Carmen BERNAND, née à en Argentine, est anthropologue et historienne. Elle enseigne à l’Université de Paris X-Nanterre.Ses travaux portent sur les sociétés paysannes contemporaines et les représentations culturelles des maladies et des infortunes. Elle travaille avec Serge Gruzinskki sur l’histoire du Nouveau Monde et des métissages et sur l’esclavage urbain dans les Amériques ibériques.
Carmen Bernard a obtenu son titre d’anthropologue à l’universite de Buenos Aires, en 1964, etant avec d’autres étudiants à l’origine de la création de cette specialité universitaire, en Argentine.
cette même année elle vient en France afin de commencer un doctorat sous la direction de Claude Levi Srauss. Elle présente sa thèse en 1970.
Quetzalcoatl - le Serpent à plumes Carmen Bernand (Auteur)
Force cosmique liée à la création du monde, Quetzalcoatl n’en finit pas de se métamorphoser : Serpent à Plumes et Homme-dieu du Mexique, prêtre-roi divinisé, hostile aux sacrifices humains, législateur, artiste et justicier… C’est sous la forme animale du Serpent à Plumes que Quetzalcoatl apparaît sur les bas-reliefs de Teotihuacan, la cité des dieux, dans l’actuel Mexique, en l’an III de notre ère. Selon la mythologie, il participa avec son rival Tezcatlipoca à l’origine du monde. Grâce à son sacrifice, il donne vie au cinquième soleil, sous lequel nous vivons aujourd’hui. C’est lui également qui descend dans l’inframonde pour voler les os des premières générations et pouvoir créer l’homme actuel. Lorsque Hernan Cortés débarque en 1519, il est pris pour Quetzalcoatl et traité comme un dieu. Par la suite, Quetzalcoatl sera identifié avec l’apôtre saint Thomas, avec le diable, ou, au début du XXe siècle, avec Emiliano Zapata. Le livre s’achève sur la récupération du prêtre-roi par la culture populaire, le New Age et la science fiction…
La solitude des Renaissants: Malheur et sorcellerie dans les Andes Editeur : L’HARMATTAN Histoire du Nouveau Monde, tome 1 : Broché : 768 pages Une entreprise colossale dont on a peine à se représenter la démesure : en un demi-siècle, une poignée de conquistadores s’emparent de 2 millions de km² pour y bâtir une réplique de leur société.Les incroyables richesses qu’ils découvrent leur font vite oublier la quête des épices. Une gigantesque machine colonisatrice se met en route. La conquête de l’Amérique nous apparaît aujourd’hui comme le prélude à l’occidentalisation du monde. Mais pour ses acteurs, avides de gloire et de récompenses, elle fut d’abord un face à face quotidien avec l’inconnu. Leurs récits de voyage, leurs lettres nous montrent leur peur de se perdre, leur obsession de la nourriture qui souvent chasse celle de l’or, mais ils nous disent aussi leur émerveillement lorsqu’ils découvrent Mexico, qui leur rappelle Venise, la saveur d’un fruit exotique, le silence des mangroves du Pacifique… Tandis que les cartes se précisent, les protagonistes vieillissent : Colomb, le héros de la première heure, Cortès, le conquérant du Mexique, Pizarre, le gouverneur du Pérou, assassiné dans son palais de Lima…De ces aventures américaines, le Vieux Monde ne reçoit que des échos lointains. Il ignore tout des horreurs de la conquête, du cortège de maladies et des ravages écologiques qu’elle provoque. A défaut d’informations précises, il imagine ce Nouveau Monde peuplé de sauvages et de chimères. Qui douterait de la légitimité de la Conquête dans une Europe qui vient de chasser les Juifs et convertir les Morisques ? A l’heure où le péril turc menace l’empire de Charles Quint, l’or des Indes permettra de financer la Reconquête.L’Amérique bascule dans l’orbite occidentale, entraînant Européens, Noirs et Indiens dans la construction d’un monde nouveau. Histoire du Nouveau Monde, tome 2 Broché : 791 pages Européens, Indiens, Africains et même Japonais, la diversité des peuples qui coexistèrent et s’affrontèrent dans l’Amérique du XVIe siècle illustre le brassage des populations avec lequel, depuis toujours, se confond l’histoire du monde.Quelques personnages exceptionnels incarnent les bouleversements de cette Amérique espagnole : une princesse inca qui séduit les conquistadores, un métis du Pérou venu s’installer en Andalousie où il croise Cervantès et consacre un livre à la mémoire de ses ancêtres. Ou encore ce marchand de Mexico qui écrit à son neveu de Madrid : ” Vous trouverez un peu fort mon mariage avec une Indienne. Ici ce n’est pas du tout un déshonneur, car la nation des Indiens jouit d’une haute estime.” Vision trop idyllique, certes. A preuve, les innombrables procès qui évoquent le sort réservé aux vaincus : sorcières indiennes ou mulâtresses que l’Inquisition accuse de vendre des herbes magiques, Juifs envoyés au bûcher, Noirs fuyant l’enfer des champs de canne à sucre, Indiens s’épuisant à extraire des montagnes l’argent dont l’Espagne a tant besoin. Et pourtant l’opulence de Mexico et de Lima émerveille les Européens venus bâtir une société à l’image de celle qu’ils ont laissée.En quelques années, tout se transforme, les rapports entre les êtres, les habitudes, la nourriture, mais aussi les croyances. Fascinante époque où, conscients de la fragilité de leur monde, les métis des nouvelles générations interrogent les anciens pour garder le souvenir de leurs traditions, comme si déjà ils cherchaient leurs racines. Aux frontières de ce gigantesque empire, d’autres univers émergent.Ceux qui s’y risquent connaissent un destin peu banal. Les missionnaires de la jungle brésilienne et les colons du Rio de la Plata, les pirates des Caraïbes, les aventuriers du Nouveau-Mexique en quête d’un Eldorado, les trappeurs français du Canada, les puritains de Boston vont inventer une seconde Amérique, sans savoir qu’ils construisent l’avenir du continent. Histoire de Buenos Aires Broché : 432 pages A l'image du tango qu'elle a vu naître et des labyrinthes chers à Jorge Luis Borges, Buenos Aires est une ville mythique. Dès sa fondation, son histoire est jalonnée de disparitions que les légendes ou la poésie viendront combler jusqu'à se confondre avec elle. Les premiers Espagnols doivent l'abandonner en 1536, peu après l'avoir fait surgir du néant. La bourgade renaît, à l'orée de la pampa, vivant de la chasse au bétail ensauvagé et de la contrebande. Longtemps capitale des gauchos, elle devient en 1778, celle du vice-royaume du Río de la Plata, puis le berceau de la révolution des peuples sud-américains contre l'Espagne. La toute jeune capitale de l'Argentine, avec ses rues tirées au cordeau, est une ville immense, dont le rayonnement intellectuel ne s'éteindra qu'au temps des dictatures. C'est une ville cosmopolite où d'innombrables Européens cherchent à faire fortune et où toutes les races de la terre viennent se fondre. Bientôt, les enfants d'immigrés et les marginaux s'identifient à Gardel, un enfant de Toulouse, grâce auquel le tango conquiert un public international. Au fil des siècles, bien d'autres personnages charismatiques suscitent la faveur des Portègnes: San Martín le libertador, Rosas le pourfendeur de l'impérialisme européen, Evita Perón la tant aimée, Diego Maradona, idole d'une Argentine triomphante. En 1976, la ville qui avait donné à des millions d'hommes un sol et des rêves sombre dans les ténèbres. Commence alors l'opération " Grand Silence " au cours de laquelle trente mille personnes disparaissent. " Mais y a-t-il un oubli qui ne contienne un souvenir? " demande Roberto Juarroz. Les mères de la place de Mai n'oublieront jamais, elles qui pendant près de vingt ans se sont battues pour connaître la vérité. Car le voyageur qui s'enfuit tôt ou tard s'arrête en chemin et si l'oubli qui détruit tout a tué mes rêves d'autrefois, il y a cachée en moi une humble lueur la seule fortune qu'a gardée mon coeur. Volver, tango d'Alfredo Le Pera, chanté par Carlos Gardel, 1932 Parcourir Buenos Aires n'est pas marcher, c'est jouer aux dames avec ses pieds. Albert Londres, 1927 Je me précipitai dans les rues à la recherche des amis qui seraient prêts à défendre Pérón. J'ai parcouru tous les quartiers de la grande ville. C'est à cette occasion que j'ai découvert la chaîne des coeurs qui battent sous le ciel de mon pays. Eva Pérón, La Raison de ma vie, 1951 Nous sommes à la fin d'une civilisation et dans un de ses confins. Ernesto Sábato, 1973 Carmen Bernand qui a vécu vingt-cinq ans à Buenos Aires est anthropologue. Elle est l'auteur avec Serge Gruzinski de l'Histoire du Nouveau Monde (t. I: De la Découverte à la conquête; t. II: Les Métissages). Un Inca platonicien : Garcilaso de la Vega 1539-1616 Broché: 388 pages Quel est le lien entre les Incas du Pérou, le temple du roi Salomon, les utopies solaires de Platon, les spéculations d’un rabbin ibérique, les Romains, le socialisme et les projets messianiques ? L’œuvre de l’Inca Garcilaso de la Vega dévoile ces connexions. Né en 1 539 dans la tourmente de la conquête du Pérou, d’une princesse péruvienne et d’un conquistador apparenté à des Grands d’Espagne, Garcilaso passe ses vingt premières années dans un pays déchiré par la violence, avant de s’installer définitivement en Andalousie. C’est dans cette région marquée par le triple héritage chrétien, maure et juif, qu’il rédigera dans un castillan éblouissant une œuvre destinée à réhabiliter les Indiens d’Amérique, notamment les Incas du Pérou, et qui servit de modèle aux révolutionnaires des temps modernes. Ce livre analyse la complexité des emprunts littéraires et politiques ainsi que les identifications et les rejets d’un homme considéré comme le ” métis exemplaire “, tiraillé entre plusieurs identités conflictuelles. Homme du déracinement, de l’errance et de la mélancolie, Garcilaso réussit à inscrire les Incas des Andes dans l’histoire universelle, livrant de son peuple une image exceptionnelle qui a perduré jusqu’à nos jours. Les Incas, peuple du soleil Poche: 192 pages
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