Ernesto Mallo est né à La Plata en 1948. il est auteur de pièces de théâtre comme : « La vacuna », « Cuatro cuadros » et « Que mambo es el Colón ». il est également responsable des scénarii de « La aguja en el pajar » et « Maidana con todo » écrits en collaboration avec Juan Desanzo. Comme rédacteur il a été membre de l’équipe fondateur de FM Tango. Il a dirigé et présenté le programme radiophonique « Mirada doble », avec Natu Poblet, et a participé au programme « La posta », de Radio Nacional. Il est traducteur ; et a été rédacteur spécialisé en entretiens de la revue « Metrópolis » , secrétaire de rédaction, chroniquer d’édition et directeur d’art de « La Voz del Bajo », un mensuel de culture et arts. Il publie des notes dans Radar, Ñ et Pagina 12 et est directeur de la Presse du Palais de Glace. Son premier roman, La aguja en en pajar (Planeta 2005), traduit en français, « L’aiguille dans une botte foin » par les éditions Rivages, a reçu la Première Mention du Prix Clarín du Roman 2004 ( Primera Mención del Premio Clarín)
Un voyou argentin
de Ernesto Mallo traduit de l'espagnol (argentine) par Olivier Hamilton
- Editeur : Rivages
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- Genre : Policier
- Collection : Rivages/Noir | Numéro : 860
- Poche | 240 pages.
- sortie le 14 mars 2012
Laissé pour mort, le policier Perro Lascano a perdu logement et travail ; il a surtout perdu son grand amour, Eva. Dans une Buenos Aires où la démocratie peine à se mettre en place, la guerre est déclarée entre les services de police qui veulent reprendre à leur compte les trafics que contrôlaient les militaires. Tandis qu'un jeune procureur s'efforce de faire le ménage dans les rangs des anciens membres de la junte, Lascano est recruté comme enquêteur privé. Il doit mettre la main sur "Topo" Miranda, truand de la vieille école, qui a dévalisé une banque. Les commanditaires ne sont pas forcément des gens bien, mais Lascano a besoin d'argent pour retrouver Eva...
Voici le nouveau héros attachant et atypique d'Ernesto Mallo, aux prises avec le chaos de l'après-dictature. Noir, ironique, poétique, ce roman raconte, sur fond d'amitié virile, de belles histoires d'amour et de fidélité.
Un voyou argentin, de Ernesto Mallo – éd. Rivages/Noir
Publié le 23/11/2012 par Mikaël Demets
Suite directe de L’Aiguille dans la botte de foin (2009), ce nouveau roman d’Ernesto Mallo met en scène Perro Lascano, laissé pour mort dans l’épisode précédent. S’il est bien vivant, Lascano est en sale état, a perdu son boulot de flic en même temps que la trace de sa dulcinée, qu’il n’a pas vue depuis l’agression qu’il a subie. Bref, encore un enquêteur paumé, qui n’est pas vraiment sûr de ce qu’il est censé faire, à l’image d’une Argentine schizophrène. Si la dictature a laissé place à la démocratie, le pays, en pleine mutation, reste englué dans son terrible passé. “Sur les pavés doivent encore résonner les cris de ceux qu’on a torturés, de ceux qu’on a exécutés, des jeunes gens qu’on a balancés à la mer depuis un avion ainsi que les pleurs des pères, des mères, des amis, des amants à qui ils manqueront à jamais.”
Les enfants disparus n’ont pas refait surface, et le souvenir des tortures est encore douloureux, d’autant que les anciens tortionnaires ne sont toujours pas inquiétés. Alors que Buenos Aires se peuple de “têtes de nœud” en costard, et se la joue comme la City avec ses immeubles de verre flambant neufs, rien ne change vraiment. Les banques ferment toujours du jour au lendemain, la ville n’est plus “qu’un endroit imprégné, contaminé par l’horreur et la mort”, et le gouvernement, avec la complicité des grandes entreprises, “vole jusqu’à l’envie de vivre aux gens”.
Sans être d’une originalité folle, le roman d’Ernesto Mallo saisit parfaitement le parfum étrange de cette période d’entre-deux. A travers l’enquête erratique de son héros désabusé, apparaît la nécessité de digérer son histoire, aussi douloureuse soit-elle, pour pouvoir aller de l’avant. Charge contre ceux qui “sont restés planqués dans leur coin en priant chaque nuit pour que la boue ne vienne pas les éclabousser”, Un voyou argentin semble placer son espoir dans la nouvelle génération, symbolisée par un jeune procureur incorruptible, bien décidé à ne pas laisser les bourreaux d’hier couler une douce retraite. Ceux de la vieille école, eux, n’y croient plus vraiment.
Un voyou argentin, Ernesto Mallo
Ecrit par Yan Lespoux 22.04.12 dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Polars, Amérique Latine, Payot Rivages
Un voyou argentin, trad. de l’espagnol (argentin) par Olivier Hamilton, Mars 2012, 239 p. 8 €
Ecrivain(s): Ernesto Mallo Edition: Payot Rivages
Deuxième volet de la série consacrée au policier Perro Lascano, Un voyou argentin fait suite à L’Aiguille dans la botte de foin, publié en France en 2009, qui s’achevait sur le meurtre putatif du héros.
L’officier de police Perro Lascano revient donc ici littéralement d’entre les morts dans une Argentine du début des années 1980, à peine sortie de la dictature, où la jeune démocratie peine encore à se frayer un chemin. C’est dans cette période trouble, dans une Buenos Aires où le passé traîne à chaque coin de rue que Lascano tente de mettre la main à la fois sur Topo Miranda, braqueur de banque, et son amour disparu, Eva, tandis qu’un jeune procureur déterminé qui compte aussi sur son aide voudrait faire tomber quelques anciens membres de la junte.
Roman choral tant du fait de l’utilisation d’un nombre assez important de protagonistes que de la variété des thèmes abordés, Un voyou argentin condense mille histoires en un peu plus de deux cents pages. Les périodes de transition démocratiques dans des pays qui s’extraient de la dictature sont en effet propices au développement de ce genres d’intrigues, mêlant les destinées personnelles parfois fulgurantes à la lente mise en place d’un processus où l’idéalisme et les grands principes côtoient désir de revanche, débrouille face à une situation économique compliquée et amnésie volontaire.
De fait, Lascano semble évoluer dans un pays qui, malgré les purges et les commissions d’enquête, avance lentement mais sûrement vers l’amnistie de bourreaux dont on ne peut pas définitivement se débarrasser, et vers l’oubli. Et, en fin de compte, son retour apparaît presque aussi embarrassant pour ses adversaires que pour ses alliés. Son combat contre les militaires et sa nouvelle enquête clandestine ravivent en effet des souvenirs douloureux que personne, si ce n’est le procureur Pereyra, n’a envie de regarder en face. Ainsi pense Fuseli, l’ami de Lascano qui a fui au Brésil :
« Ici c’est la vie, tandis que Buenos Aires n’est plus pour lui, et pour beaucoup d’autres, qu’un endroit imprégné, contaminé par l’horreur et la mort. C’est là-bas qu’est enterré son fils, une blessure incurable. C’est aussi là-bas qu’est resté Lascano, son grand ami, en plein milieu de la rue, descendu par un groupe d’intervention comme un chien. Sur les pavés doivent encore résonner les cris de ceux qu’on a torturés, de ceux qu’on a exécutés, des jeunes gens qu’on a balancés à la mer depuis un avion ainsi que les pleurs des pères, des mères, des amis, des amants à qui ils manqueront à jamais. Rentrer. Pour y retrouver qui ? Et avec qui ? Les assassins courent toujours les rues et se portent à merveille. Quand il repense à sa ville, il imagine un endroit où la nuit est définitivement tombée, et il ressent une drôle d’impression chaque fois qu’il se remémore son nom : Buenos Aires ».
À côté des destinés des hommes que l’on croise ici : Lascano, Pereyra, Miranda, Fuseli, Giribaldi l’ancien militaire, se dessinent aussi en creux de magnifiques portraits de femmes. Compagnes, mères ou maîtresses, elles semblent vouloir définitivement se tourner vers l’avenir, vers la vie, sans pour autant oublier le passé. Là où les hommes suivent un destin qu’ils estiment tracé, elles cherchent, elles, à bouleverser ce destin, à le prendre en main.
Roman sur l’oubli – sa nécessité comme son impossibilité –, sur la fidélité aux hommes comme aux idéaux, sur un pays qui veut changer tout en restant le même ; le tout sur un mode onirique, noir, désespéré et incisif, Un voyou argentin est incontestablement un bien bel ouvrage et Ernesto Mallo un auteur qui gagne à être connu.
Yan Lespoux
ENTREVISTA :ERNESTO MALLO
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L'aiguille dans la botte de foin
Ernesto Mallo
Editeur Rivages
Date de parution septembre 2009
Collection Rivages Noir, numéro 745
"Perro" (le chien) Lascano est officier de police a Buenos Aires. C'est un policier intégre, position difficile à tenir dans l'Argentine de la dictature. Profondément affecté par la mort de sa famme, il se refuge dans le travail. Un matin, il est envoyé prè du Riachuelo, où trois cadavres ont été signalés : un jeune homme et une jeune femme dont les crânes ont explosé sous l'impacte des balles, marque caractéristique des méthodes d'exécution des militaires. L'autre corps présente un aspect sensiblement différent ; il s'agit d'un homme bedonnant, d'age mûr, dont la téte est intacte. Une tache de sang dessine une fleur sur sa chemise. Comme le dit Fuseli, le médicen legiste "les morts parlent à ceux qui savant les écouter". Lascano va s'efforcer de faire parler ce troisiéme cadavre, mais ne sera pas chose facile dans un pays où des hommes aigris et dangereux comme le major Giribaldi font régner la terreur.
L'aiguille dans le botte de foin met en scéne un policier atypique dans ce premier volume d'une future serie. L'ecriture de Mallo, tranchante comme celle des meilleurs romans hard-boiled est parfois étonnamment poétique, nou plonge dans le quotidien de Buenos Aires sous la dictature. Si la critique sociale et politique est omniprésente, il se degage de ce livre un indéfinissable esprit argentin qui en fait tout le sel.
La Aguja En El Pajar (Broché)
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