Juan Gelman (1930-2014) : la vie de combat, de tendresse et de deuil d'un poète argentin
Le Monde.fr avec AFP | 15.01.2014 à 07h00 • Mis à jour le 15.01.2014 à 21h55 |Par Florence Noiville
Une vie pavée de deuils et d'exils mais aussi de convictions humanistes inébranlables et d'âpres luttes contre les dictatures d'Amérique latine : ainsi apparaît l'existence du grand poète argentin Juan Gelman, mort mardi 14 janvier à Mexico où il s'était installé il y a plus de vingt ans et qui fut la dernière étape d'un long exil forcé après le coup d'état militaire de 1976. Il était âgé de 83 ans.
Né le 3 mai 1930 à Buenos Aires, Juan Gelman est le troisième enfant d'un couple d'immigrants juifs venus d'Ukraine. Précoce, il apprend à lire à 3 ans, rédige à 8 ans ses premiers poèmes et se voit pour la première fois publié à 11 ans par la revue Rojo y Negro (Noir et Rouge). Bientôt, vient le temps de l'engagementpolitique. A quinze ans, il adhère à la Fédération des jeunes communistes argentins, hésite à se diriger vers un avenir de chimiste, mais préfère finalement la poésie. Au milieu des années 1950, il fait partie du groupe El Pan duro (Le Pain dur) qui publie une poésie radicale, puis il commence une carrière de journaliste dans les années 1960.
AU SEIN DE LA GUERILLA
C'est à cette époque qu'on le retrouve aussi militant au sein d'une organisation de guérilla, les Montoneros. En 1975, il est envoyé en mission à l'étranger par les Montoneros pour dénoncer les violations des droits de l'homme sous le régime d'Isabel Peron (1974-1976). C'est lors de cette mission, en 1976, qu'a lieu le coup d'état du général Jorge Rafael Videla. Commence dès lors pour Gelman, une longue vie d'exil, de Rome à Madrid, Managua, Paris, New York et enfin Mexico.
Pendant toutes ces années pourtant, il est impossible de dissocier l'histoire de Juan Gelman de celle de son pays. « On dit qu'il ne faut pas remuer le passé, qu'il ne faut pas avoir les yeux sur la nuque, écrivait-il en 2008. Mais les blessures ne sont pas encore refermées. Elle vibrent dans le sous-sol de la société comme uncancer sans répit. Leur seul traitement est la vérité et ensuite la justice. L'oubli est à ce prix. » Ces paroles, Juan Gelman les prononce à propos des plaies indélébiles infligées au peuple argentin, de 1976 à 1983, par la dictature. Le poète sait de quoi il parle. Si l'on estime entre 20 000 et 30 000 le chiffre des disparus – les Argentins disent « desaparecidos » -, les proches de Gelman, et notamment son fils et sa belle fille, tous deux militants de gauche, l'auront été d'une façon atrocement spectaculaire.
DOUBLE DISPARITION
En 1976, la junte s'en prend à son fils – lui aussi poète et écrivain engagé -, Marcelo Ariel Gelman, enlevé à l'âge de 20 ans, le 24 aout. Un ouvrage intituléPalabra viva, textes d'écrivains disparus et victimes du terrorisme d'état (SEA, 310 p., 19 euros), raconte comment Marcelo a été conduit dans un centre de détention clandestin de la banlieue de Buenos Aires pour y être torturé et tué d'une balle dans la nuque. Lorsque, vingt-quatre ans plus tard, en 1990, Juan Gelman identifie ses restes, il découvre non seulement qu'il a été sauvagement torturé, mais qu'il a ensuite été mis dans un tonneau de sable et de ciment et jeté dans un canal. Sa femme, Maria-Claudia Garcia, alors âgée de 19 ans et enceinte de sept mois, a été enlevée en même temps.
Obsédé par cette double disparition, Juan Gelman ne sera jamais en mesure deretrouver le corps de sa belle-fille. Mais pendant près de 35 ans, il se battra pourretrouver l'enfant. Il y parviendra en 2000. Dans le cadre du plan Condor - un programme de répression mis en place par le général Pinochet en concertation avec les autres dictateurs latino-américains -, Maria-Claudia a été emmenée enUruguay. A Montevideo, elle a donné naissance à une petite fille, Macarena, qui a ensuite été illégalement donnée à la famille d'un policier urugayen. De Maria-Claudia, on ne saura jamais plus rien. Mais en 2000, Juan Gelman retrouve sa petite fille. La jeune Macarena est alors âgée de 23 ans. Elle ignore tout de ses véritables origines. Pourtant, après avoir vérifié son identité, elle décide dereprendre le nom de ses véritables parents.
LA MÉMOIRE ET LA SOUFFRANCE
Pour Juan Gelman, c'est là l'aboutissement d'un long combat pour que justice soit faite en faveur des bébés volés. On estime à plus de 500 le nombre des enfants disparus à l'époque et remis à des parents adoptifs sélectionnés par les régimes militaires, expliquait-il. « Il y avait alors une sinistre liste d'attente pour chaque camp de concentration ». Dans la tête des militaires, les bébés devaient êtreremis à des « familles saines », non susceptibles d'être « contaminées par desidées subversives ». Les mères quant à elles, étaient éliminées.
Il aurait été difficile qu'une telle biographie ne façonne pas en profondeur l'œuvre littéraire de Juan Gelman. Foisonnante, faite de poésie en prose ainsi que de textes journalistiques, celle-ci est sombre et profonde, dominée par la mémoire et la souffrance. « Par là va la douleur de la conscience/couchée toute seule au soleil », écrit Gelman dans Salaires de l'impie (éditions Phi, 2002). Influencé par ses grands ancêtres latino-américains autant que par les mystiques espagnols, Gelman avait coutume de dire que ses thèmes de prédilection étaient « l'amour, la révolution, l'automne, la mort, l'enfance et la poésie ». Sans oublier le langage et le tour fallacieux ou manipulateur qui peut lui être donné.
DICTATURE ET LANGAGE
Selon, lui, comme selon l'écrivain uruguayen Carlos Liscano qui a magnifiquement relaté « l'affaire Gelman » dans Souvenirs de la guerre récente (Belfond, 2007), la dictature est d'abord un langage. « Les mots sont comme l'air, dit Juan Gelman.Les mots ne sont pas le problème. C'est le ton, le contexte, ce à quoi visent ces mots et pour qui ils sont dits. Bourreaux et victimes usent des mêmes mots. Mais je n'ai jamais trouvé les termes utopies, beauté ou tendresse dans des rapports de police. Savez-vous que la dictature argentine a brûlé Le Petit prince ? Et je crois qu'elle a eu raison de le faire. Non pas parce que je n'aime pas Saint-Exupéry. Mais parce qu'il y a dans Le Petit prince une telle quantité de tendresse qu'elle pourrait finir par nuire à n'importe quelle dictature ».
Depuis 1981 et Le Silence des yeux, préfacé par Julio Cortazar et publié aux éditions du Cerf, une douzaine de recueils de Juan Gelman ont paru en France, parmi lesquels, dans les plus récents, L'Opération d'amour (Gallimard, 2006),Lettre ouverte suivi de Sous la pluie étrangère (Caractères, 2011) et Compositions(Caractères, 2013), tous trois traduits par le poète Jacques Ancet. Quatre poèmes inspirés par la tragédie de son fils ont été mis en musique par Juan Cedron et interprêtés par le Cuarteto Cedron et Paco Ibanez sous le titre Le Chant du coq(1990). Couronné par de nombreux prix littéraires, Juan Gelman avait notamment reçu en 2007 le plus prestigieux de tous pour le monde hispanophone, le prix Cervantes. Lors de sa remise, en Espagne, en avril 2008, sa petite fille Macarena Gelman, était au premier rang.
§ Florence Noiville
Journaliste au Monde
L’Argentine en deuil après le décès du poète Juan Gelman
REUTERS/Tomas Bravo/Files
Par RFI
Le monde de la poésie est en deuil ce 15 janvier après l'annonce de la disparition du poète argentin Juan Gelman, décédé à l'âge de 83 ans à Mexico. Poète, écrivain, journaliste, traducteur, Juan Gelman était également connu pour son militantisme politique. Très engagé contre la dictature, la vie de ce poète concentre à elle seule toutes les horreurs de la dictature argentine. Installé au Mexique depuis 1988, suite à un exil forcé, Juan Gelman a remporté entre autre le prix Cervantes en 2007, la récompense littéraire la plus importante en langue espagnole. Cette disparition fait la Une de toute la presse argentine, et plus généralement de la presse du continent.
« L'homme qui a écrit la révolution, la douleur et l'amour, est mort », titre le matin du 15 janvier le quotidien Clarin. Juan Gelman fut l’un des poètes les plus importants du pays. « Il était l’un des seuls capable de faire de la grande poésie avec des mots communs », écrit ce matin le quotidien de Buenos Aires.
Auteur de plusieurs dizaines de recueils de poésie entre 1959 et 2013, il a commencé sa carrière très tôt. En 1941, la revue Rojo y Negro publie son premier poème. Il est alors âgé de 9 ans.
Les bébés volés de la dictature
Très engagé politiquement, il était connu pour être un inlassable pourfendeur des dictatures d'Amérique Latine et plus particulièrement du régime militaire argentin de 1976. Son fils Marcelo, âgé de 20 ans, a été assassiné par ce régime. Sa belle fille, Maria Claudia Garcia, est enlevée en 1976 à Buenos Aires, alors qu'elle était enceinte. Emmenée en Uruguay dans le cadre du plan Condor, un programme de répression des opposants à l'échelle internationale, elle accouche d'une fille qui sera donnée illégalement à la famille d'un policier uruguayen, puis disparaît. Juan Gelman se bat pour retrouver sa petite-fille. En 2000, 24 ans après, il y parvient.
Une véritable victoire pour cet infatigable poète qui continuait de lutter pour que justice soit faite contre les bourreaux de cette époque douloureuse pour les Argentins.
Hasta siempre, compañero
Por H.I.J.O.S. Capital
Fue, es esta historia, es esta historia, la que nos rompió los nombres familiares y nos ha hecho decirle mamá a una abuela o papá a un abuelo. Fue esta historia, es esta historia, la que nos hace repensar qué es un “héroe”, qué es un mito: lejos de los mitos y los “héroes” intocables, están los hombres y mujeres, compañeros y compañeras, abrazables.
Ahí se va Juan, a alguna reunión con Rodolfo, Paco y otros tantos compañeros. Allá se va Juan, a contarles a los 30.000 que pudo encontrar a su nieta Macarena. Allá va Juan, a contarles a sus hijos Marcelo y Nora, y a su nuera María Claudia, cómo es Macarena, cómo es esa vida que no pudieron matar. Se va Juan, a ese tiempo de los pasos eternos, a contarles a nuestros padres y madres que todos ellos siguen vivos en nuestras luchas.
Allá va el compañero, nuestro padrino, nuestro poeta, a seguir apalabrando el mundo, a seguir mirando con ojos de dolor y esperanza. Allá se va Juan Gelman: al lugar más justo al que pueda ir un hombre como él. Como todo compañero, como todo hombre comprometido y solidario, se va para quedarse para siempre en esta tierra que no tiembla por el miedo del pueblo, sino por el temor de los vendepatrias ante tantos hijos de la revolución.
Juan vino con León Gieco al primer encuentro nacional de H.I.J.O.S.: ahí se hicieron nuestros padrinos. Vaya a donde vaya, se llevará la condena social para todos los asesinos de nuestro pueblo. Podrá decirle a Rodolfo que ya pusimos a Videla, Astiz y más de 500 genocidas en el tacho de basura de la historia. Allá va Juan, a decirles a todos que no hubo impunidad que nos derrotara y que para los masacradores de nuestra Patria no existe ni el flaco perdón de Dios.
Ahora nos queda a nosotros el orgulloso deber de decir que lo mantendremos en la memoria de la historia, en el relato que hará que nadie deje de saber quién fue Juan, a pesar del paso de los años. Empuñamos su memoria: les diremos a todos que Juan fue un poeta del tiempo, un compañero de la ternura, un respetuoso amigo de los recuerdos de sus amigos. Con humildad y sencillez, de las características más destacables de un compañero, abrió sus puertas para buscar la verdad colectiva, dio sus hojas para que Walsh despidiera a Urondo. Allá va: se lleva en los bolsillos nuestros abrazos para los 30.000. Hasta siempre compañero, gracias por el amor.
Se murió Juan, murió el poeta
Por Mempo Giardinelli
Ay sí, digámoslo: lo primero es la desolación, el miedo, el dolor.
Se murió Juan, el poeta. El más grande de todos, el de Violín, el de Gotán, el que nos enseñó a gozar de los diminutivos para la sonoridad contundente de versos inolvidables.
Juan el militante, el que luchó toda su vida por principios que muchos compartimos. Y así encontró una nieta que era, es, un poco hijo, hija, una vida que tiembla, seguro, ahora mismo en Montevideo.
Juan el amigo, el entrañable puteador que se enojaba cuando uno le decía que no fumara, que la cortara con los puchos. La última vez hace poco, en Brasilia, entre cenas y conversaciones interminables como las madrugadas y el calor. Esa noche se fumó más de medio paquete, y yo, pensando que a Soriano ya se lo había llevado el tabaco, le dije que no jodiera más con el pucho. Me retrucó que no jodiera yo, que era un converso y esos son los peores. Y me miró enojado. Y enseguida se rió como se reía Juan, un poco a lo niño, celebratorio de sus propias ocurrencias.
Y también déjenme decir lo primero que sentí: me cago en la puta que la parió a la Parca. Lo dije, y disculpen pero es lo más profundo y sincero que puedo decir ahora porque, también debo decirlo, hoy fue un día de mierda porque esta mañana se murió otro amigo, de nombre Marcelo, no un gran poeta, pero un flor de tipo. Y a las nueve de la noche esta noticia que paraliza, vamos, el doblete es demasiado.
Nos vimos mucho últimamente y siempre tan bien, tan ocurrente y jodón, y tan bien plantado en sus ideas y principios. Deja helado esta noticia canalla, ante la que uno sólo puede hacer lo que hacemos nosotros, los periodistas, los escribidores: contar lo que sucede. Y si lo que sucede es que se murió Juan Gelman, caramba, entonces conjeturemos: ¿Y mañana qué? ¿Cómo haremos para levantarnos y mirar el cielo y pensar en México, su otra patria, su otro entrañable territorio que lo acogió como a mí, como a tantos y tantas de nosotros? ¿Y cómo vamos a leer poesía de ahora en adelante, si ya no va a estar Juan?
Denme una idea de tiempo y medida, porfa, y me pongo a escribir ahora mismo. Eso les dije a los colegas del diario hace un ratito, casi ya las once de la noche y medio lagrimeando. ¿Qué otra cosa hacer sino ponernos a escribir, en homenaje al escriba más grande que teníamos? Yo lo conocí hace como cuarenta años, en la redacción de la revista Panorama. Juan ya era un prócer del oficio, y de la información internacional, y ya entonces daba poca bola. Fumaba a lo bestia, eso sí, pero qué íbamos a pensar, en aquellos tiempos en que nos sentíamos eternos, en los daños del pucho. Y a la poca bola le sumaba ese hablar medio cantadito, como de quien se hamaca en las palabras y eso porque era poeta. Pocos lo sabían, entonces. El culto a su obra vino después, pero la poesía de Juan ya era enorme porque nació enorme.
Durante el exilio no fuimos amigos. No nos dábamos bola, como nos pasó a muchos; eran los tiempos de las diferencias, que también suelen ser un modo de las construcciones. Después vinieron los acercamientos. Por terceros amigos, por gente querida que nos era común y que nos sigue uniendo. Y después fue un largo vino tinto una noche en Buenos Aires, los dos coincidiendo en cuánto amábamos esa ciudad que sin embargo habíamos abandonado. Y después los viajes, su departamento de la Colonia Condesa en el D. F. mexicano, alguna noche inolvidable de whiskies con picada argentina, y después Madrid, y más luego Frankfurt, y Brasilia, y Resistencia, a la que nunca pudo venir, pero siempre me decía que tantas veces había querido que era como que ya había estado.
Cierto: esta nota es berreta. Por el dolor quizá, por la prisa del cierre. Y porque cuando muere un amigo duelen hasta las palabras que uno encuentra y ni se digan las que somos incapaces de encontrar. Y cuando se muere un poeta que además es el Poeta Mayor de nuestra República, qué palabras va a encontrar uno.
Todo es dolor en esta hora. Dicen que se murió Juan, y entonces qué sé yo qué decir, si la verdad es que en este momento en que despacho esta nota por mail a mí me duele todo.
Descansá en paz, Maestro. Ninguna palabra sonará igual después de vos, querido Juan.
Murió Juan Gelman
Palabras más allá de la muerte
Ni el recuento de los merecidos premios literarios ni el repaso de su imponente obra, ni el recuerdo de sus luchas y sus pérdidas alcanzan para darle dimensión a lo ocurrido: con Gelman se van el poeta, el periodista y el militante que cruzó las imposibilidades del lenguaje para crear nueva vida.
Por Silvina Friera
“Ha muerto un hombre y están juntando su sangre en cucharitas,/ querido juan, has muerto finalmente./De nada te valieron tus pedazos/mojados en ternura./ Cómo ha sido posible/que te fueras por un agujerito/ y nadie haya ponido el dedo/ para que te quedaras.” La tristeza es enorme, infinita, insoportable. La lengua castellana está de riguroso luto. Ha muerto Juan Gelman, ayer, a los 83 años, en la ciudad de México, donde residía desde hace más de veinticinco años. Ha muerto el poeta que llevaba la poesía tatuada en los huesos. Ha muerto el más grande de los poetas argentinos, nuestro Premio Cervantes, el hombre que extremó el elástico del lenguaje y sus imposibilidades convirtiendo verbos en sustantivos y sustantivos en verbos para arañar la realidad que se escurre entre las manos. El poeta que mutaba para permanecer, refractario a las normas, al piloto automático o al funcionamiento aluvional de “la maquinita” expresiva, como prefería llamarla. Ha muerto el hombre que transformó las heridas en versos memorables –”la memoria es una cajita que revuelvo sin solución” o “el frío tiembla en puertas del pasado que vuelven a golpear”–; una voz indomable, tan cercana y querida, en la cornisa del susurro, con esa cadencia grave y profunda por donde flameaban siempre las chispas de una ironía elegante y juguetona.
Tercer hijo de una familia de inmigrantes ucranianos, Gelman nació en Buenos Aires el 3 de mayo de 1930. No sobraba dinero en esa familia, pero se ahorraba de a centavitos para ir al Colón una vez al año. Su hermano mayor, Boris, le recitaba versos de Pushkin en ruso. Lo llevaba a un rincón apartado y Gelman, a sus siete años, caía rendido por el ritmo y la musiquita de aquellas palabras que no entendía en absoluto. A los nueve años decidió escribir poemas a una vecina dos años mayor. Al principio le mandaba versos de Almafuerte, como si fueran propios, pero la indiferencia de la nena lo obligó a dar un paso más. La batalla no sería sencilla. Entonces probó escribir él mismo; tampoco obtuvo respuesta. Ella siguió por su camino; él se quedó con la poesía. Y sus lectores del mundo, claro, agradecidos de la reticencia de la vecinita. Todavía no había pegado el estirón cuando “el pibe taquito”, como era conocido en los potreros de Villa Crespo por el modo de empujar la pelota, publicó su primer poema en la revista Rojo y Negro. Tenía once años. Juan, niño precoz que aprendió a leer a los tres años, cursó la secundaria en el Nacional de Buenos Aires. Empezó a estudiar la carrera de Química, pero, como contó más de una vez, le interesaba “mucho más la poesía que la descomposición del átomo, los protones y los neutrones”. Probó varios trabajos, pero eligió el oficio de periodista para ganarse la vida. Lejos de despreciar la faena periodística, Gelman lo entendía como un género literario “que se escribe bien o se escribe mal”.
Su itinerario periodístico arrancó en Orientación, semanario del Partido Comunista Argentina (PCA), continuó en el diario La Hora hasta que en 1962 entró en Xinhua, la agencia china de noticias. En la revista Confirmado, a la que ingresó en 1966, se encargaba de la sección de libros. Después seguirían la sección internacional de Panorama y La Opinión (1971-1973), la revista Crisis (1973-1974) y la jefatura de redacción del diario Noticias (1974). Con el regreso de la democracia se sumó a Página/12, donde escribió desde su primer número (cubriendo el histórico juicio del criminal de guerra nazi Klaus Barbie) hasta la contratapa del último domingo.
Del ambiente de la militancia en el PC, surgió el grupo El pan duro, integrado por Gelman, José Luis Mangieri, Héctor Negro y Juana Bignozzi, todos muy jóvenes y por entonces poetas desconocidos. Eran tiempos difíciles para publicar y peor aún cuando se trata de poesía, “esa Cenicienta de la literatura que apenas ocupa rinconcitos en los catálogos de las grandes editoriales”. Los miembros del grupo decidieron autofinanciar sus propias ediciones a través de un método: venían bonos de diez pesos, que era lo que podía costar un ejemplar. Hacían recitales, fiestas populares en clubes como Vélez Sarsfield y a medida que reunían el dinero elegían por votación el orden de los libros a publicar. Así apareció Violín y otras cuestiones, su primer libro de poesía, publicado en 1956, prologado por Raúl González Tuñón, quien destacó que en ese poemario “palpita un lirismo rico y vivaz y un contenido social, pero social bien entendido, que no elude el lujo de la fantasía”. Entre otras virtudes, Tuñón ponderaba “la forma ágil, fresca, variada en tonos y matices”, de un poeta “nacional, porteño, muy nuestro”, que “recién comienza y ya está maduro”. Esa sorprendente madurez se expandió en Gotán (1962), que significa tango al revés; en Cólera Buey (1965) y en Los poemas de Sydney West (1969) con formas y ritmos que pescaban al vuelo las inflexiones del habla porteña, además de traducciones simuladas de poemas. Entonces ya se vislumbraba lo que pronto sería una certeza: que ninguno de los libros de Gelman se parecen entre sí. Que cada libro nuevo postulaba una ruptura radical con el anterior. Como si fuera y no fuera a la vez el mismo poeta.
En la década del ‘60 sus ideas se radicalizarían más a la izquierda y se alejaría del PC, partido que luego lo expulsó de sus filas. “Fue el momento de la Revolución cubana y un grupo de nosotros sostenía que ese hecho era una línea divisoria”, explicó. “Se hablaba de llegar al socialismo por la vía pacífica; nosotros vimos en Cuba otro tipo de posibilidades.” En 1967 se incorporó a las Fuerzas Armadas Revolucionarias (FAR) y cuando FAR y Montoneros se fusionaron en una única organización, en 1975, Juan fue enviado al extranjero para denunciar públicamente la represión y la violación de la Triple A. Hay golpes en la vida, tan fuertes... se podría parafrasear a César Vallejo, uno de sus poetas preferidos. En 1976 secuestraron a sus hijos Nora Eva y Marcelo Ariel, junto a su nuera María Claudia Iruretagoyena, quien se encontraba embarazada de siete meses. Su hijo y su nuera desaparecieron, junto a su nieta nacida en cautiverio. La ruptura con Montoneros llegó cuando la conducción planteó “esa locura que la contraofensiva militar, que condujo a la muerte a las mayoría de la gente que participó en ella”. El poeta, por entonces ya exiliado, volvió clandestinamente al país en 1978, con el objetivo de que un puñado de periodistas pudiera ver lo que estaba pasando en Argentina, el terror de la dictadura cívico-militar. Durante siete años no escribió ni publicó. Regresaría al ruedo con Hechos y relaciones, texto en donde emerge el dolor en carne viva del exilio y las muertes. En 1989 el presidente Carlos Menem firmó el indulto. Juan objetó la medida a través de una nota publicada en este diario: “Me están canjeando por los secuestradores de mis hijos y de otros miles de muchachos que ahora son mis hijos”, se quejó.
“Me cavo para no encubrirte más con visiones de tu abrigo largo. Un parpadeo dura mucho cuando se aparta el ser de sí en vuelos sin rumor. Libre aún entre muros de cemento y cal viva/arrojado a que nunca fueras certidumbre”, se lee en uno de los poemas recientes que le dedicó a su hijo. El 7 de enero de 1990, el Equipo Argentino de Antropología Forense identificó los restos de Marcelo, encontrados en un río de San Fernando dentro de un tambor de grasa lleno de cemento. Lo habían matado de un tiro en la nuca. En 1998 descubrió que su nuera había sido trasladada a Uruguay y que había sido mantenida con vida al menos hasta dar a luz a una niña en el Hospital Militar de Montevideo. A partir de ese momento lanzó una búsqueda incansable para hallar a su nieta, apoyado por escritores, artistas e intelectuales. En 2000 finalmente se reunió con su nieta María Macarena Gelman García. “¡Marcelo Gelman! ¡Presente!” El hijo del poeta, entre otras víctimas de la dictadura militar, sonó más vivo que nunca ese jueves 31 de marzo de 2011, cuando el Tribunal Oral Federal 1 juzgó a los represores del centro clandestino Automotores Orletti. Eduardo Cabanillas, el asesino de Marcelo, fue condenado a prisión perpetua. Juan decía que no sintió nada. Ni alegría, ni odio. Nada. Y se preguntó por qué. La respuesta está encadenada en los textos que integran Hoy, el último libro que publicó el año pasado. El poema “VIII” es el primero dedicado a su hijo: “¿Cuánta sangre cuesta/ ir de saber a contramano/ del olvido al horror/ de la injusticia a la justicia? ¿Hay que tocar los altares ardientes/ evitar la vergüenza/ la falta que preocupaba a Teognis/ interrupción del día? El beso del lazo se convierte en el lazo que el asesino ajusta. Desvío sin límite ni fondo ni virtud. La mismidad es un espejo roto en tercera persona y oigo tu mano dibujando un pájaro azul”.
Definir su poesía como política –un malentendido generalizado– es reducir y etiquetar la obra de un poeta que ha demostrado, libro tras libro, la insensatez de enjaularlo cuando él se ha dedicado, con una obstinación pocas veces vista, a deshacer y rehacer los modos de poner en juego la lengua. “Cuando se habla de mi poesía como política pienso que el error está en pensar que vivo conectado a la realidad las 24 horas del día. No todo lo que sucede en el mundo me despierta la necesidad de escribir un poema. Como ciudadano, tengo compromisos y responsabilidades que no tienen que estar necesariamente en la poesía. La ideología de alguien forma parte de su subjetividad, pero no es toda su subjetividad –decía el poeta en una entrevista de Página/12–. No me afecta ni en un sentido ni en otro que digan que mi poesía es política. Lo que me importa es mi trabajo como poeta, no me preocupa lo que digan los demás, tienen todo el derecho a opinar. Pero francamente lo único que influye es la lectura de la poesía, y el trabajo de escribirla.” Todo lo que se escribe, advertía Juan, es un largo fracaso en el intento de conseguir atrapar a la poesía. “Si uno insiste en este oficio ardiente que es la poesía es porque espera la aparición del milagro, pero como decía Dylan Thomas lo milagroso de los milagros es que a veces se producen.”
Juan agradecía los premios que fue recibiendo en los últimos años: el Premio Nacional de Poesía en Argentina (1997), el Premio Cervantes en 2007; los premios iberoamericanos de poesía Ramón López Velarde (2003), Pablo Neruda (2005) y el Reina Sofía (2005); y el Premio de Literatura Latinoamericana y del Caribe Juan Rulfo (2000), entre otros. Sin dudas eran un estímulo y reconocimiento. “La poesía habla al ser humano no como ser hecho, sino por hacer, le descubre espacios interiores que ignoraba tener y que por eso no tenía –planteó en el discurso de aceptación del Reina Sofía–. Va a la realidad y la devuelve otra. Espera el milagro, pero sobre todo busca la materia que lo hace. Nombra lo que la esperaba oculto en el fondo de los tiempos y es memoria de lo no sucedido todavía. Sólo en lo desconocido canta la poesía. Ella acepta el espesor de la tragedia humana, pero no obedece al principio de realidad sino al orden del deseo. Choca contra los límites de la lengua y va más allá en el intento de responder al llamado de un amor que no cesa. Es un movimiento hacia el Otro, pasa de su misterio al misterio de todos y les ofrece rostros que duran la eternidad de un resplandor. Corrige la fealdad, es ajena al cálculo y da cobijo en sus tiendas de fuego. Se instala en la lengua como cuerpo y no la deja dormir.”
Cómo no evocar las palabras que pronunció cuando recibió el Cervantes, frente a los Reyes de España. “Es algo verdaderamente admirable, en estos tiempos mezquinos, tiempos de penuria, como los calificaba Holderlin, preguntándose: ¿para qué poetas? ¿Qué hubiera dicho hoy, en un mundo en el que cada tres segundos y medio un niño menor de cinco años muere de enfermedades curables, de hambre, de pobreza? Me pregunto cuántos habrán fallecido desde que comencé a decir estas palabras. Pero ahí está la poesía: de pie contra la muerte”. El poeta repasó el significado que tuvo leer a Santa Teresa y San Juan de la Cruz durante el exilio al que lo condenó la dictadura. “Su lectura desde otro lugar me reunió con lo que yo mismo sentía, es decir, la presencia ausente de lo amado, Dios para ellos, el país del que fui expulsado para mí. Y cuánta compañía de imposible me brindaron. Ese es un destino ‘que no es sino morir muchas veces’, comprobaba Teresa de Avila. Y yo moría muchas veces y más con cada noticia de un amigo o compañero asesinado o desaparecido que agrandaba la pérdida de lo amado”, confesó el autor de una obra descomunal compuesta por más de treinta títulos en la que cabe destacar Citas y comentarios (1982), Interrupciones II (1986), Carta a mi madre (1989), Salarios del impío (1993), Dibaxu (1994), Incompletamente (1997), Ni el flaco perdón de Dios/Hijos de desaparecidos, junto a su esposa Mara La Madrid (1997), Valer la pena (2001), País que fue será (2004) y Mundar (2007), entre otros.
La lengua de Juan fue la llama que encendió la temperatura la noche del lunes 26 de agosto pasado, en la Biblioteca Nacional, cuando el poeta presentó Hoy, 288 poemas en prosa que transitan el camino del duelo por la desaparición y asesinato de su hijo Marcelo, pero también dan cuenta del abismo insondable del mal en el mundo. El poeta leyó durante más de media hora. No volaba una mosca en la sala. Todos mudos ante versos que se pegan en los labios de la memoria: “La tierra pule huesos que el tiempo roba sin retorno”.
voici les 30 élus:
Mme Laura Alcoba (Roman) M. Vicente Battista (Roman) M. Mario Goloboff (Roman) M. Martín Kohan (Roman) Mme Elsa Osorio (Roman) M. Ricardo Piglia (Roman) Mme Samanta Schweblin (Nouvelles) › Mme Ana María Shua (Roman) M. Damián Tabarovsky (Roman)
Prix Alma 2013 : Isol lauréate !
28/03/2013
Le prix Alma 2013 a été remis à l’illustratrice argentine Isol à l’occasion de la 50e Foire du livre jeunesse de Bologne.
La fondation suédoise Astrid Lindgren a décerné son prix Alma à l’illustratrice argentine Isol. Le nom de la lauréate a été annoncé le 26 mars au café des Illustrateurs de la 50e Foire du livre pour la jeunesse de Bologne informe Livres Hebdo.
"Des albums à hauteur des yeux de l’enfant"
"Isol crée des albums à hauteur des yeux de l'enfant. Ses images vibrent d'énergie et d'émotions explosives. [...] Elle sait aussi manipuler les plus noirs aspects de l'existence avec un humour libérateur et avec légèreté", a souligné le jury qui l’a désignée parmi 207 candidats de 67 pays.
Dessin et poésie
De son vrai nom Marisol Misenta, Isol est née à Buenos Aires en 1972. Elle est l’auteur d’une dizaine de livres en tant qu’auteur et de quinze comme dessinatrice. Six d’entre eux sont disponibles en français : Mon corps et moi et Tic Tac au Rouergue, Poèmes à compter et Mes chaussons toutous chez Syros, Etre et paraître chez l’éditeur suisse La joie de lire et Secret de famille aux 400 coups, une maison d’édition québécoise. Les textes sont tous signés du poète et écrivain Jorge Elias Luján.
Le deuxième prix le mieux doté au monde
Doté de la très belle somme de 550 000 euros, le prix commémoratif Asrid Lindgren ou prix Alma a été créé en 2002 année de la disparition de la créatrice de Fifi Brindacier. Il s’agit de la plus importante récompense accordée à la littérature d’enfance et de jeunesse dans le monde et la deuxième en terme de dotation après le Nobel de littérature. Isol succède à l’auteur néerlandais Guus Kuijer, récompensé en 2012. Maurice Sendak, papa de Max et les Maximonstres récemment disparu, avait été le premier lauréat en 2003.
L'Argentine Isol prix Astrid Lindgren de littérature enfantineSTOCKHOLM (Suède), 26 mars 2013 (AFP) - 26.03.2013 15:32© 2013 AFP
Le livreEperdu d’amour pour une femme qui semble l’avoir oublié, Meyer se réfugie dans la traduction des films des Marx Brothers et parcourt l’Abasto, un quartier où chaque rue donne naissance à un rêve, un souvenir, et relance son obsession. En ces lieux, d’autres hommes ont été brûlés par l’adoration du passé, ou par une espérance : des mendiants estropiés et roublards, des kiosquiers obsédés par la petite monnaie, des chasseurs de rats piégés dans un triangle amoureux. Seules quelques figures féminines, des comètes, ont rompu avec ce monde clos. Mais un beau jour, Meyer décide de partir pour Brooklyn… Variation poétique et drôle sur l’infirmité des hommes et leur besoin d’obsessions, Comme on part, comme on reste invite à contempler les étoiles car, en plus d’être l’horizon des rêveurs, elles symbolisent tout autant l’exil qu’une ode au cinéma, à la puissance d’enchantement et aux fantasmes. L’auteurMariano Siskind est né en 1972 à Buenos Aires. Après des études de lettres, il a été journaliste et éditeur en Argentine. Il s’est ensuite installé à New-York, avant de rejoindre l’Université de Harvard où il enseigne la littérature latino-américaine. L’illustrateurAuteur de nombreuses bandes dessinées, parues entre autres à L’Association, chez Atrabile, à La Cafetière, aux Requins Marteaux, chez Delcourt et aux éditions The Hoochie Coochie, Baladi crée des univers foisonnants où l’étrange tutoie l’absurde.
|
RENCONTRE Dijon : un lycée à l’heure argentine
le 05/10/2012 à 05:00 par Inès de la Grange Eugenia Almeida (à droite) relate aux jeunes les heures les plus sombres de son pays. Photo I. G. Eugenia Almeida, écrivaine argentine, a rencontré les élèves de la section bachibac du lycée Montchapet, mardi. Au programme, littérature bien sûr, mais surtout histoire du pays. «Imaginez un pays où la terreur est instaurée par notre propre gouvernement. » Eugenia Almeida, auteure du roman L’Autobus, est venue rencontrer les élèves du lycée Montchapet et en a profité pour partager l’histoire de son pays et, plus particulièrement, la dictature qui y a été instaurée entre 1976 et 1983. À l’origine de sa venue, un festival dédié à la littérature latino-américaine qui se déroule à Lyon, Belles Latinas. C’est Isabelle Sauvageot, professeure d’espagnol au lycée, qui a entrepris les démarches pour faire venir à Dijon l’auteure à succès. L’année précédente, l’écrivain mexicain Alberto Ruy Sánchez était accueilli dans les mêmes conditions, avec en prime une séance de dédicaces à la librairie Grangier. La littérature pour aborder la dictature Eugenia Almeida est l’auteure de deux romans, dont L’Autobus. Ce dernier explore les heures sombres de l’Argentine à travers les destins croisés de jeunes gens attendant un bus qui ne vient pas. Âgée de 40 ans, l’écrivaine est née à l’aube de la dictature argentine. Elle garde, parmi ses souvenirs d’enfance, des traces de la junte militaire. « Les gens de ma génération écrivent des histoires qui se passent pendant la dictature, mais ils n’écrivent pas directement sur le sujet », a-t-elle expliqué aux lycéens attentifs. L’Argentine a rappelé aux jeunes que sous la dictature, trente mille personnes avaient été portées disparues. « Imaginez, vous rentrez chez vous et votre frère ou votre père n’est plus là. Dans la majorité des cas, on ne sait pas ce que sont devenues les personnes victimes de ces disparitions. » L’écrivaine est aussi revenue sur le rôle, méconnu, de la France sous la dictature argentine. « Les techniques de torture étaient enseignées par des professeurs français. Ce sont les mêmes procédés qui ont été utilisés durant la guerre d’Algérie. » Mais cet instant unique a permis aux lycéens de discuter sur le métier d’Eugenia Almeida et sa passion pour la littérature. Durant deux heures, l’échange ne s’est fait qu’en espagnol. Eugenia Almeida et son délicieux accent argentin ont fait planer une ambiance latino, en pleine capitale bourguignonne.
source: http://www.bienpublic.com/grand-dijon/2012/10/05/un-lycee-a-l-heure-argentine
|
|
|
Fernanda GARCÍA LAO© Verónica García Lao La parfaite autre chose[La perfecta otra cosa]Considérée comme l’un des 25 talents à découvrir de l’Amérique Latine, Fernanda Garcia Lao est actrice, journaliste et dramaturge. Après des années d’exil à Madrid, elle revient en Argentine où elle reçoit le prix du Fond National des Arts et le prix Julio Cortázar pour La Faim de Maria Barnabé et La parfaite autre chose.
García Lao dévoile avec un humour acéré les malentendus fondateurs d’une destinée familiale et prête sa lucidité tonique aux personnages embarqués dans cette étrange odyssée collective aux accents surnaturels. Quelle est cette parfaite autre chose qui permet de se métamorphoser en un être accompli et heureux ? Le sexe, l’église, la famille, le débordement ou le succès sont quelques uns des axes à partir desquels elle crée un casse-tête envoûtant. « A la manière d’un puzzle impitoyable et inclassable, les protagonistes de La parfaite autre chose défilent aux confins de l’absurde, créant des situations insolites d’une férocité exquise » El Cuenco de Plata Son festival ...
http://www.festival-america.org
|
Sara Rosenberg au festival Les Belles Latinas à Lyon !
Mercredi 03/10/2012 - 18:30 / 23:59
place de la comédie | LYON 69000 | France
Sara Rosenberg est l'invitée du festival Les Belles Latinas, à l'occasion de la parution de son premier roman, Un fil rouge, traduit de l'espagnol par Belinda Corbacho.
Sara Rosenberg sera aux côtés d'Eugénia Almeida (Argentine), auteur de L'autobus (métailié).
La rencontre sera animée par Henri Laverny (Académie de Lyon).
La traduction sera assurée par Mme Rosier.
Cela se déroulera le mercredi 3 octobre à 18h30, dans l'amphi de l'opéra de Lyon, Place de la Comédie. L'entrée est gratuite.
Infoline 0826 30 53 25
>>> Toute la programmation du festival sur le site : http://www.espaces-latinos.org
|
|
|
Adiós a Héctor Tizón: El desierto lleva su nombre
A los 82 años, murió el lunes en Jujuy el escritor Héctor Tizón. Fue un escritor incansable de la Puna y sus silenciosos y solitarios habitantes.
Héctor Tizón, además de escritor, fue periodista, abogado, diplomático y juez. Su obra abarca más de veinte títulos, entre novelas, relatos y ensayos.
De alguna manera, en el flamante Memorial de la Puna editado por estos días, una recopilación de bellas y sobrias crónicas e historias breves, Héctor Tizón ya prefiguraba su despedida del vasto y metafísico desierto fronterizo y los habitantes secos, silenciosos y solitarios que retrataron sus obras. Allí anunciaba que probablemente no volvería a escribir, y que dedicaría el último tramo de su vida a consustanciarse con la naturaleza que lo rodeaba. La muerte, así y todo, deja la sensación de haberle llegado pronto. El escritor argentino murió ayer a la mañana en su casa de San Salvador de Jujuy, a los 82 años.
Tizón había nacido el 21 de octubre de 1929 en el pueblo jujeño de Yala. Abogado, periodista y diplomático, fue autor de una veintena de novelas y recibió varios premios nacionales e internacionales por su labor literaria, además de haber ejercido como diplomático vinculado a la Unión Cívica Radical (UCR) y ocupado un cargo de ministro de la Suprema Corte de Jujuy. La trayectoria del escritor está atravesada por obras como Fuego en Casabindo, Luz de las crueles provincias y Extraño y pálido fulgor, libros editados en Argentina por Alfaguara.
Su primera obra de relatos, A un costado de los rieles, se publicó en 1960 en México, mientras se desempeñaba en ese país como diplomático. Según los críticos, su obra era fiel a su lugar de origen y el paisaje que describía no era sólo el marco donde encuadraba a los personajes, sino “la historia misma”. A su vez, sus narraciones tenían un carácter universal. Tizón dijo en una entrevista con La Nación que un literato “debe escribir sobre el lugar y la gente que conoce, tratando en lo posible de que no se note y lo pueda leer todo el mundo”.
En su obra destaca también La casa y el viento, libro fruto del desgarro que supuso para él el exilio y que escribió como un “último intento de no enmudecer para siempre”. Tizón se exilió en España a causa de la última dictadura militar argentina, pero el lugar a donde volvía siempre y encontraba inspiración era Yala, el pequeño pueblo limítrofe con Bolivia ya citado en el que transcurrió toda su infancia.
En su exilio, el autor se sintió “realmente mal” y llegó a pensar que debería olvidarse de su país para siempre. Su mujer, la filóloga Flora Guzmán, lo animó a ponerse en manos de un psicólogo. Así, durante semanas Tizón viajó desde la localidad madrileña de Cercedilla, donde alquilaba una casa, hasta la capital, donde se psicoanalizaba. De las notas que escribía mientras iba en tren hacia Madrid emergió La casa y el viento.
Tizón fue distinguido con varios premios en Argentina. Nombrado además por el Gobierno francés “Caballero de la Orden de las Artes y Las Letras”, fue presentado en 2005 por la Fundación Konex como candidato al Nobel de Literatura. “Si un escritor vive pendiente de los premios, no puede escribir ni una línea, y si se lo dan (al Nobel) es aún peor, porque entonces sí que no puede escribir en mucho tiempo”, señaló en ese momento.
Local y universal
Una manera certera de recordar a Tizón, además de emprender la lectura de su cuantiosa obra, es revisar las numerosas entrevistas que concedió, lúcidas e incisivas. En una nota en La Voz del Interior en 2006, decía que “leer a un escritor que no es de un determinado lugar y de un determinado tiempo es como tomarse un placebo: no sabe a nada”. Allí también decía que la Constitución Argentina era racista y se lamentaba de que la cultura oral en la que había nacido estaba siendo desplazada por la imagen.
En otras declaraciones a este medio en 2005, se refirió a su doble profesión de juez y escritor: “Ambas se necesitan y complementan”, dijo, y agregó: “La justicia no ríe ni llora, cumple su tarea en silencio y debe rechazar todas las presiones, incluso las callejeras”.
En una nota con Ñ, decía que para él La casa y el viento y Luz de las crueles provincias eran sus obras más valiosas, junto al cuento Los árboles, escrito en Holanda.
El sello Alfaguara, responsable de publicar casi toda la obra de Tizón, despedía en su sitio web oficial “con admiración y profundo afecto a su autor y amigo”. Y remataba: “(Tizón) Nos deja su obra grande y honda, superadora de todo localismo, misteriosa y profundamente humana”.
Tizón fue velado en la Legislatura de Jujuy y será enterrado en Yala, pueblo que siempre llevará su marca.
|
|
| |
CalendrierRecherche d'articlesArchives par mois
liens amis
|
Derniers commentaires
→ plus de commentaires