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Cristina Castello




CRISTINA CASTELLO
Poète et Journaliste

Membre du
P. E N. CLUB FRANÇAIS


Cristina Castello est née en Argentine. Après avoir vécu ces dernières années entre Buenos Aires et Paris, elle demeure en France depuis 2010.

Elle est poète, et journaliste diplômée.

 

En tant que poète, elle a publié en France, les recueils : Soif, aux éditions L’Harmattan (2004) ;  Orage, chez Bod éditions (2009), et Ombre aux éditions Trames (2010) 

 

Cristina Castello est une poète engagée en faveur de la paix et de la beauté, contre toutes les injustices sociales. Ses poèmes sont toujours un engagement en faveur de la dignité de la vie, de la beauté et de la liberté. Ils sont traduits en plusieurs langues, à partir du castillan, sa langue maternelle : tout d'abord en français ; ainsi qu'en italien, portugais, polonais.
Elle a publié et publie
dans des anthologies éditées à Paris, en Italie, en Allemagne, en Argentine, au Pérou, au Brésil, et cetera.
Ses poèmes ont accompagné des expositions de photos, de peintures et ont été inclus dans des revues d'Europe, particulièrement en France.
Elle a écrit et en assure la continuité pour des catalogues d'art, ainsi que de nombreuses préfaces.  
Elle a donné des récitals de poésie en Argentine et en Europe.

Elle a participé à plusieurs reprises à la Journée Mondiale de la Poésie (UNESCO), à Rome en 2003 et 2006, pour la Commissione Nazionale Italiana per l'UNESCO - Comitato Diritti Umani - Comitato Patrimonio, ainsi qu’à la Journée Mondiale de la Poésie à Paris (2009)

En tant que journaliste, elle a publié plus de 3 000 articles dans les principaux médias
de la presse écrite de son pays natal et aussi dans quelques journaux et magasines d'Europe et d'Amérique Latine.
Elle a enseigné « L'interview journalistique » à l'Université. À la télévision, elle a créé « Sin Máscara » (« Sans Masque ») émission de culture et
de poésie. À la radio, « Convengamos que… con Cristina Castello » (« Nous convenons que... avec Cristina Castello », centrée également sur la poésie. Elle est également critique d'Art, diseuse, préfacier, auteure de catalogues d'art, et conférencière. Actuellement, elle travaille pour des revues du Mexique, d’Espagne et de France; elle écrit des articles pour différents pays, conduit des émissions télévisées du « Fond National des Arts » de Buenos Aires.

Son site allie poésie, musique, peinture et journalisme
.


Cristina Castello est née en Argentine. Elle est poète et journaliste diplômée. Comme journaliste, elle a publié plus de 3000 articles dans les principaux médias graphiques de son pays. Elle a enseigné «L’interview journalistique» à l'Université. À la télévision, elle a créé «Sin máscara» (« Sans Masque »)-émission de culture et poésie. À la radio, «Convengamos que…», centrée aussi sur la poésie. En tant que poète, elle a publié dans des anthologies imprimées et ainsi que dans de nombreux sites web. Ses poèmes ont accompagné l'expositions des photos et des peintures et ils ont été inclus dans des revues d’Europe. Elle a écrit et continue à le faire pour des catalogues d’art. Elle a donné des récitals de poésie en Argentine et en Europe. En octobre 2004 a publié son recueil de poèmes : « Soif » -Éditions L'Harmattan, Paris (français-espagnol). En préparation d'autres livres, pour être publiés en 2005. A l’heure actuelle, elle écrit pour «Cuadernos Hispanoamericanos», magazine de culture (Madrid), pour « La Comune » (Rome), « Buenos Aires Times » (Argentine), et pour d’autres médias de son pays et d’Europe. Son site, www.cristinacastello.com , lie poésie, musique et peinture.


 


Par larouge • Castello Cristina • Lundi 20/06/2011 • 0 commentaires  • Lu 3368 fois • Version imprimable

à propos de Cristina Castello

Cristina Castello, poète et journaliste

 par Claudia Sosa Lichtenwald

« Scène »

Sans masque, écrit et parle Cristina Castello, la femme qui amalgame journalisme et poésie (elle est dévorée d’eux) communique les intérieurs et les dehors en français, italien, allemand, anglais, espagnol et portugais dès sa page Web:
"le nourrit des semences de la bonne parole bien dite et sans excès".

Chez elle habitent (et cohabitent) la poésie, la vie et l’engagement. Pendant la dictature des années 70, l’odeur de la prison l’a marquée.
«Cette odeur à prison. Cette odeur-là. Celle-là. Elle m’arrivait jusqu’aux os de l’âme. Dieu! Elle pénétrait à fond chez moi quand je visitais les pauvres clôturés par les assassins répresseurs, pour la vie, la justice et la liberté. Il ne m’intéressait pas le parti politique auquel ils appartenaient. Je n’ai jamais milité. Sauf pour la vie et toujours seule…» dit Cristina.
Et celle qui milite dans la vie est la fille de Esteban El Pollo Castello et Rosita La Chiquita Castello Batmalle, et la sœur de Marta; c’est la petite fille qui – habitée par la poésie et la parole -, a commencé à écrire à l’age de 4 ans.

-Quelle différence trouvez-vous entre «travailler» comme journaliste et «être» poète?

-La même qu’entre «faire» et «être». Je travaille comme journaliste, mais je suis contrebandière de poésie. Paul Éluard avait déjà dit que le poète est plus celui qui inspire que celui qui est inspiré. Et il s’agit de cela, parce que la poésie est une vision de l’univers et une manière de le découvrir avec des yeux d’enfant. C’est de la beauté esthétique qui nous perce, oui. Mais, encore il est une éthique, par laquelle les visages des gens ne sont pas seulement d’yeux, nez et bouche. Ce sont des cartes de géographies intérieures qui dévoilent des plénitudes, abîmes et histoires. La poésie est éternité. C’est un éclat en silence.

-Votre condition dionysiaque pour sentir et votre choix apollinien dans le style, parlent de la condition humaine paradoxale?

-Ah! Les humains! Pendant des années, je n’ai pas compris la capacité de l’homme pour produire de l’horreur, la cruauté, le mensonge, la torture… et je continue sans comprendre, mais à présent je sais que «cela» constitue aussi la condition humaine. Quant à moi, oui… je suis dionysiaque pour sentir. Je me réjouis et souffre d’intensité. Je suis esclave de la beauté et mon propre esclave, dans l’amour pour les autres et dans mon désir ardent de lumière. Vous savez… l’indifférence est mort et j’aime la vie. Mais la vie de tous. Alors, je m’engage jusqu’à l’os de l’âme, et je vis en implosion, et j’éclate à l’intérieur, et j’agonise et renais plusieurs fois dans un seul jour. Et c’est vrai que je suis apollinienne dans le style, mais, dans cette mer apparemment calme de mon langage à la télé ou de ma parole écrite, il y a une tension spirituelle qu’on respire.

-L’interview journalistique a ses secrets. Percer l’interviewé, on l’apprend tout en le faisant et en le ressentant?

Voyons… Comment vous répondre tout simplement? Disons qu’une interview est,  montrer la multitude de chaque homme en particulier, avec ce qui le stimule et qui l’angoisse, sous sa vie d’homme, tout ce qu’il allume, son espoir et son sang son histoire et sa douleur. Vous vous rendez compte? J’ai fait trois mille interviews, j’ai un livre presque fini sur ses techniques et secrets, et j’ai été enseignant de cette discipline, mais je vous ai répondu avec des mots de Paul Éluard. Et maintenant, les miens se lient avec les siens.
Faire une interview est jeter des semences pour que la vérité allume. Et avec les semences nous pouvons changer le monde. Encore.

Qu’est-ce que les voyages représentent pour vous?

Ils signifient être un fouineur de crépuscules et d’aubes, de vies et de rêves d’autres êtres. Je suis nomade et sédentaire en même temps. Nomade, les gens que j’aime, l’art et les cieux des autres pays sont mon pays sans géographie. Sédentaire, je peux paraître presque autiste, parce que j’ai besoin d’être avec moi et chez moi, seule et en silence.- Me trouver-. Mais, il y a deux lieux où mon âme s’étend. Paris et la mer. C’est un mystère

-Qui a guidé le choix de «sève» - une section de votre Web – nourrie par Paul Éluard, Baudelaire, Borges, Vilariño, Whitman, Lennon, Monet, Pessoa, Pizarnik, Vallejo,  Rimbaud, entre autres?

Ma propre soif.
Éluard et Desnos; Redon et Carrière; Eduardo Bendersky et Juarroz; Pizarnik et Gustave Moreau. Chiquita Castello, elle m’a semée la poésie, elle m’a taillée la soif. C’est ma mère, et maintenant, dès l’Azur, elle nous regarde. Poésie bénite, soif bénite.

-D’où surgit cette soif perpétuelle? Ce seront les pierres et la brise de Córdoba, les muses d’une telle curiosité accumulée?

Je ne sais pas… je ne sais pas tant. Je sais que la soif est la respiration de mon âme. C’est la passion de l’absolu, qui vient accompagnée du vertige de l’absolu, d’après aussi «mon» Louis Aragon. C’est cela de Pedro Salinas… “quiero sacar de ti tu mejor tú / ese que no te viste y yo te veo....”* Je ne sais que la soif, qui embrasse et embrasse des valeurs, poésie et vie, est mon matériel de résistance spirituelle.

-D’après vous, écrire est donner de la voix au silence. Comment avez-vous appris à l’écouter?

Je n’ai pas appris, talentueuse et sensible Claudia, mais je l’écoute par instants qui sont souffles d’éternité. Chez les autres, je l’essaie, et dans ce désir se concentre toute ma vie. «Qu’est-ce qu’un feuillet?», dit une poésie russe. «C’est quelque chose que tu ne peux pas la tourner jusqu’à ce que tu ne sors pas la dernière ligne de toi-même». Il est question de ceci. Regardez, pour écrire, je préfère des verbes et des noms, et j’abomine des adjectifs et articles. Et je veux cela pour moi: être nom nu, verbe pur. Ce n’est pas facile, mais il est un chemin à construire, de dépouillement et d’intériorité. Pourvu que l’âme me soit prodigue. Et que l’art, qui modifie la vie, continue à m’embrasser.

Pour qui sonnent les cloches?

Aujourd’hui, les cloches sonnent dans le monde pour tant de mort, tant de douleur et tant de folie assassine. Mais un jour elles entonneront un chant de la plénitude humaine. Alors, comme je le dis dans mon poème «Semences», l’Ode à la Joie de Schiller, la Neuvième de Beethoven, seront l’hymne de tous les justes dans la terre.

Quelles semailles faisons-nous dans le cœur de l’homme?», vous vous demandez dans votre web. Quelles sont les vôtres?

J’essaie de semer de la bonté et de la transparence, parce que j’aime les cristaux. Mais, pour mes semailles, d’abord je travaille avec moi et essaie d’être chaque jour meilleure personne. Cependant, je ne suis pas l’indiquée pour parler de ceci.

-Qu’est-ce que l’engagement?

C’est la seule manière de vivre. Je ne connais pas d’autre. S’engager est aimer.

-Les poètes sont d’innocents écrivains d’innocences?

L’innocence, concept tellement maltraité, est un de mes mots et l’un de mes défis, quoiqu’il y ait plus de questions que de réponses par rapport aux artistes. Ezra Pound a été innocent, accusé de fasciste? Borges a été innocent quand, en pleine dictature criminelle, il a dit qu’il nous fallaient encore cent ans de «gouvernement» militaire? Les exemples abondent et je ne peux pas généraliser. Les «miens», Paul Éluard, Miguel Hernández, Robert Desnos, Louis Aragon, Celan, Whitman…, et suivent les signatures, ils n’ont pas été naïfs, mais si innocents, et ils ont écrit l’innocence. Ils ont écrit leur soif d’un monde de liberté, toujours verticaux face à tous les hivers et toujours avec leurs yeux à l’Azur.

-Que sont les masques?

-Le mensonge. Le Pouvoir. La réussite au lieu du triomphe. Le besoin d’être, coûte «gagnant». Et il y en a plus.-Qui donne à la poésie des ailes pour voler, des échos pour se faire entendre et des clairs-obscurs pour regarder?-Je ne sais pas. Je sais que la poésie est la révolution de Dieu.

Enseignes rompues, masques défaits

-Journaliste diplômée de l’École Supérieure de Journalisme (Escuela Superior de Periodismo) de la ville de Córdoba, Cristina Castello est synonyme de journalisme dans les milieux graphiques, de la radiodiffusion et de la télédiffusion.
«Dans les milieux graphiques, j’ai écrit des kilomètres de mots. J’ai eu à ma charge les articles de couverture de ‘Viva’ (le magazine dominical du journal ‘Clarín’). J’ai été rédactrice en chef de la revue ‘Gente’ (pour la partie sérieuse: je hais la vacuité); j’ai fait pendant quelque temps l’interview étendue de ‘Playboy Internacional’; et j’ai travaillé dans les journaux ‘Tiempo Argentino’, ‘La Voz del Interior’, ‘Córdoba’, ‘Los Principios’ et autres. J’ai collaboré aussi aux journaux ‘Clarín’, ‘La Época’, ‘La Voz’… et suivent les signatures. Ils ont été beaucoup. J’ai écrit aussi pour ‘Somos’, ‘El Gráfico’,’Para Ti’, ‘Arte al Día’,’La Semana’. Et... ”, dit-elle de ses fleuves d’encre épars dans le monde.

-À la radio, elle a été chroniqueuse d’«Amanece que no es poco» et animatrice de «Convengamos que… con Cristina Castello».

-À la télé, elle a fait jusqu’à mars 2001, son émission «Sin Máscara» «avec accent sur la culture – toujours poésie toujours – mais traversée par la vie».

-Celle qui a été enseignante de l’Interview journalistique est conseillère éditoriale et chroniqueuse de «Página Digital» (www.paginadigital.com.ar) et travaille pour d’autres médias du Net, quelques journaux de papier de Madrid, Paris, Rome, Pérou, Portugal, et d’autres pays. Cinq livres en procès de réalisation attendent mourir dans les imprimeries. Et comme s’il serait peu, elle se laisse découvrir dans www.cristinacastello.com (C.S.L.)

*“je veux tirer de toi ton meilleur tu / celui que tu n’as pas vu et moi, je te vois....”

info@cristinacastello.com


Traduction: Raquel Chazki
chazkir@tutopia.com


source: http://www.francopolis.net/francosemailles
Par larouge • Castello Cristina • Lundi 20/06/2011 • 0 commentaires  • Lu 2206 fois • Version imprimable

La parole étoilée - sur la poesie de Cristina Castello

 La parole étoilée. Sur la poésie de Cristina Castello

 

         

         La réalité, sans l’énergie disloquante de la poésie,                qu’est-ce ?

         (René Char, Pour un Prométhée saxifrage)

 

Je voudrais préciser d’entrée de jeu que ce que je vais dire de la poésie de Cristina Castello ne sera pas de l’ordre de l’étude dite « universitaire ». Il s’agit plutôt de « notes en marge » d’une lecture qui a été pour moi une découverte récente, mais qui a donné lieu, dans mon esprit, à une réaction en chaîne, produisant des pensées qui, de près ou de loin (mais peu importe, au fond, la distance !), m’auront sollicité et traversé comme une expérience inattendue. Ces considérations, donc, seront des tentatives pour entrer en dialogue avec cette poésie, à partir d’un autre lieu, d’un Ici qui est le mien, mais qui reçoit les réverbérations de cette parole qui ne saurait laisser insensible.

Le titre que j’ai donné à cette brève intervention est « La parole étoilée ».

Cela demande, je crois, quelques explications.

Une parole étoilée est une parole qui résiste à la forme close, définie et délimitée pour obéir, au contraire, à une force pulsionnelle intérieure au langage, force qui, en même temps, ne serait pas là sans une sorte d’infini « désir poétique ». L’idée de ce titre m’est venue en lisant les poèmes de Tempestad, le beau livre de Cristina Castello, et en me disant que cette poésie est portée par une violence, mais aussi par un incontestable rayonnement, dont la lumière, parfois aveuglante, touche les recoins les plus obscurs du monde pour les révéler, et parfois même les transfigurer. Ce rayonnement va dans plusieurs directions à la fois, il opère des débordements incessants qui tendent à effacer les limites admises, faisant souffler un vent sidéral sur les choses et les êtres, sur la réalité la plus brutale et les songes les plus chimériques.

Parole d’hospitalité et d’exil, de lointain et de proche, la poésie de Cristina Castello convoque les éléments et les forces de la nature, une nature non pas sauve mais à sauver, ainsi que les éléments et les forces de l’histoire : chez elle, les éléments brûlent mais ne laissent pas de cendres, le monde se perd, les lieux se réinventent de leur mort et de leur vie nouvelle, mais quelque chose fleurit au fond de l’expérience du désert. À ce titre, la poésie est une forme de résistance qui, tout en entrant en dialogue avec le non-humain, lutte contre l’inhumain. Elle doit pouvoir sauver la fragilité de l’amour, l’exil de la parole et le silence auquel elle s’arrache : « La parole – ce silence égaré », dit Cristina dans un poème récent, qui s’intitule précisément « La Parole » (du recueil Ombre, Éditions Trames, 2010).

La floraison au milieu du désert, qui nous évoque le grand Leopardi de la « Ginestra », renvoie aussi à l’expérience extrême d’un autre grand poète, Paul Celan, qui écrit dans « Corona » (Pavot et mémoire) :

Il est temps qu’un caillou s’adapte à fleurir,

[...]

Il est temps que le temps soit.

Il est temps.

 

Peut-on dire, aujourd’hui encore, que la poésie est « floraison » ? N’est-ce pas là une manière de retomber dans une vision « mièvre » du fait poétique, alors que cette poésie, celle de Cristina Castello, semble « crier », s’exposer au grand vent du large, aux « orages » du monde ? Pourtant, la poésie « fleurit ». Quand elle le peut, selon son mouvement propre et son destin épocal. Lorsqu’elle existe, se donnant, selon le mot de Maldiney, “hors de soi”, elle est l’apparaître même. C’est cela que la langue, toute langue historiquement et culturellement située, doit pouvoir porter jusqu’à l’écoute et à la possibilité du sens. Prenant appui sur le défaut inhérent au langage, porter à la lumière la parole. Avec tout son poids d’ambiguïté et d’ombre, sous le signe oxymorique de l’affrontement des contraires, ou de leur coexistence. Encore Cristina : « Le mot peut être une croix ou une fleur. » (Tourbillon)

Paul Celan aura, plus que tout autre dans ce siècle, expérimenté ce défaut comme blessure historique et ontologique d’une langue, et cependant, renouvelé l’exigence de « demeurer » dans la parole, car la question de l’aujourd’hui se pose, d’abord, comme question de la simple existence du poète. Parlant de Ossip Mandelstam, Celan dira de cette « poésie d’un disparu qui s’avance hors de sa disparition » (c’est ainsi qu’il la désigne), qu’elle « nous concerne dans notre aujourd’hui. »

Je crois que ce n’est pas un simple hasard, ou un « goût » poétique parmi d’autres, qui a poussé Cristina à placer ces mots de Celan en exergue de son livre :

 

Un tonnerre : c’est

la vérité elle-même

qui fit son entrée

parmi les gens

au milieu

d’une tempête de métaphores.

 

La vérité poétique frappe et retentit non pas comme une vérité quelconque, démontrable, calculable, tautologique, mais comme la vérité d’une condition, née du polemos, fruit de la douleur, proche de la révélation créaturale qui en est le sens et, je dirais presque, l’eschatologie. Car au milieu du monde, au cœur de ses vortex, il y a la créature qui, au comble de la détresse, en appelle à une langue de l’espérance, à une poésie porteuse d’espérance et par elle portée. Nous savons, d’un savoir obscur et charnel, que « la blessure traverse la bouche du poème », comme il est écrit dans « Brume », mais aussi que celui-ci est « présage d’une épiphanie ». (encore Brume)

La tâche de la poésie est ainsi, à nouveau, et au-delà de tous les formalismes qui ont traversé le XXe siècle, de se confronter à la rugosité du monde, à la terreur et à l’horreur de l’histoire humaine, pour les dire avec tout le courage d’une parole armée de sa seule vibration, d’une passion du sens contre l’insensé qui nous guette et nous encercle. Parole de résistance donc :

« Je résisterai accrochée au murmure des astres », il est dit encore dans « Brume ».

La poésie qui résiste, ne le peut que parce qu’une constellation l’éclaire, que son silence ou son murmure la nourrit. C’est ainsi qu’une famille de noms propres apparaît à travers toute la trame des poèmes pour créer ce que j’appellerais une constellation de l’âme : la constellation de l’art, pourrait-on dire, mais ce serait peu dire. Les noms des poètes, peintres, musiciens qui peuplent ces textes, de Rimbaud à Odilon Redon, de Goya à Beethoven, de Velázquez à Poulenc et Chopin (et j’en passe), ne se réfèrent pas seulement à l’art comme tel, c’est-à-dire à une sphère qui serait extérieure et intangible, non mêlée aux choses du monde, préservée du mal et de la cruauté, mais plutôt à des présences vivantes, à des voix et à des formes actives qui donnent poids et force à la profération poétique, l’arrachent à sa solitude et à son désarroi.

La constellation de ces noms propres scintille. C’est de là que vient le « destello » (p. 95), le scintillement qui jette une lumière de possible re-naissance sur un paysage de décombres :

 

Un éclair d’ombre dans les yeux

Un faisceau de ténèbres lumineuses dans les doigts

Peut-être l’anxiété d’une pureté angélique

Peut-être le désir d’étouffer l’inertie

Avant que le ciel ne s’ouvre sur la mémoire

D’encore un jour d’un mal si canaille, le dénuement.

Je fais offrande de mon sang qui veille, mon alpha, mon oméga

L’aile de mes voyelles et consonnes…

 

Là où un autre œil, moins passionné et moins vivant, ne verrait que ruine et désespoir, le regard du poète suscite une nouvelle vie, une pulsation, une palpitation. À travers les tumultes, peut-être au-dessus ou au-delà d’eux, l’amour, la beauté crient leur cri « primal », primitif, cherchent l’ouverture absolue qui les rende possibles : « Écrire pour détruire le monde \ Et construire la vie. » (Déferlante)

Si la poésie pense dans l’évocation de ces possibles encore inouïs, penser en poésie c’est donc, surtout, penser cette blessure, dire l’exil et, dans le même temps, la demeure, le passage, le temps et l’outre-temps qui se donne, non pas comme un autre monde, Ailleurs exotique ou Au-delà, mais comme tension vers une limite, qui est aussi ouverture, visibilité et invisibilité, raison et déraison.

Antonio Prete écrit dans Il Demone dell’analogia : « la pensée poétique fait de la raison une plaine où les éclairs du jour et le scintillement des étoiles ont la rigueur des concepts, et où la méditation sur l’être a l’aveuglante impétuosité des vagues foudroyées par le soleil. Sur cette plaine, le savoir a un souffle, et le vent qui secoue les arbres a la force d’une illumination intérieure. »

Le champ de l’expérience sensible et de son expression dans la parole permet la venue à la lumière d’un autre visage de la vérité, qui est rappel et fleurir de l’inattendu. Une telle vérité – paradoxale – est energeia du commencement, naissance, origine. Entrer en rapport avec elle signifie répondre à l’appel d’un réel, cheminer vers lui, dans la tentative d’accéder à ce qui, bien que sans accès, se présente malgré tout, déchire, ouvre, se donne. Cristina écrit : « Être un indice, une origine, un don » (Déferlante). Faire de soi-même, de son corps et de son âme blessés le don et l’indice d’une autre échelle de l’être.

C’est dire la puissance de commencement, la puissance d’origine qui habite la poésie, l’« avoir lieu » de l’événement de l’œuvre, ou de l’événement traversant l’œuvre : « éclair de l’être » (Henri Maldiney).

Avant tout cela, il y a aussi, bien sûr, la longue sédimentation du poème, son origine toujours enfouie dans ces profondeurs, ou même à fleur de peau, depuis le moment où un mot, parfois à peine une syllabe, a marqué de son empreinte sonore cet état entre sommeil et veille qui n’appartient plus à la nuit ni encore tout à fait au jour, propice au travail du vide et à la réminiscence de la douleur. Une vie entière, alors, peut y tenir, mais comme enterrée dans les profondeurs karstiques les plus insondables, dans une géologie du corps et du temps qui est sa plus grande universalité et sa plus grande solitude.

Dans cette géologie, le passé est sauvegardé, comme par un suspens intemporel : « Cela passe et se tient, tel quel, dans l'invisible », écrit Rilke dans la septième Élégie de Duino. Ce mouvement vers un invisible intérieur est également une sédimentation du temps de l’expérience, quelque chose d’immémorial, au-delà de toute mémoire et de tout oubli. C’est ainsi qu’un jour pourra se lever le poème. Le cri et la douleur auront pu se métamorphoser en une lumière à la fois implacable et nourricière, étrange et amicale, par une action sur le réel qui en modifie le sens et la teneur, une action vers le dehors qui est don et abandon, mais surtout appel.

Car si elle s’élabore dans la chambre intime du sujet, la poésie n’est pas sans dehors. Elle est, au contraire, exposée au dehors comme à ce qui, commencement et fin, met l’œuvre à l’épreuve du monde. Elle est « cette pupille ouverte à toute blancheur » (La parole), cette soif inextinguible (Soif est le titre d’un des livres de Cristina Castello) de l’autre, du recommencement vital, de l’utopie et de l’uchronie nécessaires à la libre respiration du poème pour que celui-ci puisse parler.

La poésie respire et dans son souffle, elle parle. Elle parle à la fois autrement, et avec les mots de tous. Un parler qui doit arriver à dire avec la force nue de la vérité. Dans l’espace et dans la trame de ce parler qui est de tous, le dire doit pouvoir s’avancer au-delà de tout parler comme un creusement infini ou un chemin de crête ; car dire, c’est porter à une lumière intermittente, parfois mâtinée d’ombre, parfois crue, ou même fulgurante, ce « remuement des profondeurs » (Rimbaud) qui ne laisse de travailler au corps et à l’âme le sujet dessaisi. Comme l’écrit Dylan Thomas dans un poème qui semble une métaphore de l’avènement poétique :

La force qui hisse la fleur à la pointe de la fusée verte

Hisse mon âge vert ; la force, qui arrache les racines des arbres,

Me détruit. (Dix-huit poèmes)

À la fois force de vie et de destruction, la poésie de Cristina Castello regarde au-delà, au-delà d’Arès pour apercevoir Aphrodite, au-delà d’Aphrodite pour voir et reconnaître Orphée, sans rien oublier des menaces de l’époque, de la douleur et de la séparation. C’est bien la soif, suprême altération, qui pousse cette voix vers l’eau du poème, vers la source d’une beauté non compromise et, peut-être, salvatrice. Elle appelle de nouvelles semailles sur une nouvelle terre – la même, cependant – ; semailles de musique et de vent à l’endroit même, les villes, où l’homme, encore et encore, se déshumanise, où la créature gémit et se perd :

 

Il y a des fantômes dans les villes-litanies.

Il y a des esprits, des spectres, des ombres. Haleines

d’êtres cloîtrés haletants, le cœur battant

 

Villes spectrales habitées par des fantômes, et que seule la musique peut arracher à la mort et à la disparition. Semer la musique au lieu de semer la mort, répéter le geste étoilé du semeur qui jette ses graines dans toutes les directions, pour répondre à la soif de la terre, à son attente.

Je veux des semeurs de musique. Les villes réclament les semailles.

Pour un ciel ruche d’étoiles et frémissement de chenilles,

Empreinte de l’insaisissable et Après la pluie,

Allons ! Allons enflammer des réveils

         […]

Pour que la musique soit.

Pour célébrer le feu.

Et pour qu’il

n’y ait plus

d’Horizons

fugitifs.

(« Le chant des Sirènes »)

Soif aussi de la créature qui réclame la vie et sa vérité nue, soif d’une justice qui soit fidèle à la beauté, et capable de racheter le monde au moment de sa destruction.

 

                            Pascal Gabellone

source: http://les-risques-du-journalisme.over-blog.com/article-la-parole-etoilee---sur-la-poesie-de-cristina-castello-universite-paul-valery-71520951.html







Par larouge • Castello Cristina • Lundi 11/04/2011 • 0 commentaires  • Lu 1528 fois • Version imprimable

Ombes/Sombra

 

« Ombre/Sombra »
Cristina Castello




Livre conçu à partir de deux poèmes de Cristina Castello, rehaussés de trois gravures originales du poète, graveur et imprimeur Gérard Truilhé.

Cette édition originale comprend 2 poèmes manuscrits de

Cristina Castello reproduits au cliché trait sur Chine et traduits

par Pedro Vianna. Composés à la main en De Ross corps 20

ils sont accompagnés par trois gravures de Gérard Truilhé et tirés

sur vélin d’Arches à 41 exemplaires numérotés et signés.

Achevé d’imprimer sur les presses artisanales

de Barriac en Rouergue le 25 juin 2010.

Éditions Trames


Par larouge • Castello Cristina • Samedi 05/03/2011 • 0 commentaires  • Lu 1635 fois • Version imprimable

Orage/Tempestad

Orage / Tempestad
de Cristina Castello

 



  • Broché: 116 pages
  • Editeur : Books on Demand (30 octobre 2009)
  • Langue : Français



Orage

Tempestad

Texte du volet

Quand l’orage éclate, on a le choix entre chercher un abri ou se livrer à la nature les bras ouverts sous la pluie et face au vent.
Dans son nouveau recueil, Orage, Cristina Castello non seulement s’offre à l’orage de la vie, mais se livre — et ainsi nous délivre — en convoquant les éléments déchaînés, métaphores de notre monde et de nos sociétés en plein bouleversement.
Dans un mouvement dialectique qui aux méfaits d’Arès (le dieu de la guerre) oppose les charmes de sa femme Aphrodite (la déesse de l’amour), la poésie de Cristina Castello nous propose comme moyen de dépassement des contradictions de notre temps les voies de la création, placées sous le signe d’Orphée, qui avec sa lyre charmait même le chien Cerbère, gardien des Enfers.
Ce choix d’Orphée n’est pas le fruit du hasard. La poésie de Cristina Castello est une symbiose entre sens et musique, qui se fécondent pour atteindre au plus profond nos sens et notre raison. Comme Orphée — aède, mais aussi Argonaute — Cristina Castello ne joue pas de sa lyre enfermée dans un donjon qui l’isole du monde. Bien au contraire. Femme de combat, elle est plongée au cœur des luttes de notre époque. Femme d’amour elle met son talent au service des faibles, des opprimés, des victimes de tous les temps et surtout des victimes d’aujourd’hui, les damnés de la mondialisation libérale.


Pedro Vianna
Paris, mai 2007

source: http://www.bod.fr/index.php?id=1786&objk_id=262480



Par larouge • Castello Cristina • Jeudi 03/03/2011 • 0 commentaires  • Lu 1416 fois • Version imprimable

Soif

 Soif

Cristina Castello

 

Editeur : Editions L'Harmattan (1 septembre 2004)
Collection : Poetes des Cinq
Illustré en couleur
octobre 2004 • 130 pages

Ici on chante la Beauté, l'Amour, la Liberté et on hurle l'absence de beauté, d'amour et de liberté dans le monde.Ce recueil comprend en trois mouvements la beauté éternelle, le monde prisonnier de l'horreur, et les bonheurs et malheurs de l'amour homme-femme - l'aspiration d'unité de ce qui est inséparable par définition. Toutefois, le sable pénètre dans la gorge et la soif n'a ni fin ni cesse. "Soif Gorge Sable" est précisément le titre du poème qui ouvre ce bref mais intense recueil.Illustrations exclusives de l'artiste Antonio Seguí.



Paroles du poète français François Xavier autour de « Soif » et de la poétesse argentine Cristina Castello : « La petite sœur de Rimbaud vit à Buenos Aires. Elle est verbe pur. Nom nu de la parole enchantée elle porte en elle le diamant perdu de l’humanité : l’amour. Dans le tourbillon de l’horreur quotidienne d’un monde devenu fou, Cristina Castello persiste à rechercher la beauté dans un éclat de silence. Sortie indemne du déluge de suie qui s’abattît sur l’Argentine à une époque où les militaires crurent que l’armée avait une âme, elle devint journaliste pour travailler à sauver le pays tout en demeurant poète à chaque seconde de vie qu’elle respire à pleins poumons» [...] « Hispanophone de naissance mais polyglotte de vocation, la voici enfin, présente, dans la langue de Voltaire par ce splendide recueil à la condition humaine dédiée. André Malraux l’aurait accueillie à bras ouverts, elle la messagère d’une autre culture si lointaine en kilomètres mais si présente en parallèle de crépuscules » [...] « Lisons l’Argentine sous ses plus beaux autours, aimons-la comme le pays de Borges aussi, mais désormais comme l’ancrage d’une voix d’airain, l’Argentine, le pays de Cristina Castello »


Par larouge • Castello Cristina • Samedi 20/06/2009 • 0 commentaires  • Lu 1228 fois • Version imprimable

à propos de "Soif"

Parution « Soif », par Cristina Castello

On est des immigrants dans un monde sans présent
Fureur des harpes explosant en lettres sans corset
Poésie, c’ est la mesure du non temps
Poésie, c’ est l’ordre de l’ éternité
Poésie, c’est l’aube sans obsèques
Frémissement des lys
Danse des cloches
Don aux innocents
Déluge de soleil.

Cristina Castello




« Soif » , par Cristina Castello - Recueil de poèmes

Dessins originaux d'Antonio Seguí pour « Soif »

Poète aux myriades d'étoiles dans le nuit du monde, Cristina Castello sème
les petites graines d'un hymne dédié aux justes...
Éclats illuminés de la parole libérée.

La petite sœur de Rimbaud vit à Buenos Aires. Elle est verbe pur. Nom nu de la parole enchantée elle porte en elle le diamant perdu de l'humanité : l'amour. Dans le tourbillon de l'horreur quotidienne d'un monde devenu fou, Cristina Castello persiste à rechercher la beauté dans un éclat de silence. Sortie indemne du déluge de suie qui s'abattît sur l'Argentine à une époque où les militaires crurent que l'armée avait une âme, elle devint journaliste pour travailler à sauver le pays tout en demeurant poète à chaque seconde de vie qu'elle respire à pleins poumons.
Hispanophone de naissance mais polyglotte de vocation, la voici enfin, résente, dans la langue de Voltaire par ce splendide recueil dédié à la condition humaine. André Malraux l'aurait accueillie à bras ouverts, elle la messagère d'une autre culture si lointaine en kilomètres mais si présente en parallèle de crépuscules. Poésie bénie de la langue universelle, le mystère de l'eau bleue infinie de mer et Paris, en capitale mystique, ici réunies sous la couverture d'un éditeur du Sud au nom de vent, et voilà la boucle qui se referme d'un poète l'autre aux semelles de vent, justement, cet air soufflé pour porter à la criée des chemins de vies les espoirs du cœurs des hommes. En présentant Soif, Cristina Castello sait qu'il n'existe rien de plus proche au mystère que la poésie, affirme Oscar Barney Finn dans sa préface. Énigme de la langue qui se reflète d'ailleurs de page en page puisque ce livre est édité dans une version bilingue, page de gauche en espagnol argentin, page de droite en français. En elle il y a une musique profonde et secrète qui tisse des idées, des mots et des images, cherchant la vibration sœur pour se reproduire dans un jeu d'infinis miroirs. Poète aux myriades d'étoiles dans le nuit du monde, Cristina sème les petites
graines d'un hymne dédié aux justes, une Neuvième symphonie argentine, prodige de la syntaxe dans le flux et reflux des marées humaines.

 


Lisons Soif comme un naufragé du désert - ce que nous sommes en réalité - et appréhendons cette petite mort qui est plaisir vif à la chute du poème, à la musique du mot juste, au rythme de la ponctuation insolente de vérité. Rythmée par les dessins originaux d'Antonio Seguí (qui feront l'objet d'une exposition en 2005 à Buenos Aires lors de la présentation du livre, ainsi qu’ à Paris au mois de mai 2005), cette poésie chante la Beauté, l'Amour, la Liberté, et on hurle l'absence de beauté, d'amour et de liberté dans le monde, nous dit Ricardo Dessau. Ce recueil d'une intensité innée à ce poète, qui n'ayant publié avant aucune oeuvre à titre individuel porte la poésie en corps et âme, depuis son plus jeune âge lorsque sa mère lui disait le meilleur des poètes romantiques et modernistes.


Lisons, lisons et relisons dans la clarté du soleil couchant la glace bleue du poème cristallisé en pages blanches. Lisons l'Argentine sous ses plus beaux atours, aimons-la comme le pays de Borges aussi, mais désormais comme l'ancrage d'une voix d'airain, l'Argentine, le pays de Cristina Castello.

François Xavier
Paris
LE LITTERAIRE.COM

Cristina Castello, Soif, coll. "Poètes des cinq continents", L'Harmattan, 2004, 129 p. - 13,00 €.
Cristina Castello sera en France en mai 2005 et présentera Soif à Paris, à la Maison d'Amérique Latine ; à Buenos Aires la présentation aura lieu à la Galerie d ‘Art « Rubbers ». Les dessins originaux d’ Antonio Seguí [ qui ’il a réalisés exclusivement pour « Soif » ] seront également exposés à l’occasion de la présentation du recueil dans les deux villes


source: http://www.cristinacastello.com/U/soif_fr2.htm



Par larouge • Castello Cristina • Samedi 20/06/2009 • 0 commentaires  • Lu 1246 fois • Version imprimable

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