Macedonio Fernández (Argentine, 1874-1952)
Philosophe, poète et romancier, Macedonio Fernández (1874-1952) est né et mort à Buenos Aires. Esprit libre, il aura passé la plupart de son temps à rêver, à écrire et surtout à penser. Il fut l'ami de Ramón Gómez de la Serna lors de son exil argentin et de Jorge Luis Borges qui, dans son éloge funèbre, déclara l'avoir imité « jusqu'à la simple transcription, jusqu'au plagiat passionné et plein de dévotion ». Jusqu'à la mort de sa femme, Elena de Obieta, vingt ans après leur mariage,
Macedonio Fernández exerça la profession d'avocat. Ensuite, après avoir abandonné son foyer, ses quatre enfants et renoncé à son activité professionnelle, il vécut, de 1920 jusqu'à sa mort en errant de pensions de famille en hôtels et d'hôtels en maisons d'amis ou de parents, publiant peu mais laissant derrière lui des piles de manuscrits achevés ou non.
Les historiens de la mystique juive parlent d'un type de maître appelé Daddik dont la doctrine de la Loi est moins importante que le fait qu'il soit lui-même la Loi. Il y avait quelque chose du Zaddik chez Macedonio. En ces années-là, je l'imitais jusqu'à la simple transcription, jusqu'au plagiat pasionné et plein de dévotion. Je ressentais Macedonio comme étant la métaphysique et la littérature. Ceux qui l'ont précédé ont pu resplendir dans l'histoire, mais c'étaient des brouillons de Macedonio, des versions préalables et imaprfaites. Ne point imiter cette norme aût été une incroyable négligence.
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Papiers de Nouveauvenu et continuation du rien
de Macedonio Fernández (Auteur)
Broché: 261 pages
Editeur : Jose Corti (20 février 1992)
Collection : Ibériques
“En venant à mon livre, cher lecteur, j’espère que vous reconnaîtrez qu’il est aussi de ceux qui ont le mérite de remplir un vide par un autre, comme tous les livres. Il vient combler ce grand vide recouvert par toutes les solennités écrites, parlées, versifiées, depuis des milliers d’années : un si grand vide qu’il est difficile de comprendre comment il a pu tenir dans le monde. À la différence près que le vide que mon livre remplit par un autre est son véritable sujet. Il faut départager le dernier des cinq couples immortels : Socrate et Platon, Plaute et Térence, Castor et Pollux, Hector et Pâris, Solennité et Stérilité. Quand le sérieux va avec le solennel, c’est que le sérieux ne va pas. Ce qui vient de moi ne devient pas solennel parce qu’il n’est pas stérile : vous allez enfin avoir le Rien.”
De Macedonio Fernández, l’auteur de ces lignes, son fils, Adolfo de Obieta, écrit : "À le voir vivre, penser et agir, je me suis demandé souvent, dès mon adolescence, en quoi réside l’originalité dans la façon de se conduire et de penser… Je crois bien que mon père a été l’être le plus original que j’ai connu, plus naturel que les autres, et vraiment différent : ses idées, ses habitudes, son art, ses problèmes et leurs solutions théoriques et pratiques, il semblait les tirer d’une anthologie de l’hétérodoxie, et si quelqu’un, pourtant, a jamais fui l’originalité et refusé toute excentricité, ce fut bien lui. Il vivait dans l’humour, la poésie, la liberté, la fantaisie."Quant à définir cette originalité, même ceux qui l’ont fréquenté, qui furent ses élèves et ses disciples, comme Jorge Luis Borges, y renoncèrent : “Définir Macedonio Fernández semble une entreprise impossible ; cela revient à définir le rouge en des termes qui appartiennent à une autre couleur. Je pense que l’épithète génial, par ce qu’elle affirme et par ce qu’elle exclut, est peut-être la plus juste que l’on puisse trouver. Macedonio se perpétuera dans son œuvre, au centre d’une affectueuse mythologie. L’un des grands bonheurs de ma vie, c’est d’avoir été l’ami de Macedonio et de l’avoir vu vivre.”Papiers de Nouveauvenu, suivi de Continuation du Rien, nous proposent à travers des textes brefs et denses, sortes de sketchs où l’humour, la tendresse et l’originalité profonde de l’auteur se donnent libre cours, le singulier portrait de Nouveauvenu, personnage donquichottesque aux prises avec les circonstances absurdes et les habitudes conformistes de la vie “pensante” autour de lui. Mais l’ambition cachée de M. Fernandez n’est pas de donner à la Littérature un nouveau héros : son livre vient simplement combler un vide par un autre.
L'état de veille où l'on se trouve
de Macedonio Fernandez (Auteur), Christophe David (Traduction)
Poche: 272 pages
Editeur : Rivages (16 avril 2004)
Collection : Rivages poches
Il s'agit d'une méditation sur le rêve et la réalité. L'auteur y prend au sérieux la célèbre formule de Calderón : « La vie est un songe », et élabore la métaphysique idéaliste que celle-ci appelle. Si la vie est un songe, comment dès lors distinguer rêve et réalité ? Y a-t-il même encore lieu de le faire ? A partir d'une remarque de Hobbes (dont l'auteur imagine dans un chapitre particulièrement burlesque qu'il vient le consulter à Buenos Aires), à travers une critique de Kant (le livre contient un commentaire de quelques pages de La Critique de la raison pure intitulé : « Il est parfaitement légitime de dire du mal de Kant ») et de Schopenhauer (qui, tout comme Hobbes, rend visite à l'auteur avec qui il devise en buvant le maté), l'auteur donne sa réponse à la question métaphysique des rapports entre rêve et réalité qui est peut-être la question par excellence de la métaphysique.Du même auteur : Elena Bellemort (José Corti, 1990), Papiers de Nouveau venu et continuation du Rien (José Corti, 1992), Musée du roman de l'Eternelle (Gallimard, 1993), Cahiers de tout et de rien (José Corti, 1996), Adriana Buenos Aires (José Corti/Unesco, 1996).
Cahiers de tout et de rien
de Macedonio Fernández (Auteur)
Broché: 131 pages
Editeur : Jose Corti (19 janvier 1996)
Collection : Ibériques Langue : Français
Dans son Macedonio Fernández, Borges écrit : “Au cours d’une vie déjà longue, j’ai côtoyé des gens célèbres : aucun ne m’a impressionné autant que lui ou comme lui… L’érudition lui semblait chose vaine, une façon grandiloquente de ne pas penser. Dans une cour intérieure de la rue Sarandi, il nous dit un soir que, s’il pouvait aller à la campagne, s’allonger par terre à midi, fermer les yeux et comprendre en se distrayant des circonstances qui nous distraient, il pourrait résoudre sur-le-champ l’énigme de l’univers. J’ignore si ce bonheur lui fut accordé, mais il l’entrevit certainement.”Après Papiers de Nouveauvenu et Continuation du Rien, ensemble de textes publiés en Argentine dans les années trente dans diverses revues, dont la célébrissime Proa, et qui s’articulaient autour du personnage donquichotesque de Nouveauvenu, les Cahiers de Tout et de Rien évoquent une nouvelle fois les titres ineffables d’Erik Satie (on pense aux Heures séculaires et instantanées, aux Aperçus désagréables ou aux Peccadilles importunes). Ils se présentent comme une suite de réflexions, d’aphorismes, de notations qui brassent dans un désordre exquis les thèmes chers à l’auteur. On y retrouve l’amour : “Aimer, c’est trouver chez un autre plus de grâce de vivre qu’en soi, ou du moins une grâce équivalente, si l’on en possède une très fine, délicate”, l’absurde : “– Je suis né le 1er juin 1874. – Et l’autre fois ? – Comment ? Je ne suis né que cette fois-là ! – Et cette unique fois vous a suffi jusqu’à présent ?”, Le poisson naufragé, le refus absolu de la médecine : “Avec les statistiques sur les accidents – y compris l’accident scientifique appelé "traitement médical", dont le chiffre est le plus élevé –, on s’aperçoit que Vivre est très dangereux : il faudrait chercher autre chose ; (…) Mon opinion n’implique pas de nier que l’on puisse mourir même sans remèdes ; (…) Arrêtez-vous, médecins, une trêve ! Les cimetières sont épuisés !”, la dérision : “Ce n’était pas qu’il fût laid, mais son visage allait mal avec sa physionomie. Avec la barbe, c’est-à-dire sans visage, sa figure était cependant assez gracieuse”, l’autodérision : “– Je vous vois un peu triste, mon ami. – Oui, je viens de publier un livre de vers et tout le monde l’a compris”, la distance extrême vis-à-vis de la chose politique : “Vouloir gouverner, c’est avoir envie d’être responsable de la pluie et de la non-pluie. L’envie de commander révèle l’infériorité et s’oppose à l’envie de convaincre ; ceux qui grognent d’obéir en ont davantage.”Écrits avec un désir manifeste de ne pas être lus par plaisir mais par nécessité (d’où un style souvent obscur, crypté, avec des répétitions, des constructions périlleuses, des raccourcis étonnants), les Cahiers mêlent l’humour à la gravité, la logique à l’absurde, la tendresse à l’ironie, nous laissant entrevoir l’extrême originalité de la pensée de celui que son éditeur sud-américain qualifie de génial Argentin.
Musée du roman de l'éternelle
de Macedonio Fernández (Auteur)
Broché: 316 pages
Editeur : Gallimard (24 septembre 1993)
Collection : La Nouvelle Croix du Sud
Au début des années cinquante, à Buenos Aires, un vieil homme solitaire, insomniaque, d'une maigreur paradigmatique, tend la main vers une énorme liasse de feuilles de papier, non paginées, et les éparpille sur le sol, les mêle consciencieusement, puis les empile à nouveau, comme un jeu de cartes. Le manuscrit, dans un savant désordre, s'intitule Musée du Roman de l'Éternelle. L'homme nous quitte peu après. Il s'appelait Macedonio Fernandez (1874-1952).
Macedonio avait beaucoup écrit, mais il publiait à petite dose, quasi distraitement. Peut-être parce que sa vanité (âprement combattue) était morte prématurément, le jour où il avait perdu sa femme. Peut-être parce qu'il appréciait, plus que tout, l'art suprême de la conversation, la parole échangée par des vivants: singulière, éphémère, définitive.
Pendant quinze ans, le fils de l'écrivain, Adolfo de Obieta, s'est plongé dans ce gigantesque puzzle. Le fils a ordonné l'ouvre (conjecturale) selon les plans (présumés) du père. La voici. C'est un roman unique, c'est-à-dire une critique sans égale du roman et dont une bonne partie est l'exacte contemporaine d'Ulysse. C'est un musée unique: le musée de l'Imaginaire, dont les personnages sont autant de guides et de gardiens. C'est un autel dressé, pendant un demi-siècle, avec une douleur sans faille et un humour sans tache, à l'Amitié, à l'Esprit, à la Passion, à l'Éternelle.
Adriana Buenos Aires
de Macedonio Fernández (Auteur), Adolfo de Obieta (Auteur)
Broché: 312 pages
Editeur : Jose Corti (19 janvier 1996)
Collection : Collection UNESCO d'oeuvres représentatives
Écrit entre les années 1920 et 1930, Adriana Buenos Aires de Macedonio Fernández appartient à un ensemble de deux romans nés à la même période et conçus comme des romans-jumeaux par leur auteur. Les hasards de l’édition voulurent que le second, Musée du Roman de l’Eternelle (Gallimard, La Nouvelle Croix du Sud, 1993, traduit par Jean-Claude Masson) fût publié avant le premier, aussi bien en Argentine qu’en France, inversant l’ordre souhaité par Macedonio Fernández, qui voulait illustrer pour le public ce qu’il appelait Le dernier mauvais roman avec Adriana et Le premier bon roman avec le Musée (qui contient certains extraits d’Adriana, pour mieux égarer le lecteur).Adriana Buenos Aires se présente tout d’abord comme une suite de variations, voire de clichés, sur le thème de l’amour impossible éprouvé par Eduardo, le narrateur, un homme de quarante-cinq ans, pour Adriana, une jeune fille de dix-neuf ans elle-même éprise d’Adolfo, un jeune homme de vingt-trois ans qui perdra la raison et – pire encore – la mémoire, à la suite d’un coup de feu tiré par une maîtresse éconduite. Mais dans une préface se présentant comme une Introduction au Mauvais roman, l’auteur précise qu’il a voulu développer sa théorie selon laquelle la seule véritable tragédie n’est pas celle de l’amour impossible, mais la perte de ce que fut l’amour, l’Oubli. Avec son humour et sa distance caractéristiques vis-à-vis de ce qu’il ne voulait pas se résoudre à appeler son œuvre, Macedonio Fernández explique sereinement qu’écrire un mauvais roman pour de faux est plus difficile que d’écrire un bon pour de vrai. Il va même jusqu’à envisager, sinon prévenir, les remarques acerbes ou non que pourrait faire le lecteur : "Le fat qui a la prétention de croire qu’il est l’homme le plus laid au monde ne mérite pas d’être pardonné. Et ce roman, qui se croit un sommet du genre du mauvais roman, n’est-il pas immodeste ? (…) Il n’y a pas d’homme laid satisfaisant en tous points. Il aurait pu l’être davantage, dira-t-on du genre de ce roman." Et l’auteur de répondre : "Essaie d’en écrire un, lecteur. Et s’il s’avère (bon), et te laisse tout contrarié ?"Borges lui-même, qui ne cessa d’affirmer sa dette envers celui qu’il considérait comme son maître, est mis à contribution pour douter de la réussite de l’entreprise : "S’il appartient au genre du mauvais roman, comme on me l’a promis, ce ne sera pas le dernier." Au lecteur de répondre à la dernière question posée par l’auteur à la fin du Dernier mauvais roman : "Ai-je réussi à écrire le dernier ?" Formulée sur le double mode du doute et de la provocation, deux constantes chez lui, elle appelle effectivement une réponse lourde de conséquences…
Que ce soit dans ces poèmes où il élabore une poétique inouïe, dans ses textes brefs, véritables pièges à lecteurs, ou dans ses romans, Macedonio Fernández fonde un univers d’une nouveauté radicale. Son idéalisme, qui ne pourrait être seulement qu’un nihilisme, anéantit en même temps le réel et une certaine littérature dite réaliste.Il a construit parallèlement à sa théorie de l’humour une autre sur le personnage romanesque et l’impossiblité du roman, qu’il a illustrée de façon ironique dans deux livres : Adriana Buenos Aires et Museo de la Novela de la Eterna [quelques extraits de ce dernier sont inclus dans Elena Bellemort].Jean-Didier Wagneur, Le Nouveauvenu de Buenos Aires, Libération, 30 avril 1992.Expert en ironie et jeux absurdes, Macedonio Fernández voulut signer deux romans jumeaux (...) avec la même héroïne. Les labyrinthes vertigineux de la création sont ici hantés par un guide diabolique.Jean-Luc Douin, Télérama, 7 janvier 1996.
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Elena Bellemort et autres textes
de Macedonio Fernández (Auteur)
Broché: 148 pages
Editeur : Jose Corti;
Édition : Ed. bilingue (15 avril 1990)
Collection : Ibériques
La majeure partie des poèmes de Macedonio Fernández (Argentin 1874-1952) rassemblés sous ce titre sont consécutifs à la mort prématurée, en 1920, d’Elena de Orbieta, épouse de Macedonio, lequel ne se remettra jamais vraiment de sa disparition. Ils sont en quelque sorte, ces poèmes l’intime conjuration réitéré d’un homme soudain placé devant une réalité insoutenable. Le chemin qu’il aura le plus assidûment partiqué [pour dénier ce vide] reste celui de la parole poétique, celle qui permet de concilier les contraires, d’affirmer que “Mort est Beauté”, qu’elle est même la “Beauté d’Amour”, et que la puissance de celui-ci finit par imposer sa loi, “car Mort gouverne Vie ; Amour, Mort.”Jacques Fressard, extrait de Une Légende et peut-être un mystère, La Quinzaine littéraire, 1/15 juillet 1990. En toute vraisemblance c’est la première fois que l’on donne à connaître en France, d’une façon exhaustive, l’œuvre de [Macedonio Fernández], ce penseur magicien et cet écrivain révolutionnaire qui vécut et mourut sur les rives du Río de la Plata il y a une quarantaine d’années, et qui eut une immense influence sur les écrivains de sa générétion ainsi que sur ceux qui suivirent.Instinctivement je suis restée le plus près possible de la version originale. Il me semblait que celle-ci était déjà une traduction, qu’elle émergeait du néant, d’une langue déjà loin de l’espagnol, et que si je m’en éloignais à mon tour, je risquais de manquer l’essence même de l’auteur, c’et-à-dire son âme.Macednio Fernández aimait affirmer que nous étions de même nature que ls rêves et que nous vivions dans un monde rêve. C’est pourquoi il arrivait que les choses se fissent d’elle-mêmes, s’écrivissent facilement, au repos, à la manière d’une pensée qui s’écoule entre deux langues.Silvia Baron Supervielle (extrait de la préface)
Lorsque, nouvel Orphée, Macedonio se tourne vers la poésie pour rejoindre Elena, il ne regarde pas où il va mais d’où il vient. Et c’est au langage symboliste de ses débuts qu’il va avoir recours.Silvia Baron Supervielle, traductrice scrupuleuse de ce volume en édition bilingue, a complété Elena Bellemort par quelques poèmes tirés de Musée du roman de l’éternelle, chef-d’œuvre de Macedonio Fernández, où il donne libre cours à son humour et à son goût du paradoxe, et où il anticipe sur Cortázar. Les deux ouvrages sont contemporains, au moins en partie, mais un monde les sépare.Dans Le Musée, Elena s’est changée en Eterna. Les poèmes qui lui sont consacrés ne sont plus qu’un chapitre parmi d’autres de ce roman en morceaux que son auteur offre “à qui voudra l’écrire”. Ils sont devenus une pièce d’un puzzle qui les dépasse et dont le dession livre sans doute l’une des clefs du roman latino-américain moderne.Jacques Fressard, extrait de Une Légende et peut-être un mystère, La Quinzaine littéraire, 1/15 juillet 1990.À lire Elena Bellemort et Papiers de Nouveauvenu on découvre que Macedonio Fernández, passé le folklore auquel il est toujours tentant de la réduire, est avant tout un immense écrivain. Que ce soit dans ces poèmes où il élabore une poétique inouïe, dans ses textes brefs, véritables pièges à lecteurs, ou dans ses romans, Macedonio Fernández fonde un univers d'une nouveauté radicale. Son idéalisme, qui ne pourrait être seulement qu'un nihilisme, anéantit en même temps le réel et une certaine littérature dite réaliste.Jean-Didier Wagneur, Le Nouveauvenu de Buenos Aires, Libération, 30 avril 1992.
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