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Pablo Ramos





Pablo RAMOS est né en 1966 à Avellaneda, une banlieue de Buenos Aires. Il a ensuite connu une vie difficile dans la rue. Il est poète, musicien de jazz, écrivain. Sa vie a pris un tournant décisif en 1999 et, depuis, il se consacre à l’écriture. Il a reçu de nombreux prix littéraires, en particulier le Prix Casa de las Americas de Cuba.


Par larouge • Ramos Pablo • Mercredi 15/07/2009 • 0 commentaires  • Lu 1221 fois • Version imprimable

L'origine de la tristesse

L'origine de la tristesse
de Pablo Ramos (Auteur)






 
Broché
Editeur : Editions Métailié (20 mars 2008)
Collection : BB HISPANO

Au début des années 80, Gabriel est en train de quitter l’enfance dans son quartier populaire de la banlieue de Buenos Aires où l’eau nauséabonde de la rivière qui le traverse prend feu parfois. Il joue avec ses copains, mais quand on joue dans ce quartier, on joue souvent avec la mort. Il a aussi un grand ami qui dort au cimetière et qui boit. Il lui apprend beaucoup de choses sur les tombes.Gabriel regarde son père qui travaille et ne connaît que des échecs. Mais l’enfance qui se termine laisse derrière elle les amitiés forgées dans le danger et la peur.Dans ce premier roman très autobiographique, Pablo Ramos montre d’incontestables dons de narrateur à travers une écriture précise au rythme passionné, il sait aussi que l’humour est plus puissant que l’autocompassion et que si on la laisse vibrer, la vie fait son chemin même là où on ne voit pas d’issue.


L'odyssée d'un Ulysse de treize ans dans les bas-fonds d'une banlieue populaire de Buenos Aires : de cimetière en champ d'ordures, entre les terrains vagues et les rues inondées, Gabriel et ses compagnons entreprennent le voyage qui les mène vers le monde adulte. Premiers bouleversements amoureux, premières cuites et premières désillusions, c'est encore avec les yeux de l'enfance qu'ils affrontent les épreuves. Dans leur quartier en flammes - trop polluée, la rivière qui le traverse a pris feu - ils vivent intensément les derniers moments d'insouciance, avant d'être rattrapés par le danger, la peur et la mort.
L'Origine de la tristesse telle que la raconte Pablo Ramos dans ce premier roman très autobiographique, c'est tout simplement la fin de l'enfance. Sans attendrissement ni nostalgie superflus, avec humour et passion, il signe un récit où triomphe la vitalité.


Par larouge • Ramos Pablo • Mercredi 15/07/2009 • 0 commentaires  • Lu 1181 fois • Version imprimable

extrait de "l'origine de la tristese"

LE CADEAU

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Par larouge • Ramos Pablo • Mercredi 15/07/2009 • 0 commentaires  • Lu 1125 fois • Version imprimable

à propos de "l'origine de la tristesse"

Gabriel est un jeune argentin de treize ans qui tente tant bien que mal de s’en sortir. Chef d’une bande d’ados sévissant dans la banlieue populaire du Buenos Aires des années 1970, il entre dans l’âge des jeunes adultes, s’intéresse aux filles, découvre qu’il faut gagner sa croûte, se battre pour devenir quelqu’un, risquer parfois sa vie pour exister, et surtout, surtout, se rendre compte que l’enfance peut être la source des futurs désarrois des grands…d’où le titre. → plus
Par larouge • Ramos Pablo • Mercredi 15/07/2009 • 0 commentaires  • Lu 1238 fois • Version imprimable

à propos de L'origine de la tristesse (2)

L’origine de la tristesse – Pablo Ramos

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Par larouge • Ramos Pablo • Lundi 28/12/2009 • 0 commentaires  • Lu 1444 fois • Version imprimable

Encore cinq minutes Maria

 

Encore cinq minutes Maria

Pablo Ramos , Bernardo Toro 
  • Broché: 156 pages
  • Editeur : Editions Métailié (10 octobre 2013)
  • Au fond de son lit, à côté de cet homme qui dort comme une pierre, dans la chambre sans fenêtre, Maria retarde le réveil qui va la ramener dans la vie quotidienne difficile de la banlieue populaire de Buenos Aires où elle vit sous le même toit que sa belle-mère, avec un mari coléreux et des enfants séduits par le monde extérieur dangereux. Maria est dépossédée de sa vie, occupée à garder la tête hors de l'eau pour protéger sa famille. Sa vie et sa jeunesse sont passées trop vite, cet homme est sa mort. Encore cinq minutes pour essayer de comprendre comment la jeune femme aimée qu'elle a été est devenue amère et frustrée. Encore cinq minutes pour elle toute seule.
  • Extrait: 
  • J'ai rêvé que j'allais m'endormir, le réveil s'arrêtait parce que j'avais oublié de le remonter et j'allais m'endormir. J'ai ouvert les yeux et c'était vrai : le réveil s'était arrêté. Je l'ai pris sans allumer la lumière, pour ne pas réveiller cet homme, mais au deuxième tour de clef le mécanisme s'est bloqué. Même en essayant de tourner la clef dans l'autre sens, ça ne voulait plus marcher. A force d'insister, j'ai faussé le mécanisme, je suis sûre que je viens de le casser, encore une fois. Les aiguilles marquent deux heures passées. Je peux les voir dans l'obscurité, car elles sont phosphorescentes. Elles jettent un éclat verdâtre qui se charge avec la lumière du jour et s'éteint peu à peu au cours de la nuit. On peut encore distinguer les deux aiguilles, elles sont presque l'une sur l'autre, inclinées vers la droite sur le numéro deux. Il est possible que le réveil se soit arrêté il y a plus d'une demi-heure.
    Je me suis réveillée un peu sonnée. La radio était à fond. Je ne me souvenais pas que le volume était si fort. Je me suis demandé si j'étais bien réveillée, s'il ne s'agissait pas d'un rêve à l'intérieur d'un autre rêve. Cela m'arrive quelquefois, je rêve double. Il m'arrive aussi de rester entre l'éveil et l'endormissement, dans une sorte de demi-sommeil abrutissant, l'obscurité de cette pièce est un puits creusé par l'absence de fenêtre. Je me noie dans cette obscurité. Certaines fois je mets beaucoup de temps à m'endormir, d'autres je ne finis jamais de me réveiller. Je reste dans ces limbes du milieu. Mais là je ne crois pas que ce soit le cas. Cette fois-ci, c'était réel, très réel, je peux m'en souvenir, je peux le sentir, c'est encore vivant dans mon corps. Cette fois-ci, c'était une drôle de sensation, de froid, d'absence. "Gabriel, Gabriel !", j'ai entendu ces mots très distinctement au moment d'ouvrir les yeux. C'était la voix de Gabriel susurrant son propre nom. J'ai eu froid aussitôt, cette sensation de froid dont je viens de parler, est-ce parce que j'étais un peu secouée ? L'absence, c'était autre chose, elle est venue après, non pas à cause de Gabriel, mais à cause de cette chose dont je ne veux pas parler, que je ne peux pas nommer, pas pour le moment. J'ai essayé de retrouver mon calme, de faire descendre la boule que j'avais dans la gorge. Mais je n'ai plus supporté, j'ai glissé la main derrière le lit pour débrancher la radio et j'ai pris le courant. J'ai du mal à croire que tout cela me soit arrivé en même temps, il y a quelques minutes. Et maintenant je parle à l'obscurité, dans une nuit hors du temps, car à mon réveil le temps s'est arrêté à deux heures dix du matin. Une nuit qui sera sans doute très longue, qui semble vouloir occuper toute la place, la nuit la plus longue du monde, de mon monde, de ma maison, de cette chambre.

    Si je me mets à raconter l'histoire du courant que j'ai pris, ils vont penser que c'est une maison de fous. Ma belle-soeur me reproche souvent de ne pas me servir d'un réveil à piles. Je ne supporte pas la sonnerie des réveils à piles, c'est la seule raison. Si ma belle-soeur et Gabriel savaient que cet homme dort toute la nuit avec la radio allumée, ils me harcèleraient de reproches. J'imagine que cet homme met la radio pour éviter de penser ou de rêver. Enfin, je ne fais qu'imaginer, car cet homme n'ouvre jamais la bouche. Depuis un an, il est devenu un peu sourd par-dessus le marché. Le combat que j'ai mené pour qu'il éteigne la radio, maintenant je le mène pour qu'au moins il baisse le volume. Il n'a jamais éteint la radio, il baisse rarement le volume. Est-ce qu'il a peur de ses pensées ? C'est possible. S'endormir avec ce son de friture dans les oreilles est insupportable. Mais si malgré tout je parviens à m'endormir, la radio ne me dérange plus. Est-ce que je commence à m'habituer ? (...)
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Par larouge • Ramos Pablo • Dimanche 16/03/2014 • 0 commentaires  • Lu 1297 fois • Version imprimable

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