Ernesto SÁBATO
[ARGENTINE] (Rojas, province de Buenos Aires, 1911 — 30 avril 2011 ) Après des études scientifiques et philosophiques, il séjourne deux ans dans le Paris des années trente où il travaille aux côtés d'Irène et de Frédéric Joliot-Curie et rencontre les surréalistes. De retour en Argentine, après un passage au M.l.T. de Cambridge (États-Unis), il continue de mener des travaux sur la relativité. Directeur pendant un an de l'hebdomadaire Mundo argentino, collaborateur de divers périodiques américains et européens, il a publié trois romans et de nombreux essais généralement polémiques (Uno y el universo, 1945 ; Hombres y engrenajes. Reflexiones sobre el dinero, la razón y el derrumbe de nuestro tiempo, 1951 ; Heterodoxia, 1953 ; El caso Sabato. Torturas y libertad de prensa. Carta abierta al general Aramburu, 1956 ; El otro rostro del peronismo, 1956 ; Tango : discusión y clave, 1963 ; El escritor y sus fantasmas, 1963/1970 ; Tres aproximaciones a la literature de nuestro tiempo : Robbe-Grillet, Borges, Sartre, 1968 ; Apologías y rechazos, 1979). Nommé par le gouvernement Alfonsin, président de la commission d'enquête sur les personnes disparues en Argentine pendant la dictature (CONADEP), il a recueilli pendant de longs mois des milliers de témoignages de tortures, d'enlèvement, de viols et de crimes perpétrés par les militaires et publié à Buenos Aires en 1985 dans le livre Nunca más [Jamais plus]. Atteint d'une grave maladie oculaire, il cesse d'écrire et se consacre à la peinture (exposition au Centre Georges Pompidou en 1989).« Ernesto Sabato sut le premier allier l'essai et la fiction. Pour lui, le roman est appelé à jouer un rôle “rédemptoir” dans le monde occidental, dans la mesure où il peut synthétiser le rationnel et l'irrationnel. Depuis Le Tunnel (1948), on a observé la mise en valeur des forces occultes, tendance confirmée et développée dans Héros et tombes (1961), fresque monumentale de l'histoire et de la vie argentine à travers la multiplicité de recours expressifs et de la linéarité du temps. L'un des chapitres “Rapport sur les aveugles” compte quelques unes des meilleures pages de notre littérature. Héros et tombes raconte un amour impossible, pour un être humain, pour un pays, la recherche d'une femme symbolique, située au centre de la tourmente des forces contraires qui secouent l'histoire. L'Ange des ténèbres (1974) approfondit le débat philosophique et politique contemporain et le territoire irrationnel du “Rapport sur les aveugles” qu'il complète. La création, héritière du choc violent entre le logique et l'illogique, devient un tout manifeste, à la fois visionnaire et aveugle. » (Fernando Navarro, Europe, 1986).
Nunca Más
Nunca Más: Informe Sabato
El 29 de diciembre de 1983 Ernesto Sabato fue elegido Presidente de la Comisión Nacional sobre la Desaparición de personas (CONADEP), gracias a su honestidad y espíritu crítico. La misma tuvo a su cargo investigar y publicar un informe sobre los crímenes de Estado cometidos por la dictadura militar, en el poder entre 1976 y 1983. Cinco departamentos fueron creados para tratar los diferentes aspectos de trabajo. Se relevaron miles de casos de abducción, desaparición, tortura y ejecuciones. Cada caso fue documentado en un archivo numerado. Se compilaron más de 50.000 páginas de documentación. Un resume, fruto de las tareas de dicha comisión, fue publicado en un reporte oficial en el año 1984. Se trata del sobrecogedor volumen Nunca Mas. informe de la Comisión Nacional sobre la desaparición de personas (Eudeba, 1984), conocido mundialmente como Informe Sabato. En dicho informe se da testimonio de la desaparición y muerte de más de 30 mil personas durante la dictadura militar instaurada en el país desde fines de la década del 70' hasta principios del 80'. Luego de miles de testimonios y hechos horripilantes, la Comisión concluyó con una serie de recomendaciones para iniciar acciones legales contra los responsables. Pero además de la coordinación de la comisión, Sabato tuvo a su cargo la realización del prólogo del libro. Parte del mismo dice:
"...Las grandes calamidades son siempre aleccionadoras, y sin duda el más terrible drama que en toda su historia sufrió la Nación durante el período que duró la dictadura militar iniciada en marzo de 1976 servirá para hacernos comprender que únicamente la democracia es capaz de preservar a un pueblo de semejante horror, que sólo ella puede mantener y salvar los sagrados y esenciales derechos de la criatura humana. Unicamente así podremos estar seguros de que NUNCA MAS en nuestra patria se repetirán los hechos que nos han hecho trágicamente famosos en el mundo civilizado..."
un lien pour lire nunca más: http://www.nuncamas.org/investig/articulo/nuncamas/nmas0001.htm
Conversations à Buenos Aires
de Jorge-Luis Borges (Auteur), Ernesto Sabato (Auteur), Orlando Barone (Auteur), Michel Bibard (Traduction)
Poche: 181 pages
Editeur : 10 (4 novembre 2004)
Collection : Bibliothèques
À la fin de l'année 1974, le journaliste Orlando Barone eut l'idée de réunir autour d'une table les deux « lions » de la littérature argentine, Borges et Sabato, afin qu'ils échangent leurs idées au cours d'une conversation très libre. Ce sont ces entretiens historiques que l'on retrouvera mot pour mot dans ce livre.
Les deux auteurs se livrent volontiers avec passion et non sans malice à une joute amicale dans laquelle ils mettent au clair leurs divergences d'opinions et de tempérament.
Des thèmes aussi variés que la réalité et les rêves, l'idée de Dieu, l'amour, l'art de traduire, le tango, le théâtre et le cinéma s'entremêlent constamment à une multitude de digressions qui composent une vaste mosaïque de l'intellect et de l'imagination.
Cet échange verbal d'une grande richesse doit toute sa fraîcheur à la spontanéité qui l'anime et offre au lecteur un tableau saisissant et inattendu de la personnalité des deux grands écrivains.
Jorge Luis Borges, Ernesto Sábato, Conversations à Buenos Aires réunies et présentées par Orlando Barone (éditions du Rocher, coll. Anatolia, 2001 puis collection 10/18). C’est à une véritable jubilation que nous convient les entretiens, tardivement publiés en français, entre Jorge Luis Borges et Ernesto Sábato. Entre le 14 décembre 1974 et le 15 mars 1975, le journaliste Orlando Barone a eu l’idée de convier les deux plus grands écrivains argentins alors vivants, l’auteur du Livre de sable et celui de Héros et tombes, à quelques entretiens hélas trop courts et peu nombreux. Cette conversation, ou plutôt ces conversations entre deux hommes aux relations complexes, parfois houleuses, n’a rien d’un échange froidement intellectuel : les deux écrivains se surveillent, s’interrogent mutuellement, s’amusent beaucoup également, et s’admirent réciproquement, cela est parfaitement indéniable. Celles et ceux qui connaissent bien les œuvres de ces deux romanciers n’apprendront rien de nouveau : tout au plus Sábato et Borges précisent-ils leur position quant à Dieu (par exemple, le mauvais Démiurge cher à Sabato, dont le triomphe sera plénier dans L’Ange des ténèbres), évoquant tous deux leur façon de créer, utilisant, pour les nouvelles de l’un et les longs romans de l’autre, la belle métaphore d’une île lointaine à atteindre, mystérieusement entrevue, riche de dangers et de fabuleuses rencontres : «Ces obsessions initiales, dit ainsi Sabato à propos de son deuxième roman, qui me donnaient le commencement et le dénouement de l’œuvre, doivent être respectées, justement parce qu’elles sont des obsessions, c’est-à-dire des visions profondes d’une réalité qu’on n’arrive pas encore à distinguer clairement» (p. 154). Bien d’autres thèmes, ou plutôt, devrait-on dire, bien d’autres sujets au sens premier du terme, sont évoqués par les deux amis, comme le tango, la solitude du créateur, la tentation du désespoir et, méditations chères à ce bizarre métaphysicien qu’est Borges, le rêve et la définition de la réalité. Surtout, je crois que l’une des caractéristiques unissant les deux visions de Borges et de Sábato est leur exécration du naturalisme et du scientisme, haine d’autant plus affirmée chez Sabato que celui-ci a abandonné une carrière de scientifique qui s’avérait prometteuse : «De tous les modes de narration, le plus faux est le naturaliste affirme une fois de plus Sábato. Parce que la réalité est infinie et que le naturalisme ne peut la cerner complètement» (p. 158), l’auteur ajoutant que, à l’âge de l’adolescence, ce fut la lecture de Zola qui lui causa le plus de mal (Cf. p. 112). Sabato s’amuse en outre à citer le cas de la France, à ses yeux l’exemple ...
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La Résistance
de Ernesto Sabato (Auteur), Gabriel Iaculli (Traduction)
Broché: 156 pages
Editeur : Seuil (1 novembre 2002)
Collection : Cadre Vert
Dans cinq lettres adressées au lecteur, Ernesto Sabato poursuit son analyse de notre monde entré dans le XXIe siècle et plaide pour un nouvel humanisme avec la conviction que seules les valeurs spirituelles pourront sauver la condition humaine d’une catastrophe annoncée. Le culte de l’économie et de la technique, l’emprise de la mondialisation et du bonheur marchand, les dérives des applications de la génétique font peur. Notre société virtuelle nous éloigne des choses de l’esprit et du coeur et nous plonge dans une indifférence métaphysique mortelle. Il est urgent, nous dit Sabato, dont toute l’oeuvre est traversée par la hantise du mal, de refonder un nouvel humanisme. Ces lettres sont un cri d’alarme, un appel à entrer en résistance contre un monde qui nous conduit à notre perte.
Avant la fin
de Ernesto Sabato (Auteur)
roché: 218 pages
Editeur : Seuil (9 février 2000)
Collection : Cadre Vert
Dans un faubourg de Buenos Aires, un vieil homme écoute Schumann et le chante des oiseaux.Il médite sur l'insurmontable douleur de perdre un enfant et sur al détresse de tous les enfants d'un monde que notre siècle a empli d'une horreur d'Apocalypse après y avoir fait naître tant d'espérance. Ernesto Sabato est un témoin majeur de cette histoire proche, où il a croisé Marie Curie, Thomas Mann, André Breton, " Che " Guevara, Cioran, Borges, Gombrowicz, et surtout Albert Camus dont la stature, à l'heure des bilans, domine le siècle.Scientisme, stalinisme, surréalisme, nazisme - avec résurgence argentine en 1976 -, péronisme, existentialisme, esthétisme : Sabato a traversé, non sans blessures, toutes ces aventures et abominations ave une rectitude morale et une lucidité hors pair. En témoignent, du Tunnel jusqu'à ces Mémoires, les livres d'un homme pour qui la littérature n'est ni une mode, ni un jeu, ni un négoce, mais un engagement vital et métaphysique.Un homme dont le pessimisme de combat n'empêche pas la foi en l'utopie.
Récit testamentaire et mémoires dans lesquels le grand écrivain argentin, dernier survivant de sa génération (Borges, Cortázar) s'adresse essentiellement aux jeunes sur le ton qui lui est propre: le "pessimisme de combat" (l'éditeur). Son objectif principal est d'aider le lecteur à "trouver une signification transcendante à ce monde rempli d'horreurs, de trahisons, de jalousies; de détresses, tortures et génocides" (p. 12) mais aussi de beauté et de générosité et des "très discrets signaux que la Divinité nous envoie" (p. 12).
Ernesto Sabato Dans un monde d'apocalypse,l 'enfer des âmes
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Oeuvres romanesques
de Ernesto Sabato (Auteur), Jean-Didier Wagneur (Introduction)
Broché: 1016 pages
Editeur : Seuil (30 avril 1996)
Collection : Oeuvres complètes
[Contient : « Microbiographie » (Microbiografia, 1995), par Ernesto Sábato, traduit de l'espagnol par Jean-Marie Saint-Lu — Présentation par Jean-Didier Wagneur — Chronologie biographique et bibliographique — Le Tunnel (El túnel, 1948 ; 1991), traduit de l'espagnol par Michel Bibard — Héros et tombes (Sobre héroes y tumbas, 1961 ; 1992), traduit de l'espagnol par Jean-Jacques Vilard, précédé de « Note à la première édition » (1961) et de « Avant-propos », par Witold Gombrowicz — L'Ange des ténèbres (Abaddón el exterminator, 1974 ; 1992), traduit de l'espagnol par Maurice Manly (les deux dernières traductions ont été revues par Anne Morel-Caputo d'après les éditions définitives établies par l'auteur pour la présente édition) — Annexes : « La Mort dans la boue » (La muerte en el barro) ; « Ébauches pour “Héros et tombes” » (Bocetos para “Heroes y tumbas”) ; « À propos du “Rapport sur les aveugles” » (Liminar “Informe sobre ciegos”), traduit de l'espagnol par Jean-Marie Saint-Lu ; Correspondance ; Bibliographie de l'auteur ; Bibliographie sur l'auteur].
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Ernesto Sabato, prince du chaos Article paru dans l'édition du 26.04.96« Le Tunnel », « Héros et Tombes » et « L'Ange des ténèbres » : trois romans, une oeuvre
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L'Ange des tenebres
de Ernesto Sabato (Auteur), Maurice Manly (Traduction)
Poche: 442 pages
Editeur : Seuil (21 novembre 1996)
Collection : Points
Ce troisième roman - présenté d'emblée par Sabato comme son dernier - est la chronique des persécutions endurées par l'écrivain pour avoir osé peindre un monde sans esprit, livré à tous les modes de terreur. Chronique du combat d'un créateur mêlé à l'univers de ses propres personnages, chronique d'un pays où les chambres de torture voisinent avec les salons littéraires, ce livre décrit enfin une civilisation marquée par le triomphe des "ténèbres", triomphe que symbolise cette lettre dans laquelle un anonyme, s'adressant à l'ONU, demande à être radié de la race humaine.
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Ernesto Sabato, L'Ange des ténèbres (1974)
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Heros et tombes
de Sabato Ernesto (Auteur)
Poche
Editeur : Seuil (21 novembre 1996)
Collection : Points
Oeuvre maîtresse d'Ernesto Sabato, ce livre relate l'histoire d'un amour - celui qui unit et déchire tour à tour Martin del Castillo et Alejandra -, l'histoire d'une ville - Buenos Aires -, et l'histoire d'une secte : celle des aveugles, impitoyable, dont quelqu'un tente ici, au prix de sa vie, de nous dévoiler les ramifications infinies. Héros et Tombes, écrivait W. Gombrowicz, "appartient à un genre des plus suspects : celui des romans dont la lecture se termine souvent à quatre heures du matin".
Volet central d'une trilogie (cf. Le tunnel et L'ange des ténèbres). L'histoire d'un amour, d'une ville et d'une impitoyable secte dont les membres sont aveugles. Une fresque épique et un des grands romans sur Buenos Aires. Le chef d'oeuvre de l'auteur argentin et, pour plusieurs critiques, un sommet de la fiction contemporaine (H. Bianciotti, en 1996). Présention, p. i-viii.
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Le triptyque du Mal d'Ernesto Sabato
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