, généreux et courageux. Membre des « Relations Opérationnelles », services chargés de missions délicates, il doit enquêter sur un meurtre qui n'a rien à voir avec cette série sanglante. En remontant le fil d'un sinistre réseau criminel, il met au jour des liens étroits entre l'industrie textile, le monde politique et le narcotrafic.Selon lui, quand on est honnête, au Mexique, on crève de faim. Alors, sans jamais pactiser avec la mafia ou les politiciens véreux, il profite des circonstances pour s'arroger quelques avantages tout en sauvant l'honneur et, surtout, les innocents.
Soleil noir
de Rolo Diez, Jean-Louis Tripp (Illustrations), Alexandra Carrasco (Traduction)
Broché: 71 pages
Editeur : 6 pieds sous terre (4 novembre 2005)
Collection : Liber Niger
"N'ayant plus ni le tonnerre ni le mammouth, ce qui nous épouvante aujourd'hui c'est la pauvreté, la maladie et l'exclusion. On se sent fort en consolant un enfant et puissant distribuant l'aumône. On minimise nos misères en disant C'est la vie ! Cependant, la nuit abrite encore nos peurs. Ni l'enfant ni l'homme de Cro-Magnon n'ont disparu. Un coup de frayeur et l'on se réveille dans le noir en hurlant." Au Chiapas, il y a de belles plages, le chef a un gros cigare et son comptable aime la perfection, les trafiquants de drogue se disputent les récoltes et les paysans font les frais de cette bataille. Melina ne sait rien de tout cela. Elle couche avec le chef et le comptable l'accompagne pour qu'elle ne s'ennuie pas lorsque son maître n'est pas là... Non, il ne se passera pas ce que vous croyez car il y a des jeux auxquels on ne doit pas jouer avec n'importe qui. Après Lune écarlate (Prix Hammet 1995), Rolo Diez livre, avec Soleil noir, une nouvelle partie dans le grand match des astres et une fable tragique sur la volonté de liberté des opprimés et le prix à payer pour cette émancipation. Un texte d'une grande poésie magnifiquement scandé par les dessins de Jean-Louis Tripp, qui sont autant de gros plans éclairant les protagonistes de cette intrigue avant que l'éclipse ne les fasse disparaître.
Gambit de dame suivi par Le Refuge
de Rolo Diez (Auteur), Anne-Marie Meunier (Traduction)
Broché: 210 pages
Editeur : Editions Gallimard (24 mars 2005)
Collection : Serie noire
Gambit de dame est un récit sur l'enfance : celle de Rolo Díez, dans un village de la pampa argentine. Avec ses anecdotes cocasses et émouvantes, ses premiers émois amoureux ou ses premières bagarres. Elle y est traitée comme une grande aventure, un âge où des événements anodins aux yeux des adultes sont vécus comme des affaires d'état.L'autre texte de ce volume, Le refuge, nous plonge dans le Mexico des années 1990 : écrivain argentin, Negro commence à rédiger un livre après avoir discuté avec un chat. S'étant fait mettre dehors par sa femme, il se retrouve contraint de passer la nuit dehors. Il refuse de dormir à la gare routière et choisit de se rendre à l'adresse d'un immeuble squatté par les Krishna...
In domino veritas
de Rolo Diez (Auteur), Alexandra Carrasco (Traduction)
Poche: 275 pages
Editeur : Editions Gallimard (23 octobre 2003)
Collection : Série Noire
Quel rapport peut-il bien exister entre quatre joueurs de dominos qui persuadent un patron de bodega de leur prêter son établissement pour un week-end et un malfrat malheureux en quête d'argent et d'amour ?C'est la réponse à cette question que tisse Rolo Diez dans un roman à la fois grave et drolatique qui dresse aussi le portrait d'un Mexico plongé dans la déliquescence économique.
Dans le registre néo-polar sudaméricain à tendances sociales bien marquées, Rolo Diez fait figure de mythe (au même titre qu’un certain Paco Ignatio Taibo II). Avec une vie de militant anar à Buenos-Aires brutalement stoppée par la dictature, la torture et finalement l’exil, Diez sait de quoi il parle. De «Vladimir Illitch contre les uniformes» à «L’effet tequila», de l’humour au tragique, de la mort à l’espoir, tous ses livres peuvent se lire comme un seul mélange de descriptions méthodiques et d’humour très particulier, le tout dilué dans un chaos social tristement montré du doigt.
Un peu à part dans la production de l’argentin, et pour tout dire, livre mineur, «In domino veritas» traite de la quotidienneté mexicaine, entre petites frappes traquées par les flics, citoyens normaux donc alcooliques ou vaguement truands, filles méprisées par le machisme ambiant et vieillesse pauvre dans des quartiers humides. Autour de quatre personnages jouant aux dominos, avec comme toile de fond un vague trésor caché au fond d’une cave à vin, une clocharde extralucide possède l’étrange pouvoir d’entendre les conversations à distance. Pour que le drame fonctionne, il faut un voyou qui n’a plus rien à perdre, pur produit de la violence sociale subit par les minorités dans un pays corrompu, pourri jusqu’à la moelle par des années de dictature molle. Quand ces 6 personnages se rencontrent, c’est la mort qui triomphe. La mort et la désillusion. Quant à l’état, il va bien, merci. Les flics aussi. C’est leur métier.
Amer, sombre, mais pathétiquement drôle, «in domino veritas» est un petit roman à découvrir, dont l’élément surnaturel est tellement dilué qu’il en est presque absent. Même si tout ça ne va pas très loin, c’est l’occasion de découvrir un auteur vraiment excellent, dont le coup de maître reste sans doute «Le pas du tigre», magnifique parabole sur l’exil ; la mort, l’oubli et l’injustice.
www.salle101.org
Poussière du désert
de Rolo Diez (Auteur)
Poche: 279 pages
Editeur : Gallimard (18 octobre 2001)
Collection : Série noire
Revoilà Carlos Hernández, le flic polygame de Mexico, jouisseur sympathique, rusé, fidèle en amour comme en amitié, mais «ayant tant d'amour à donner» qu'il est obligé d'avoir deux femmes car une seule, il pourrait la tuer. Un flic si honnête qu'il finance ses enquêtes avec le produit de ses magouilles. Cette fois, il fait l'aller-retour entre Tijuana et Mexico pour récupérer la dépouille d'une gamine morte d'une overdose au cours d'une partouze chic. Bien sûr, les choses se compliquent salement quand il apprend que la jeune fille appartenait à un chef du cartel de Tijuana et qu'elle avait un amant de coeur qui voulait l'emmener dans le désert pour la purifier... Comme dans L'effet tequila, Rolo Diez s'amuse à nous raconter un Mexique qui continue à faire ce qu'il peut pour maintenir sa tête hors de l'eau.
Un cadre, Le Mexique : celui de Tijuana à la frontière Californienne - trafics en tout genres, ceux qui entrent et ceux qui sortent, la foule des émigrants, la drogue -, et celui de Mexico, la ville immense, à facettes multiples, où la vie bouillonne au prix d'infinies débrouilles. Un narrateur à la première personne (personnage que Rolo Diez a déjà utilisé dans L'effet Téquila), flic à Mexico et qui, en tant que défenseur de la loi, est obligé de faire comme tout le monde : se débrouiller pour survivre et même pour travailler. Macho mexicain, il a deux maison, c'est-à-dire deux femmes ; la légitime et l'autre, cinq enfants au total qu'il faut entretenir. Sans compter une "gagneuse" qui lui rapporte un peu d'argent et des informations. Voici les ingrédients du dernier roman de Rolo Diez, La vida que me doy. Parti de Mexico pour escorter le cercueil contenant le cadavre d'une jeune fille morte au cours d'une partie dans des circonstances que la police ne souhaite guère élucider, l'inspecteur Hernandez se retrouve piégé dans Tijuana où le cadavre fait l'objet de diverses convoitises. De retour à Mexico, il ne peut que constater qu'il est tombé au coeur d'une affaire bien plus complexe qu'il n'y paraissait où se trouve mêlés gens de la pègre, policiers, indics, gens d'affaire et politiciens. Même son équilibre familial s'en trouve perturbé car intimidations et menaces déstabilisent ses deux foyers, le "grand" et le "petit". Au bout du compte, l'affaire sera élucidée, le flic et son chef félicités, mais bien sûr l'histoire sera un peu édulcorée pour éviter qu'il n'y ait trop de casse chez les notables. Ce bon polar, à l'intrigue rondement menée, avec un suspense bien ficelé, a les qualités qu'on connaît à Rolo Diez : l'acuité du regard porté sur le milieu, les petites phrases assassines qui sonnent juste lorsque la justice sociale est mise à mal. Hernandez, le flic-narrateur est tout à la fois un Mexicain moyen, que les compromissions n'effarouchent pas, tant qu'elles restent dans des limites acceptables - d'ailleurs sans le petits rackets et les petits chantages, le commissariat de police n'aurait aucun moyen de travail - qui est un fidèle infidèle, un patriote désabusé, un cynique au coeur tendre, et au bout du compte, sans doute un optimiste qui s'ignore. Ce livre est moins âpre que les précédents, mais a les mêmes qualités d'humour et les mêmes bonheurs d'écriture.
Lune d'ecarlate
de : Rolo Diez
Editeur(s) : Gallimard
Genre : ROMAN CONTEMPORAIN
Date de Parution : 23/02/1999
Texte d'origine espagnole traduit par Alexandra Carrasco
Présentation : Broché - 368 pages
Dans son deux-pièces en plein coeur de Mexico, Scarlett est fin prête à devenir princesse.Dès le berceau, sa mère s'est brûlé les yeux à lui lire les chroniques mondaines et à lui confectionner des robes à la hauteur de ses ambitions. Mais le prince charmant tarde à se déclarer. En l'attendant, Scarlett est bien obligée de travailler et d'user de ses charmes pour arrondir ses fins de mois. De son côté, poursuivi par la malchance, Julio César brûle ses amis sous les ponts, erre de prison en prison, écoute les délires d'ivrogne d'un émule de Bukowski, partage sa vie avec une clocharde, quand il ne travaille pas pour la police ou ne pousse pas les gamins sous les roues des camions dans son rôle de défenseur de la loi. Que l'on poursuive un rêve absurde ou que l'on dérive de hasards en crimes, on est fichu si on ne sait pas déchiffrer les messages de la lune, une lune ensanglantée par les exactions d'une bande de flics aussi sadiques que pervers. Rolo Diez, l'ancien militant, a un talent formidable pour pointer la brutalité du dieu Libéralisme.Sa condition d'exilé lui a appris à déporter son regard pour mieux voir. Dans la plus pure tradition de la tragédie grecque, Lune d'écarlate offre un tableau particulièrement lucide du Mexique des années 90. Rolo Diez confirme dans ce septième roman son art de concilier noirceur et humanisme.
le 1 septembre 1998
Ce roman argentin est choquant, violent et fantastique. Il arrache les tripes et le coeur grâce à l'exubérance hystérique d'un style, à la fois réaliste et totalement décalé.
Lire - Dinah Brand
Lundi 4 janvier 2010 1 04 /01 /2010 21:43
Le numéro TOP 100 de la revue 813 sera beau. Je le sais, j’en ai lu les deux tiers. En plus d’être beau, il m’a « obligé » pendant ces vacances, à relire un roman qui m’avait marqué à l’époque, à savoir Lune d’écarlate de l’argentin Rolo Diez.
Revenons un instant sur l’auteur et son œuvre. Rolo Diez est donc argentin, et militait activement dans des groupes d’extrême gauche en 1976 quand la sinistre bande de l’affreux Videla prend le pouvoir en Argentine. En résulte une guerre sale sanglante qui fera environ (environ car on n’a aucun chiffre précis), 30 000 victimes, tués et disparus, sans compter des milliers de torturés, des gamins volés à leurs familles etc …
Ernesto Mallo le raconte dans le très beau L’aiguille dans la botte de foin.
Pour sauver sa peau, Rolo Diez émigra en Europe avant de s’installer au Mexique. On trouve dans son œuvre deux romans argentins, qui racontent eux aussi la période de la répression de la junte, Vladimir Illitch contre les uniformes, et Le pas du tigre ; romans durs, sans concessions, mais romans qui savent aussi décrire la solidarité, la lutte, et qu’éclaire un humour absurde. Puis des romans mexicains. Et parmi ces romans mexicains, en général sombres mais non dépourvus d’humour, il y a Lune d’écarlate.
Depuis sa naissance Scarlett sait qu’elle sera princesse. Sa mère n’a certes pas pu l’envoyer dans une école privée prestigieuse de Mexico, mais elle a tout fait pour lui donner l’éducation qui fera d’elle la nouvelle Grace Kelly. Scarlett, comme sa mère, lit Life et autres magasines consacrés aux princes, actrices et autres mannequins. Mais Scarlett a beau être belle, élégante, raffinée, éblouissante … à vingt-cinq ans elle travaille dans une agence de voyage. Et elle a beau ne pas dédaigner se servir de sa plastique parfaite, aucune de ses conquêtes, poète toujours à la porte du succès, patron de son agence, député ou même son ex mari avocat, ne la sort du bas de la classe moyenne mexicaine.
Julio César est un petit truand, tour à tour voleur, clodo sous les ponts, indic, vendeur d’objet de pacotilles, tueur … Il passe d’un gourbi à une prison, pour finir enrôlé par une sorte de milice plus ou moins officielle où il va pouvoir laisser libre cours à sa rage et à sa frustration.
Rien ne semble prédestiner Scarlett et Julio à se rencontrer, et pourtant …
Rolo Diez écrit là son roman le plus désespéré. Contrairement à ce que l’on trouve dans ses autres polars, ici, point d’échappée, point de salut, tout est foutu.
Car, en ce début des années 90, c’est la victoire sans appel du libéralisme et de la société de consommation épaulée par des média sans âme ni morale. Pas de solidarité, aucune dynamique de groupe, uniquement des gens hypnotisés par le luxe tapageur vendu par les magasines et convaincus qu’en ce bas monde, c’est chacun pour soi, tout se vende, tout s’achète. On n’existe que par ce que l’on possède. Même l’amour, ou plutôt le sexe, n’est vu que comme une monnaie d’échange, un moyen d’arriver ou de soumettre.
Les personnages sont au mieux pathétiques, comme la pauvre Scarlett, souvent effrayants dans leur égoïsme et leur aveuglement comme sa mère Concepcion, prête à tout écraser, à tout sacrifier pour modeler la vie de sa fille comme elle l’entend, ou comme Julio Cesar qui n’a aucun repère moral. Certains comme la vieille clocharde Œil du Diable sont carrément hallucinants (le chapitre qui décrit sa cohabitation avec Julio est particulièrement … éprouvant). Tous sont d’un vide effarant.
Le seul personnage échappant à cette logique est totalement secondaire, et mourra oublié de tous dans une guerre lointaine.
Un roman désespérant, et malheureusement visionnaire qui mérite bien de figurer dans ce TOP 100. En espérant qu’il soit réédité un jour.
Rolo Diez / Lune d’écarlate (Luna des escarlata, 1994), Gallimard/La Noire (1998), Traduit de l’espagnol (Argentine) par Alexandra Carrasco.
PS. Si vous n’avez pas de mes nouvelles dans les prochains jours, ce n’est pas que je vous oublie, mais je suis plongé dans le pavé de Maître Ellroy.
Par Jean-Marc Laherrère - Publié dans : Polars latino-américains -
source: actu-du-noir.over-blog.com/article-rolo-diez-lune-d-ecarlate-42332796.html
courtoisie de l'auteur
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Chats de gouttière. suivi de Une stèle dans la vallée de la mort
de Rolo Diez
Éditeur : Gallimard
Genre : ROMAN POLICIER, ESPIONNAGE
Présentation : Broché
« Là où tant d’autres avaient cru pouvoir accommoder la politique en de petites historiettes criminelles (ne citons aucun nom, une chronique entière n’y suffirait pas), Díez, authentique poète de la prose, visionnaire donc, traitait la dictature des généraux argentins à la manière d’une fable désopilante et tragique. »
Gérard Guégan.
Ce double roman, noir, très noir, nous embarque dans un Mexique de tous les dangers, où la survie des humbles et des misérables est difficile dans une ville polluée dans tous les sens du terme. Une émotion sourd, tant de l’histoire d’amour contrariée de Clara et Julio que des efforts déployées par les quatre "mousquetaires" (il est clairement fait allusion à Dumas et à Vingt ans après) dont les idéaux anciens sont mis à mal par ce butin inattendu. Un beau portrait de ces personnages attachants que l’auteur, exilé lui-même, décrit avec sincérité.
Jean-Pierre Brethes - Mauvais genres (1999-2005).
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L'effet tequila
de Rolo Diez
Poche: 190 pages
Editeur : Gallimard (1 mars 2000)
Collection : Folio policier
Carlos Hernandez a une épouse extrêmement jalouse qui vient de le quitter, une maîtresse incapable de lui servir sa bière à bonne température et un nombre incalculable de femmes à séduire. Avec cinq gosses à entretenir, les fins de mois sont acrobatiques et malgré toutes ses combines de flic corrompu, il n'a pas une vie facile. D'autant plus que le Commander, son supérieur, vient de lui confier une enquête : la mort par balle d'un certain Jones. Entre son affaire, ses magouilles et son collègue qu'il doit soudoyer pour que celui-ci daigne travailler, ce n'est pas gagné. Mais Carlitos est un homme dur à la tâche. Étre flic à Mexico n'est pas chose facile, et Rolo Diez démontre de manière magistrale qu'il faut bien arriver à trouver quelque part l'argent de la justice. Même si ce roman est écrit dans un registre plus léger que Vladimir Ilitch contre les uniformes ou Le Pas du Tigre, il n'en dénonce pas moins la corruption qui règne dans l'administration mexicaine... avec une bonne dose d'humour. --Christophe Dupuis Quatrième de couvertureCarlos Hernández n'est pas une crapule : cultivé, prévenant pour ses femmes, ses enfants et ses prostituées, correct avec ses associés, il va même jusqu'à payr de sa poche les frais des enquêtes qu'on lui confie. Car s'il pratique le chantage, le proxénétisme, le trafic de fausse monnaie, l'extorsion de fonds et l'association de malfaiteurs, c'est qu'il est flic à Mexico, et qu'à Mexico il faut bien trouver l'argent de la justice quelque part.
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Le pas du tigre
de Rolo Diez (Auteur)
Broché: 299 pages
Editeur : Gallimard (12 janvier 1995)
Collection : Noire
L'Argentine à la fin des années 80. La crise économique atteint des sommets. Des hordes de gueux envahissent les rues, se battent pour l'exclusivité d'une poubelle, braquent et trucident les passants, de respectables ménagères participent au pillage des magasins...Quand il devient plus rentable de faire la manche que d'assurer des cours à l'université, quand on s'emploie à combattre l'impérialisme yankee en volant les commerçants d'une main et en pelotant les clientes de l'autre, il est assez logique qu'un massacre puisse engendrer une rédemption, celle du commissaire Aguirre qui cherchera à réparer le mal commis quatorze ans plus tôt.Le pas du tigre restitue son sens primordial au mot « anecdote » (du grec : les choses inédites) à travers les destins de personnages pleins d'humanité tels Samuel « Zizi Raccourci », qui a troqué sa condition de juif pour celle d'ex-communiste, ou Maria Cristina, « candide papillon » voletant de bordel brésilien en trottoir mexicain. Ce sont ces destins qui tissent la trame invisible de l'Histoire et dont Rolo Diez ne tire d'autre leçon qu'un pessimisme furieusement vital.
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Vladimir Ilitch contre les uniformes
de Rolo Diez (Auteur)
Broché: 334 pages
Editeur : Gallimard (9 septembre 1992)
Collection : Noire
Mettez ensemble un retraité, un adolescent maniaco-dépressif, une vieille tortue anarchiste et un employé de banque de trente ans.Placez-les au cœur de Buenos Aires, en pleine dictature, alors que la " guerre sale " prend fin à l'avantage des militaires. Quelle est l'action la plus raisonnable qu'ils entreprendront ? Braquer une banque et signer ainsi la défaite par une victoire. En réaliste impitoyable, Rolo Diez raconte comment l'histoire ne donne pas nécessairement raison aux " bons ". Militaires, psychiatres, machos, yuppies et ménagères, personne n'échappe à l'irrévérence de l'auteur.Les révolutionnaires deviennent tordants à force de marcher droit et ce n'est pas parce que les salauds ont tort qu'ils n'ont pas leurs raisons. Face à cela, il ne nous reste qu'à admirer l'Homme Araignée et l'intrépide Vito Nervio, à nous méfier de Von Kranach et de l'envoûtante Madame Sabath. Ne serions-nous pas moins grotesques si nous prenions, comme Vladimir, la bande dessinée au sérieux ? Rolo Diez combine la tonalité du tango - âme profonde de l'Argentine - avec cette vision burlesque de l'existence.
L'un des points forts de ce roman picaresque est le rocambolesque hold-up de la banque. Aux cotés de ces braqueurs d'opérette, on découvre avec délectation d'autres personnages emblématiques : des militaires, un mouchard, quelques militants révolutionnaires... Certes, Rolo Diez fait le choix de la dérision, mais il reste d'une impitoyable lucidité pour mettre à nu les illusions des uns et les perversions des autres. --Lisa B.
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