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Ernesto Castro
(Buenos Aires, 1902 — ). Auteur de récits de voyage, romancier (Ceux des îles, 1943, évoque la vie d'aventuriers européens intallés sur les îles du Paraná ; Desde el fondo de la tierra, 1947 ; Campo arado, 1953) et scénariste (il a notamment participé à l’adaptation de ses livres).— Ceux des îles (Los isleros, 1943), roman traduit de l'espagnol par Laure Guille-[Bataillon]. [Paris], Éditions Del Duca, « Le demi-siècle du roman », 1959, 256 p., épuisé — réédition : [Paris], Éditions Phébus, « D’aujourd’hui. Étranger », 1995, 256 p., 19.67 €.FILMOGRAPHIE : Los isleros (1951), film de Lucas Demare, d’après le roman Ceux des îles (1943), avec Tita Merello, Arturo García Buhr — Campo arado (1959), film de Leo Fleider, d’après le roman homonyme (1953).
Ceux des îles
Ernesto Castro , Phébus , 1995
Relié: 253 pages
Editeur : Phébus (6 janvier 1995)
Collection : D'aujourd'hui
A chacun son bout du monde : la géographie aidant, il suffit d'un peu d'abandon pour que les hommes l'inventent. La géographie c'est ici le bassin central du fleuve Parana, un avant-goût de la forêt tropicale. Les eaux ont formé des îles que les plus pauvres et les plus courageux ont été condamnés à habiter et, vaille que vaille, à valoriser. On vit là sous le diktat du fleuve, des orages tropicaux qui éclatent à des centaines de kilomètres et qui à tout moment peuvent effacer d'une crue le travail de toute une vie. On imagine les mentalités, I'échelle des valeurs qui ont cours parmi ces anonymes héros de leur propre vie. Parmi eux des réfugiés Allemands ayant fui le nazisme, des métis sans état-civil, d'autres avec casier judiciaire: ici on ne pose pas de questions sur le passé du voisin. Ceux des îles est la chronique de quelques destins qui se sont croisés et attachés dans ces confins. On y trouvera le portrait d'une femme d'exception, une Ménade à la volonté de fer que seule la vieillesse parviendra à adoucir. Jamais complètement mère, ni épouse, un peu sorcière, elle est l'incarnation de l'esprit du fleuve: indomptable, indifférent, imprévisible.Traduction de l'espagnol par Laure Guille-Bataillon.
Ami des grands espaces, l'Argentin Ernesto Castro occupe un peu dans la littérature de son pays la place qui est, au Chili, celle de Francisco Coloane (l'auteur de Tierra del Fuego et de Cap Horn) : celle d'un homme qui a trouvé auprès des exilés du bout du monde la matière même de ses livres - composés loin de toute mode, sans concession au pittoresque, avec des mots simples et forts. " On n'attache pas le fleuve comme un jeune taureau ", répète volontiers Don Leandro dont le rancho - une simple cabane de branchages-, accroché à une île du rio Parana, est à la merci des éléments. Solide comme un arbre, campé à la lisière incertaine de la terre et des eaux, il a pourtant trouvé son maître en la personne de Rosalia, qu'il a ramenée jadis de la ville et qu'il a cravachée en vain : une indomptable qu'on appelle " La " Vautour et qui semble tirer ses forces de la sauvagerie même qui l'entoure..Nous sommes au début des années quarante, et une nouvelle vague d'aventuriers, allemands surtout, arrive d'Europe pour tenter sa chance dans les îles du fleuve. Car une loi non écrite veut que ceux des îles ne posent jamais de questions à ceux qui viennent chercher refuge auprès d'eux. Ils savent que le destin particulier des hommes ne pèse pas lourd face aux caprices d'un fleuve qui a plus d'un méchant tour dans son sac
Ecrite en 1943, traduite en 1951, l'oeuvre relate la vie rude, les disputes et réconciliations d'une famille de paysans-pêcheurs qui habitent une petite île du fleuve Parana (Argentine) aux crues dévastatrices. Cette famille a pour voisins (sur une autre île) un aventurier, un gringo venu d'Allemagne...
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