Issu d’un milieu prolétaire et anarchiste, Raul Argemi s’est en partie inspiré de son vécu pour écrire ce roman. Il a longtemps mené la double activité de journaliste écrivain en Argentine. Il vit actuellement en Espagne. Son entrée dans la collection Rivages/Noir offre ici l’occasion au public de découvrir un auteur talentueux, dont l’œuvre demeure jusqu’à ce jour inédite en France. Celle-ci a néanmoins déjà été récompensée en Espagne par le prix Felipe Trigo (2002) pour son roman Los muertos siempre perden los zapatos, (à paraître chez Rivages) et en Argentine par le prix international Luis Berenguer (2003) pour le roman Penultimo nombre de guerra.
Il est né à Plata ,capitale de la province argentine de Buenos Aires. Sa carrière professionnelle passe d’abord par les arts scéniques avant de passer à la littérature , comme auteur et directeur théâtral .
Au début des années 70, il participe à la lutte armée en Argentine, il vit dans la clandestinité jusqu’à son arrestation en 1974. Il passe toute la dictature du gouvernement argentin derrière les barreaux , il recouvre la liberté en 1984 .
Il entame alors une carrière de journaliste à Buenos Aires , où il est directeur du journal “Claves” et , il collabore à “l ‘Edition Cono Sur” du Monde Diplomatique .En 1986 , il part pour la Patagonie où il travaille dans la presse régionale et commence à penser à l’écriture de romans , dont la toile de fond serait cette magnifique région australe . Il s’installe définitivement à Barcelone en 2000 et là , commence véritablement sa carrière d’écrivain avec la publication des romans déjà élaborés pendant son séjour en Patagonie.
Il reçoit nombre de récompenses : en 2002, le prix “Felipe Trigo ” , en Espagne pour “Los muertos siempre pierden los zapatos”, traduit en français sous le titre “Les morts perdent toujours leurs chaussures “, en 2003 , le prix international en Agentine “Luis Berenguer “pour le roman “Penultimo nombre de guerra” ,ainsi que le prix “Dashiell Hammet ” pour le même ouvrage ,puis le prix “Francisco Garcia Pavon ” pour ” Patagonia Chu-chu” et , enfin en 2006 le prix ” Tigre Juan” pour son dernier roman “Siempre la misma musica “.
Ton avant-dernier nom de guerre
Raul Argemí (Auteur), Alexandra Carrasco-Rahal (Traduction)
- Broché: 158 pages
- Editeur : Rivages (9 octobre 2013)
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- Victime d'un accident de la route, le journaliste manuel carraspique se retrouve hospitalisé au coeur de l'argentine profonde. Il partage sa chambre avec un indien mapuche, que les infirmières appellent marquez mais qui ne s'appelle peut-être pas ainsi, comme le soupçonnent les policiers qui viennent lui rendre visite. Manuel a plus ou moins perdu la mémoire, mais pas ses réflexes de journaliste. Dans le silence de la chambre, il entreprend de faire parler le blessé. Ce dernier raconte des choses terribles, des histoires à dormir debout dont il serait le héros. Délire ou vérité ? Manuel n'est pas au bout de ses surprises.
- Roman à la construction brillante dans lequel les récits se superposent jusqu'au vertige final, ton avant-dernier nom de guerre a remporté de nombreuses récompenses, dont les prestigieux prix Dashiell Hammett et prix Luis Berenguer.
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Patagonia Tchou tchou [Poche]
Raul Argemi (Auteur)
Poche: 263 pages
Editeur : Rivages (6 octobre 2010)
Collection : Rivages/Noir
Deux hommes embarquent à bord d'un train antédiluvien qui parcourt la Patagonie argentine à petite allure. Haroldo Boccini, un ex-marin qui se prétend le descendant de Butch Cassidy, a entraîné son ami d'enfance, Genaro Monteija, conducteur de métro au chômage, dans une aventure périlleuse : ils projettent de prendre les passagers du train en otage pour délivrer « El Beto », le frère d'Haroldo, qui doit être transféré de la prison où il est incarcéré. En outre, les deux hommes comptent bien profiter de l'occasion pour mettre la main sur les sacs de billets qui se trouvent dans l'un des wagons.Cependant, rien ne se passe comme prévu. Quand El Beto monte dans le train, flanqué d'un policier, son frère découvre que le caïd est devenu un obèse à moitié fou, qui ne sort de sa torpeur que pour proférer des discours incohérents. Quant au vol des billets, Genaro s'y refuse en apprenant que cet argent est la paye des catangos, des pauvres gens exploités par la société des chemins de fer. A partir de là, tout va de mal en pis. La prise d'otages se déroule dans la plus parfaite indifférence, le conducteur du train y voit même une diversion bienvenue ! S'ensuit alors une série d'événements incontrôlables qui feront de ce voyage une odyssée hallucinante. Raul Argemi embarque son lecteur dans un voyage romanesque fascinant long de quatre cents kilomètres à travers la pampa. Dans cette version argentine et ferroviaire de La chevauchée fantastique, il réussit le tour de force de combiner le roman d'aventures et le roman noir sans que l'on puisse percevoir les coutures entre les deux. On retrouve tous les ingrédients caractéristiques de son univers : humour, suspense, folie, et violence, ce qui n'exclut pas la satire sociale et politique. Une fois de plus, Argemi s'affirme comme l'un des auteurs les plus créatifs du roman noir latino-américain. Journaliste, homme de radio et de télévision, Raul Argemi vit aujourd'hui à Barcelone. Il est déjà l'auteur en Rivages/Noir de Le Gros, le français et la souris (2005) et de Les Morts perdent toujours leurs chaussures (2007).
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Le polar Les morts perdent toujours leurs chaussures, m’avait enchanté. J’y avais découvert les talents de conteur et la fantaisie d’Argemí. Et pourtant, même si la barre était à mon avis placée assez haut, on me disait, de ci, de là, que ce n’était pas ce que l’auteur argentin avait fait de mieux.
En effet, les aventures de Butch Cassidy et de Juan Batista Bairoletto dans la Trochita, petit train qui dessert à une vitesse fulgurante, variant de zéro à quarante-cinq kilomètres/heures, 400 km de voies au fin fond de la Patagonie, viennent le confirmer : Raúl Argemí, avec Patagonia tchou-tchou, nous offre une histoire encore plus belle et plus folle que dans son roman précédent.
Butch et Bairoletto, sont en fait un ancien marin et un ancien conducteur de métro au chômage (même si le premier revendique être le petit-fils du Butch Cassidy original). Deux idéalistes et surtout deux bras cassés, qui ont décidé de prendre en otage les passagers de ce petit train dans lequel doit être convoyé Beto, le frère de Butch, à l’occasion d’un transfert de prison. Ce qui n’était pas prévu – rien, d’ailleurs, ne l’était vraiment – c’est que les passagers et l’équipage, une vingtaine d’altermondialistes allemands, une indienne mapuche enceinte jusqu’aux yeux, un couple de paysans… feraient preuve d’un aussi bon esprit en fraternisant presqu’aussitôt avec leurs kidnappeurs.
Dès lors démarre une lente odyssée patagone surréaliste où l’on verra un sénateur de droite candidat à la présidentielle prendre quasiment en otages les preneurs d’otages, un match de foot Argentine-Reste du monde joué dans la neige avec une pomme de pin, les envolées revendicatives de Bairoletto et ses prouesses sexuelles inattendues au milieu des poules…
Cette escapade burlesque est servie par un style classique et fluide, une sorte d’humour distancié et flegmatique, qui fait tout le charme d’Argemí. Pour autant, il ne s’agit pas que d’une farce. C’est aussi la chronique d’un monde qui se délite mais dans lequel la camaraderie et la solidarité, portées par les utopies, ont encore droit de cité. D’un optimisme loin d’être béat –et certaines scènes sont même carrément tristes – Patagonia tchou-tchou enchante et met du baume au cœur. Une saine lecture.
Raúl Argemí, Patagonia tchou-tchou, Rivages/Noir, 2010. Traduit par Jean-François Gérault.
source: http://encoredunoir.over-blog.com/5-categorie-11933820.html
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Les morts perdent toujours leurs chaussures
de Raul Argemi (Auteur), Jean-François Gérault (Traduction)
Poche: 330 pages
Editeur : Rivages (18 avril 2007) Collection : Rivages noir
Juan travaille pour le Comahue, un journal de Patagonie argentine. L’un de ses collègues, Sebastián Murillo, décide d’enquêter après avoir assisté à une course-poursuite meurtrière entre la police et des truands. Mais il se tue au volant de sa voiture. Juan et le plus proche ami de Sebastián, Alejandro, sont persuadés qu’il ne s’agit pas d’un accident. Déterminés à prouver que Murillo a été assassiné, ils se lancent dans des investigations qui semblent mettre en cause le gouverneur de la province et son chef de cabinet…On avait déjà pu constater l’attachement d’Argemí au roman noir politique dans le gros, le français et la souris, qui lui avait valu d’être comparé à Manchette. Avec ses rebondissements, sa folie baroque, son humour grinçant et sa chute inattendue, ce roman confirme de manière éclatante l’arrivée d’un grand auteur Latino-Américain.
Sebastián Murillo est journaliste au Comahue, quotidien patagon. Lorsqu’il assiste à la fin d’une poursuite en voiture dans laquelle il semble que les policiers ont cherché à éliminer les suspects, il se prend à rêver qu’il tient là un sujet qui lui permettra de quitter son rôle de grouillot affecté à l’actualité culturelle pour intégrer enfin la rubrique des faits divers. Il décide donc de se lancer dans une enquête qui s’avère rapidement plus dangereuse qu’il ne le pensait. Pour preuve, il meurt dans un accident de voiture suspect.
Alejandro, son collègue et ami, et Juan Bermúdez, journaliste expérimenté et désabusé, décident de faire la lumière sur cette affaire qui révèle rapidement un important réseau de corruption impliquant police, criminels et le gouverneur lui-même.
Si pour Raúl Argemí, comme pour Juan Bermúdez, le polar ce sont des « histoires dures, où la vie n’est rien de plus que ce qu’elle est d’ordinaire, un vomi de chien sur le trottoir », alors le pari est réussi. Car la vie ici n’a pas toujours beaucoup de prix et il n’y a pas grand monde qui y semble finalement très attaché. Mais pas seulement. Car sinon, Argemi s’en serait tenu à un roman noir désabusé d’une facture très classique. Il n’oublie pas, dans cette Argentine gangrénée par la corruption et où les usages de la dictature ne sont pas qu’un mauvais souvenir, de mettre en exergue d’autres valeurs.
Humour, amitié indéfectible et art de vivre argentin sont aussi de la partie. En effet, aussi sombre et désespérée que soit la situation, les protagonistes n’hésitent pas à tout stopper le temps d’un maté ou d’une partie de pêche suivie d’un bon repas. C’est aussi cette fausse indolence qui fait le charme du roman d’Argemí.
Plus que d’enquête, on peut parler ici de quête : Juan cherche finalement, en tentant de mettre la main sur le coupable du meurtre de Sebastián et de le châtier, à retrouver sa fougueuse jeunesse révolutionnaire. En s’alliant de nouveau à ses amis guerilleros, vieillis mais toujours alertes, et en formant Alejandro, il réécrit son histoire et le roman que, justement, il n’arrive pas à écrire.
Cette confrontation avec les scories du passé argentin – flics et militaires corrompus, truands bien introduits auprès du gouvernement – bien que sombre, se fait aussi sur le ton de l’humour. La longue scène de l’assaut de la carrière et la poursuite qui s’ensuit, aussi haletante que burlesque est à ce titre bien représentative du ton de ce roman.
Après une première partie sèche, violente, l’histoire accélère, décolle et nous entraîne jusqu’à un dénouement explosif et étonnant. Les morts perdent toujours leurs chaussures est un livre d’un optimisme désespéré, un roman grinçant à la mécanique bien huilée. Une belle réussite.
Raúl Argemí, Les morts perdent toujours leurs chaussures, Rivages/Noir, 2007. Traduit par Jean-François Gérault.
source: http://encoredunoir.over-blog.com/5-categorie-11933820.html
Pour certains, “un bon journaliste est un journaliste mort”. Pour Juan Bermudez, un bon journaliste est un journaliste qui va au bout des choses. Et c’est ce qu’il va faire lorsque son collègue Sebastian Murillo va être assassiné (même si la police soutient le contraire) pour avoir voulu enquêter sur une étrange course poursuite entre la police et des brigands qui s’est terminée dans un bain de sang “Une fusillade de première, vieux ! Aucun rescapé ! ça c’est terminé avec la bagnole sur le toit dans le canal. Comme au cinéma !”. Bermudez va remuer ciel et terre (plutôt la boue de la corruption ordinaire) et, aidé de drôles d’amis d’un passé pas si révolu que ça, aller au bout de son enquête.
l’avis des libraires
Le début de ce roman frappe par ses phrases courtes et sèches, une économie de mot qui donne tout son rythme au livre. Dans la deuxième partie, l’auteur change de ton, les souvenirs de Bermudez remontent à la surface et font perdre la concision du début (mais cela colle parfaitement avec les orientations que l’auteur a voulu donner à l’histoire). La fin, particulièrement noire, est musclée et ciselée, comme sait le faire Raul Argemi (pour ceux qui auraient manqué son premier livre traduit chez Rivages, il est temps de se rattraper), et récupère l’ensemble de cet auteur à suivre assurément.
www.entre2noirs.com
Le Gros, le Français et la Souris
de Raul Argemi, Jean-François Gérault (Traduction)
Poche: 202 pages
Editeur : Rivages (7 octobre 2005)
Collection : Rivages noir
Un homme, Garcia, reçoit une lettre accompagnée d’une photo. Deux morceaux de papier qui le replongent tout à coup dans son passé…
Trois ans auparavant, Garcia, dit le Gros, rencontre par hasard un ancien acolyte : le Français. Tous deux ont partagé autrefois la noirceur d’une cellule de prison. Garcia est rentré dans le droit chemin en devenant réceptionniste, autrement dit sous-fifre en costume vert. Petit pion invisible sur l’échiquier du vaste empire financier dirigé par Tony Capriano Müller, il s’emploie à perdre quotidiennement les parties de squash qui l’opposent au grand patron et satisfait ainsi régulièrement l’ego de ce dernier. Le Français, anarchiste habité par une inextinguible violence à l’égard de la bourgeoisie, offre alors à Garcia l’opportunité de renouer avec son passé et d’échapper enfin à une existence minable et sans relief. A la clef : une revanche sociale et beaucoup d’argent. Le Français présente Garcia à son bras droit, Pérez la Souris. Cet ancien boxeur porte les séquelles physiques et mentales de ses exploits passés sur le ring et se dévoue corps et âme au Français.
Tous trois vont alors organiser le kidnapping d’Isabelle Capriano Müller, séduisante épouse du grand manitou. Méprisante mais néanmoins fascinante, sa beauté ne laisse pas Garcia indifférent. Dès lors, l’enlèvement de la jeune femme prend une tournure inattendue, riche en rebondissements. Isabelle, manipulatrice bien plus éprise de pouvoir que de son vieux mari, voit dans sa captivité l’occasion rêvée de se débarrasser de lui. Les bourreaux deviennent les complices de la victime et les doubles jeux s’instaurent de part et d’autre. Garcia sera le jouet d’Isabelle et d’un certain José Vasquez Montalban (hommage explicite de l’auteur à l’un de ses célèbres pairs), commissaire retraité au service exclusif de Müller. Le Gros, pris au centre de cet imbroglio, voit le piège se refermer lentement sur lui…
Dans la plus pure tradition du roman noir, ce récit puise son originalité dans une narration à la première personne proche de la confession. Garcia nous raconte l’histoire qui a fait basculer sa vie dans le chaos en commençant par la scène finale. On refait le chemin à l’envers pour découvrir les rouages sordides, mais parfois férocement drôles, d’une machination vouée à la perte d’un héros décalé, initié au machiavélisme presque malgré lui, et qui se retrouve aux prises avec la touche finale de son destin.
Issu d’un milieu prolétaire et anarchiste, Raul Argemi s’est en partie inspiré de son vécu pour écrire ce roman.
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