Ángel Bonomini est né à Buenos Aires en 1929. La poésie est sa première passion littéraire et en 1950, à l'âge de vingt ans, il publie des poèmes dans la célèbre revue Sur dirigée par Victoria Ocampo. De 1955 à 1962, il vit à New York, où il a deux filles de son premier mariage. De retour à Buenos Aires, il est nommé critique d'art de la Nación. Il fait alors la connaissance de sa seconde femme, le sculpteur Vechy Logioio avec qui il partage une même passion pour l'Italie. En 1972, paraît Los novicios de Lerna, ouvrage considéré en Argentine comme un classique de la littérature fantastique. À la demande de Borges et de Bioy Casares, Ángel Bonomini participe au volume qu'ils préparent Antologia de la literatura fantástica argentina. Quelques années plus tard, il publie encore des nouvelles éblouissantes dans les livres El libro de los casos et Los lentos elefantes de Milán. Son dernier livre de nouvelles, Más allá del puente, verra le jour en 1996. Ángel Bonomini est mort en 1994. Auteur d'admirables nouvelles fantastiques, aujourd'hui considérées comme des classiques, admiré par des écrivains aussi grands que Borgès et Bioy Casares, il commence seulement d'être traduit en français (Rocher, Arfuyen).
Les Lents Éléphants
de Milan Angel Bonomini
Rocher
2004 , 14.50 €
Recueil de douze nouvelles. «L'écriture cristalline d'Ángel Bonomini s'allie avec perfection à l'atmosphère ombreuse et d'une énigmatique beauté qui se déroule dans ses trames. Tout dans celle-ci - la manière, l'intrigue, les situations - est enveloppé dans une brume de mystère. Les personnages, en apparence ordinaires, sont étranges par nature, par silence, par regard et, en premier, par les événements dont ils sont acteurs et témoins et auxquels ils sont prédestinés. Et ces événements font autant partie de leur vie courante que de leur monde imaginaire. Si l'on évoque la littérature fantastique, épithète qui surgit en littérature au XIXe siècle, Ángel Bonomini est sans doute un membre de cette famille, et un des plus remarquables.» Silvia Baron Supervielle.Traduction de l'espagnol par Yves Roullière.
Les lents elephants de milan:
" L'écriture cristalline d'Angel Bonomini s'allie avec perfection à l'atmosphère ombreuse et d'une énigmatique beauté qui se déroule dans ses trames. Tout dans celle-ci - la manière, l'intrigue, les situations - est enveloppé dans une brume de mystère. Les personnages, en apparence ordinaires, sont étranges par nature, par silence, par regard et, en premier, par les événements dont ils sont acteurs et témoins et auxquels ils sont prédestinés. Et ces événements font autant partie de leur vie courante que de leur monde imaginaire. Si l'on évoque la littérature fantastique, épithète qui surgit en littérature au XIXe siècle, Angel Bonomini est sans doute un membre de cette famille, et un des plus remarquables. " Silvia Baron Supervielle.
Biographie[s] d'auteur[s]
Angel Bonomini (1929-1994) est né à Buenos Aires (Argentine). La poésie fut sa première passion littéraire et, en 1950, à l'âge de vingt ans, il publia des poèmes dans la célèbre revue Sur, dirigée par Victoria Ocampo. Après la poésie, son monde imaginaire, orienté vers le fantastique et le métaphysique, l'amena à écrire des nouvelles.
Cheminant dans la brume par Vanessa Postec Lire, mars 2004
«La fulguration de la brume.» Si une formule suffisait à résumer le recueil de nouvelles d'Angel Bonomini, ce serait celle-ci, choisie par Silvia Baron Supervielle pour titrer sa préface. Parus en 1978 à Buenos Aires, Les lents éléphants de Milan regroupent dix textes, sans autre lien que leur nature fantastique, extraordinaire. Située, à la manière de Jorge Luis Borges, entre réel et irréel, chaque histoire possède sa propre énigme, son propre suspense. Ainsi, nul rapport entre ce couple d'amoureux cheminant au petit matin dans l'ombre d'une ville fantomatique, Laar, à la recherche d'un pont menant au-delà du temps et la chronique d'une mort annoncée narrée dans «Après Oncativo». Ou l'apparition, dans les rues embrumées de Milan, de deux éléphants «en velours gris et recouverts de plumes». A moins que la clef de ce parcours labyrinthique ne se trouve dans «Le voyage», dernière nouvelle de l'ouvrage. «On me fait savoir qu'au début je devrai parcourir le précédent itinéraire en croyant qu'il s'agit du bonheur, pour arriver ensuite à ce palier et recevoir l'expérience de ces changements et qu'on me dise, toujours sous forme d'annonce, mais mille fois, qu'il n'est en mon âme ni joie ni douleur, ni surprise ni habitude, ni amour ni haine, ni mémoire ni fatigue, et que c'est en cela que consiste, dissimulée, la condamnation, et jusqu'à la certitude d'avoir mérité l'enfer qui m'a éternellement été refusé.» Angel Bonomini a rejoint l'enfer en 1994, à l'âge de 65 ans. Nous privant de sa langue imagée, lumineuse. Son œuvre n'étant que partiellement traduite, les lecteurs français pourront trouver refuge dans les Tours de silence, ouvrage de poésie publié chez Arfuyen
Tours de silence, suivi de "De l'invisible et du visible"
de Ángel Bonomini
Broché: 134 pages
Editeur : Arfuyen (3 février 2004)
Collection : Neige
Angel Bonomini quête la lumière dans une contrée solitaire, profane, dévastée depuis des temps immémoriaux. De sorte que, partie d'un désert et se tenant volontairement à l'écart d'une spiritualité palpable, sa quête, qui se précise à mesure qu'elle s'écrit, acquiert de poème en poème une puissance intérieure exceptionnelle. Son écriture nette, entrecoupée, déplace abruptement les éléments de leur contexte afin que la réalité devienne fiction et la fiction réalité. Pour Bonomini, plus la vie est courante, plus elle est exceptionnellement singulière, et fatalement gouvernée par des lois secrètes. En cela, on ne peut s'empêcher de penser à Borges, et ce rapprochement s'impose avec d'autant plus de force que Borges a lui-même été frappé par la lecture de ses textes. Poète métaphysique tout au long de son œuvre, Angel Bonomini, comme Léonard dans ses dessins, est extrêmement précis dans le trait et comme inachevé dans la figure. Celle-ci reste en suspens, derrière une brume ténue, part invisible et visible de l'homme, dont, subitement, il s'écarte pour contempler les êtres qui l'entourent. Pour cet écrivain fulgurant, dont le vol nocturne rend inoubliable la voix secrète, l'être se résume à une esquisse
Les thèmes de l'énigme de l'homme, de l'amour et de l'obscurité sont au coeur de ce recueil de poèmes concis de nature métaphysique auxquels les mots, pourtant simples, confèrent une aura de mystère envoûtante.
Ángel Bonomini est mort il y a exactement dix ans. Auteur d’admirables nouvelles fantastiques, aujourd’hui considérées comme des classiques, admiré par des écrivains aussi grands que Borges et Bioy Casares, il commence seulement d’être traduit en français avec deux livres qui paraissent ce même mois :
– aux Éditions du Rocher, un recueil de nouvelles : Les lents éléphants de Milan ( Los lentos elefantes de Milán), traduit par Silvia Baron Supervielle ;
– aux Éditions Arfuyen : Tours de silence ( Torres para el silencio), suivi de De l’invisible et du visible ( De lo oculto y lo manifiesto), également traduit par Silvia Baron Supervielle.
Ces deux recueils, respectivement parus en 1983 et en 1991, constituent la totalité d’une œuvre poétique tout à fois profondément spirituelle et marquée du sceau de l’étrange, qui évoque tout à la fois le paysage intérieur d’un Borgès comme celui de Juarroz.
Ángel Bonomini quête la lumière dans une contrée solitaire, profane, dévastée depuis des temps immémoriaux. De sorte que, partie du désert et se tenant volontairement à l’écart d’une spiritualité palpable, sa quête, qui se précise à mesure qu’elle s’écrit, acquiert de poème en poème une puissance intérieure exceptionnelle.
Son écriture nette, entrecoupée, déplace abruptement les éléments de leur contexte afin que la réalité devienne fiction et la fiction réalité.
Pour Bonomini, plus la vie est courante, plus elle est exceptionnellement singulière, et fatalement gouvernée par des lois secrètes. En cela, on ne peut s’empêcher de penser à Borges, et ce rapprochement s’impose avec d’autant plus de force que Borges a lui-même été frappé par la lecture de Bonomini.
Poète métaphysique tout au long de son œuvre, Ángel Bonomini, comme Léonard dans ses dessins, est extrêmement précis dans le trait et comme inachevé dans la figure. Celle-ci reste en suspens, derrière une brume ténue, part invisible et visible de l’homme, dont, subitement, il s’écarte pour contempler les êtres qui l’entourent. Pour cet écrivain fulgurant, dont le vol nocturne rend inoubliable la voix secrète, l’être se résume à une esquisse : « De tout ça se nourrit et meurt, / c’est là où repose / et œuvre cette façon d’être que nous sommes : / une simple possibilité / face à des renoncements infinis. »
Texte © Editions Arfuyen
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