elle, il eux, peuvent le faire ici.
vous avez la parole, sans discriminations, sans haine et avec le respect dû a tout un chacun
bisous
la rouge
présentation des écrivains argentins traduits en français
alors, oui alors, qui a envie de s'exprimer, de dire quelque chose à propos de ce blog ou d'un livre ou de me proposer une idée, ou simplement de deverser son coeur trop lourd, ce matin, ou ce soir ?
elle, il eux, peuvent le faire ici. vous avez la parole, sans discriminations, sans haine et avec le respect dû a tout un chacun bisous la rouge
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• Jeudi 17/09/2009
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Los porteños disfrutan de otra "noche de las librerías"22:40|Desde las 19 de hoy hasta la madrugada de mañana, sobre la Avenida Corrientes entre Callao y Talcahuano, habrá actividades gratuitas, shows y espectáculos musicales. El tránsito de vehículos estará cortado.Después del diluvio que azotó la Ciudad este sábado, una gran cantidad de gente se acercó a la avenida Corrientes entre Callao y Talcahuano para disfrutar de otra edición de "La noche de las librerías". fuente: www.clarin.com/diario/2009/12/19/um/m-02104821.htm
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• Dimanche 27/12/2009
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Les Afro-Argentins rayés de l’HistoireSource : Lucía Dominga Molina Buenos Aires fut l’une des principales portes d’entrée par laquelle accostèrent les bateaux négriers qui avaient enlevé mes ancêtres et les vôtres de notre Mère Patrie, l’Afrique. Il n’y avait pas de plantations ou de mines impliquant la présence d’un grand nombre d’esclaves noirs sur le territoire représentant aujourd’hui la République d’Argentine. Les chiffres donnés par les recensements coloniaux témoignent d’une présence importante d’Africains en Argentine. Selon le rapport de 1778, sur un total de 210.000 habitants, au moins 80.000 étaient noirs, mulâtres et ’szmbos’ (mélange noirs et métisses) ! Dans certaines villes, nous représentions 60% de la population, dans d’autres 45% ou 30% comme à Buenos Aires selon le recensement de 1810. Selon le recensement de 1810, Les noirs sont déjà présents à Santa Fe lorsque la ville espagnole est fondée pour la première fois (”Santa Fe la Vieja”, 1573). En témoignent les fouilles archéologiques réalisées dans des ruines découvertes par Don Agustín Zapata Gollán qui ont permis d’exhumer des pièces de céramiques extraordinaires (têtes, pipes, etc.) d’origine africaine. Dans son testament, Doña Jerónima de Contreras, fille légitime du fondateur de Santa Fe, Don Juan de Garay, et épouse du gouverneur Hernandarias de Saavedra, déclare qu’elle possède soixante quatre “pièces” de grands esclaves d’Angola, sans compter ceux qu’elle a offerts au Couvent Franciscain de Santa Fe, et à Fray Juan de Buenaventura, franciscain qui l’a soutenu elle, ses filles, ses beaux-fils et ses petits enfants pendant plus de 10 ans. Au moment de leur expulsion, les Jésuites de Santa Fe possédaient plus de 700 esclaves. Pourtant, à défaut de disposer d’une documentation et de recherches profondes, on a toujours dit que le nombre d’esclaves à Santa Fe était insignifiant. Il n’y a pas de statistiques à ce sujet concernant la ville de Santa Fe dans le recensement de 1778 cité plus haut, et les chiffres de 1760 qui nous semblent peu crédibles parlent de moins de 20%. Dame Lina Beck-Bernard raconte dans ’Cinco Años en la Confederación Argentina’ le malaise que provoque en chaque habitant de Santa Fe le soulèvement du Général José de Urquiza (possiblement en septembre 1852) en ce qu’il envisageait la liberté des esclaves et donne une idée du nombre d’esclaves existants à une époque aussi avancée du siècle dernier : ’Mme D. était propriétaire jusqu’à ce matin de 30 ou 40 serviteurs, et voilà que ce soir elle s’est vue obligée de travailler elle-même dans la cuisine pour préparer le repas, et c’est également le cas pour chaque propriétaire de ces exploitations agricoles dans lesquelles travaillaient jusqu’à 100 esclaves, qui allaient se retrouver seuls et abandonnés par leur main d’œuvre d’un moment à l’autre.’ Rayés de l’histoire Mais, tout d’un coup, comme par magie, vers la fin du XIXième siècle nous avions miraculeusement disparu, pour le plus grand bonheur de la société en général. À ce sujet, il est intéressant de lire un paragraphe du Recensement de 1895 : ’Bientôt, l’Argentine n’aura qu’une population totalement unifiée, formant une nouvelle et belle race blanche, produit du contact de toutes les nations européennes fécondées sur le sol américain.’ Les historiens essaient d’expliquer la ’disparition’ des Afro argentins en insistant sur la participation massive de ceux-ci à toutes les guerres du siècle dernier. Nos grands-parents étaient de la chair à canon pendant les invasions anglaises de 1806-1807 ; ils ont traversé, beaucoup d’entre eux enchaînés [détail à vérifier, dans la mesure où il n’est généralement pas recommandé de donner des armes à des gens enchaînés], les Andes, pour intégrer l’Armée Libératrice de San Martín, arrivant même jusqu’à Lima ; ils ont participé aux innombrables guerres intestines du pays, et le coup de grâce fut sans doute la néfaste Guerre de la Triple Alliance contre nos frères paraguayens. Trois autres causes supplémentaires sont à signaler : la forte mortalité, associée à une faible natalité, conséquence des épouvantables conditions de vie qu’ils subissent (il est important de rappeler l’épidémie de fièvre jaune qui a frappé Buenos Aires et particulièrement les Afro-argentins) ; la fin du trafic des esclaves stipulée par l’Assemblée de l’An XIII (même si dans les faits, l’arrivée d’Africains se poursuivait. [mais clandestinement, c’est à dire dans des conditions encore plus inhumaines] ; sous le gouvernement de Don Juan Manuel de Rosas [1835-1852], le commerce des esclaves reprend à deux occasions) ; et finalement, on évoque un métissage accru, dans un contexte de manque d’hommes à cause de leur engagement dans les guerres ; enfin l’arrivée d’immigrants blancs venus d’Europe [fut un phénomène massif à partir de 1850]. Il ne faut pas oublier le fait que de nombreuses femmes noires se sont mariées avec des blancs pour que leurs enfants aient de meilleures chances, étant donné le niveau élevé de racisme dans la société. Ces quatre causes, très logiques et très raisonnables, n’expliquent tout de même pas la pire des disparitions, jusqu’à la disparition de notre existence dans la mémoire collective. Ils nous ont rayé de l’histoire, nous n’existons pas, nous n’avons rien apporté. Nous sommes une curiosité exotique. Il est impossible de comprendre cette réalité si on n’analyse pas le mythe de ’l’Argentine Blanche’, un mythe qui se construit vers la fin du siècle dernier avec ce qu’on a appelé la ’Generation de 1880’ pour laquelle l’œuvre de Domingo Faustino Sarmiento et Juan Bautista Alberdi s’inscrit comme antécédent et référence idéologique . Le mythe de l’Argentine blanche et européenne’ Sarmiento voyait bien que les habitants de notre pays n’étaient pas blancs, mais plutôt métis et mulâtres. Dans cette condition ’inférieure’ il crut découvrir l’origine de son (de l’Argentine) incapacité à organiser une démocratie civile. L’immigration est le seul espoir pour l’Argentine, disait-il . La pensée de Sarmiento est profondément raciste, soutient l’historien Nord américain Reid Andrews : ’Même si Sarmiento est considéré comme le père du système d’éducation argentin, il pensait que les idées et l’éclaircissement (blanchiement) ne s’apprennent pas autant qu’ils ne se transmettent génétiquement. L’instruction seule ne serait pas suffisante pour sortir l’Argentine de sa barbarie, il fallait qu’il y ait une réelle infusion de gènes blancs’. Alberdi, dont l’oeuvre ’Base y Puntos de Partida para la Organización de la República Argentina’ a eu une importance capitale dans la Constitution Nationale de 1853, toujours en vigueur, soutenait que nous les Argentins ’sommes des Européens adaptés à la vie en Amérique. (…) Tout ce qu’on appelle civilisation en Amérique est européen’. Il se différenciait de Sarmiento au sujet du métissage. Tandis que celui-ci s’y opposait totalement et défendait l’idée d’un développement séparé des races, Alberdi par contre souhaitait le mélange racial, ’puisque les gènes blancs sont supérieurs, le mélange des races produirait une amélioration indéfinie de l’espèce humaine’. Ces idées étaient (et le sont encore dans beaucoup de cas) partagées par l’immense majorité de la population. Cela génère une société dans laquelle, naître ’différent’ ou avoir des habitudes ’différentes’ qui rompent avec l’uniformité officialisée entraîne des conséquences qui se manifestent de plusieurs manières, mais qui fondamentalement blessent l’auto estime des personnes discriminées, provoquent la honte, la timidité ou conduisent directement à l’aliénation, parce qu’on veut être ce qu’on n’est pas, et qu’on finit par n’être rien du tout. Le stigmate de notre différence Dans ce pays fièrement ’européen’ et prétendument ’blanc’, naître avec toutes les caractéristiques et la couleur de nos ancêtres génère un stigmate qu’il faut porter comme un écriteau publicitaire qui vante notre ’infériorité’ et notre ’dangerosité ’ ; tout vela doit être mis en échec et il nous faut remettre en question la ’blanchitude’ transformée en mythe par notre histoire, et acceptée de manière consensuelle par la société. On se rend peu à peu compte qu’on est ’différent’, la brebis noire dans le troupeau, une espèce de ’vilain petit canard’, que presque personne ne traite comme un être égal aux autres. Pour emprunter les mots de James Baldwin : ’Les gens nous regardent comme si nous étions des zèbres. Et vous savez, il y a des gens qui ont de la sympathie pour les zèbres et d’autres non. Mais personne ne traite les zèbres comme des personnes..’ Dans la rue, on nous regarde comme une chose curieuse, étrange. Au moins, une fois par jour, une dame blonde ou un monsieur bien éduqué me demandent : Et vous, d’où venez-vous ? D’autres essaient de t’aider (répétant le schéma familier) en te traitant comme un animal de compagnie ou en te touchant les cheveux, car ils disent que ’ça porte chance’. Le mythe sexuel est le plus traumatisant : être noire, c’est être chaude, c’est toute une garantie de plaisir érotique, quelque chose que tout le monde accepte. Lorsque j’étais plus jeune je me demandais souvent pourquoi les blanches ne montraient jamais leurs seins à la télévision, alors qu’on exhibait toujours les femmes noires et aborigènes avec leurs grosses et belles poitrines à l’air. Il faut aller chercher l’origine de ce mythe dans les viols que nos grands-mères esclaves subissaient systématiquement et en silence, non seulement dans les plantations, mais aussi dans les maisons familiales où elles travaillaient. On essaye dès lors de trouver des semblables, on cherche l’égal. Ce phénomène se produit à deux niveaux, l’un général, en se regroupant et en sympathisant avec d’autres ’différents’, qui portent aussi le stigmate ; et l’autre spécifique, en essayant de nous joindre à d’autres noirs, qui en général sont seuls et abandonnés, errant aussi démunis et désorientés que nous. Une série de conséquences en découlent. Tout d’abord, on commence à s’informer, à se rendre compte que nous avons une identité ethnique, que nous avons une histoire à reconstruire progressivement, puisque dans l’histoire ’officielle’ nous avons mystérieusement disparu. Sans laisser de traces. À cette étape, on commence à élaborer une réflexion intellectuelle, on commence à réconcilier notre corps et nos sensations avec notre esprit, et à prendre conscience de qui nous sommes, de ce que nous sommes. C’est un peu comme trouver le remède contre ce symptôme douloureux généré par le stigmate. On peut désormais parler, dire qu’on est noir, on peut crier que l’on est, tout simplement. De là, on arrive à un troisième stade, la fierté, la récupération de l’estime de soi, la cicatrisation de cette plaie ouverte et de ce malaise qui nous accompagne depuis toutes petites filles. Cette fierté, le fait de sentir que nous sommes belles et beaux, porteurs d’une culture millénaire et descendants de ces braves esclaves qui se sont toujours et sans cesse battus pour la liberté et la dignité. Tout cela entraîne la destruction du stigmate, la revalorisation de la personne même, qui va permettre l’épanouissement individuel et le plus important, aide à ne pas s’isoler dans son coin, mais à mettre en place toute une action de diffusion, de militance pour la négritude, pour pouvoir retrouver l’équilibre, pour pouvoir récupérer quand on nous dépossède et pouvoir mettre fin à la répétition du schéma, pour pouvoir par cet engagement militant acquérir un savoir, qui n’est plus seulement intellectuel, mais qui s’est transformé en un savoir plus large, qui ne reste pas seulement niché dans notre esprit, mais qui est également vivant dans chaque pore de notre peau. [2] Références bibliographiques : [1] Auteur de cette étude, Lucía Dominga Molina est membre de la Casa de la Cultura Indo-Afro-Americana de Santa Fe, Argentina (Maison de la Culture Indo-Afro-Am/ricaine de Santa Fe, Argentine). www.thotep.com
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• Lundi 01/02/2010
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Evocation de la bande dessinée argentineSi, dans un précédent et maintenant assez ancien article sur la bande dessinée espagnole j’évoquais quelques anciens ou futurs maîtres (dont Carlos Gimenez, dont la réédition de son célèbre et excellent Paracuellos est dans la sélection officielle d’Angoulême), il ne faudrait pas oublier, tout de même, l’autre grand pays de la bande dessinée hispanophone (appelée « historieta »), l’Argentine. Il s’avère en effet que ce pays a vu se développer une véritable culture de la bande dessinée au moins aussi importante qu’en France, et a donné naissance à des auteurs désormais considéré comme des maîtres de la bande dessinée. Connaissance et reconnaissance de la bande dessinée argentine Enfin, la bande dessinée argentine a bénéficié d’une internationalisation qui lui a permis de faire reconnaître ses séries et ses auteurs ailleurs dans le monde. On connaît donc le séjour d’Hugo Pratt, au début de sa carrière, à Buenos Aires, mais c’est aussi le cas du célèbre scénariste René Goscinny qui passe sa jeunesse, de 1928 à 1945, dans le capitale argentine. Dans l’autre sens, de nombreux dessinateurs argentins sont allés travailler soit aux Etats-Unis pour Marvel et DC Comics, soit en Europe. Les raisons de cette dispersion des auteurs formés en Argentine sont souvent politiques : beaucoup d’entre eux fuit, dans les années 1970, la dictature militaire. Depuis les années 2000, c’est davantage la crise économique grave qui touche le pays qui pousse de jeunes auteurs à partir d’Argentine. En France, cette reconnaissance du talent des auteurs argentins se traduit très tôt par une intégration dans le milieu de la bande dessinée : Copi publie dans Le Nouvel Observateur ses strips de La Femme assise dès les années 1960, José Muñoz est édité en France par Casterman dans les années 1980, de même qu’Albert Breccia par Glénat. Cette politique de publication d’auteurs argentins, qu’il s’agisse de traductions d’albums parus ailleurs ou de bandes dessinées directement conçue pour la France, se poursuit encore activement à notre époque dont Carlos Nine (publié par L’Echo des savanes, Rackham, Delcourt et Les Rêveurs) et Juan Gimenez (La Caste des méta-barons avec Jodorowsky) sont peut-être les plus connus. Lors du FIBD 2008, la présidence de José Muñoz est l’occasion pour le festival d’organiser une exposition sur la bande dessinée argentine qui permet de mieux faire connaître en France les apports de ce pays pour l’histoire du genre. Les auteurs argentins sont nombreux, très nombreux, et la bibliographie qui suit cet article pourra vous permettre d’en savoir plus. Je présente ici deux auteurs qui, sans être à eux seuls représentatifs de la diversité des styles de la bande dessinée argentine, reflètent les deux grandes tendances du dessin d’humour et de l’aventure ; surtout, leurs oeuvres présentent l’avantage d’être abondamment traduits et édités en France depuis les années 1980. Quino : (né en 1932). Aîné des trois auteurs que je vous présente, Quino est principalement connu en France pour sa série Mafalda. Mais Quino est avant tout un dessinateur humoriste pour qui la bande dessinée, sous la forme la plus classique du comic strip, n’est qu’une procédé parmi d’autres. Après une formation à l’Ecole des Beaux-Arts de Mendoza, il commence sa carrière de dessinateur dans les années 1950 en parcourant les rédactions de Buenos Aires pour vendre ses dessins, entre autre dans Rico Tipo, importante revue humoristique argentine. Mais c’est avec sa série de strips réguliers Mafalda, dans El Mundo, qu’il connaît, à partir de 1965, un succès international (il faut cependant attendre 1979 pour que Glénat les traduisent en France). Il abandonne son personnage fétiche en plein succès : à partir de 1973, il cesse de dessiner des strips de Mafalda et se consacre uniquement au dessin d’humour. En 1976, il déménage à Milan. José Muñoz : (né en 1942) José Muñoz est un auteur désormais bien connu des amateurs français de bande dessinée. Régulièrement traduit (entre autres éditeurs par Le Square, Casterman et Futuropolis), président du FIBD en 2008, il est parfois vu comme le symbole de l’originalité de la BD argentine ; sa dernière série en date, Carlos Gardel, dont le second tome est paru en janvier dernier et qui fait l’objet d’une exposition à la Galerie Martel, renforce encore son identité d’Argentin puisqu’il s’attaque là à un monument de la culture argentine, chanteur de tango à la renommée internationale.
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• Vendredi 02/04/2010
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dimanche 7 février 2010A bas le castillo-centrisme!!!Attention avant de lire cet article, pour les mal formés du côté de l'humour et ceux qui confondent un pingouin avec un manchot: ici, à SLP (Sauvons la Pingouinie, pour les intimes), nous défendons l'idée qu'il n'existe PAS un espagnol universel (ce qui ne veut pas dire que vous devez utiliser votre dico de la RAE pour caler une commode) mais de nombreuses formules, formes et manières de s'exprimer en espagnol. En tant que professeure, il nous semble nécessaire que les étudiants le sachent le plus tôt possible, pour éviter de devenir des caricatures de madrilènes et/ou de vallesoletanos. Car partout où l'on parle l'espagnol, la langue est vivante et son vocabulaire mérite d'être pris en compte.
On fait tout un scandale pour quelques anglicismes. Il y a pourtant plus choquant.
Ce qui est d'un comique consommé, chez les profs d'espagnol n'ayant pas résidé plus de deux ans dans un pays hispanophone (et cet aspect doit aussi apparaître chez les anglicistes et les germanistes, ya pas de raison), c'est leur manière insistante d'employer des termes étroitement castillans devant leurs élèves et lors d'une conversation courante pour désigner des choses faisant partie de la réalité française ou des termes argotiques. Ils ne peuvent pas parler du lycée, c'est "el insti"; pour eux, le boulot, c'est "el curro" et ils vont jusqu'à pousser la cuistrerie jusqu'à vous mordre quand vous dites "mi celular" à la place de "mi movil".
...Et nous passons les détails sur leur manière de prononcer l'interdentale (c/z), de combattre le yéisme à grands renforts de langue en prétendant que les élèves comprennent mieux (tu parles!) et de cracher les jotas. Après tout, chacun sa norme, même si elle est artificielle...
Et pour quiconque a vécu plusieurs années en Catalogne, Andalousie, ou dans les contrées certes sauvages, mais bel et bien hispanophones de l'immense Amérique, et/ou dont les parents parlaient espagnol à la maison c'est un peu enquiquinant de se faire reprendre à chaque fois que l'on dit (par exemple, cf. sous-titre pour les certifiés/agrégés/neuneus en prépa concours égarés): "esos cabrones ni chambean ni nada, en la prepa se la pasaron mandando mensajitos en el celular, que se chinguen, que mañana les toca examen sopresa de vocabulario" (version mexicaine, pour ceux qui n'auraient pas reconnu) ou "esos boludos no laburan, anduvieron mandando mensajes con el celular, les voy partir bien el orto"(plutôt Cône Sud) parce que l'on devrait dire "esos chicos no curran, en el insti mandaron mensajes por el movil, que se vayan a la hostia, que mañana les toca examen extraordinario". Même si personnellement les trois propositions me font rire (bon j'ai choisi une phrase marrante, pour les non-hispanophones, ça donne quelque chose comme "ces branleurs (d'élèves, d'étudiants, of course) ne foutent rien, ils ont passé le lycée à envoyer des sms, eh bien qu'ils aillent se faire voir, demain je leur colle une interro surprise de vocabulaire"), je ne pense pas qu'il y en ait une que l'on doive transmettre en priorité.
Et l'argument de ceux qui disent qu'il faut apprendre le castillan stricto sensu parce que c'est un espagnol majoritaire, ils sont hautement rigolos. Heu... démographiquement, combien de gens diront laburar ou chambear plutôt que currar? Petit boulot du dimanche soir: aller sur wikipédia et comparer, en nombre d'habitants a) la somme Uruguay+Argentine+Chili b) le Mexique et ses colonies (Los Angeles, Chicago, etc.) c) le nombre de Castillans (donc la somme des communautés des deux Castilles+Madrid). Il me semble que s'il y en a un qui est gravement minoritaire, c'est bien le currar (en plus c'est un mot assez moche). A mon avis ils sont moins nombreux que la population de Mexico DF, les méchants chilangos. L'avantage d'une langue parlée dans plusieurs pays, c'est qu'elle peut se démultiplier et s'enrichir, accepter de nombreuses possibilités.
Or, il y a comme un problème, en France du moins. Un des profs de votre servante, du temps -déjà- lointain où elle préparait l'agrég en Sorbonne (pas plus de détails), pingouin andalou véridique, déclarait qu'à part les vieilles biques de la Meseta et des générations d'hispanistes francophones, plus personne n'employait tout un tas de codes archaïques (ll
‡y, entre autres, mais pas seulement), et que l'argot évoluant très vite, des tas de gens employaient toute leur carrière durant des mots appris durant leur année erasmus ou autre, qui n'avaient plus aucun sens depuis longtemps dans un pays hispanophone. Pour avoir depuis traîné dans le secteur, on peut dire que sa constatation est ô combien! vraie. Et qu'une chose est certaine: un bon hispaniste (comme un bon angliciste, un bon germaniste, un bon italianiste ou même un bon littéraire tout court) ne peut pas se contenter de "j'y ai été en Erasmus d'abord, pis mon voyage de noce c'était à Cancun, alors le mexicain je connais, d'ailleurs c'est trop drôle, les mexicains ils savent pas conjuguer le subjonctif" (témoignage véridique). Il doit faire du terrain. Le plus possible. Même si ce n'est pas -quel euphémisme!- chose facile de nos jours.
Et pour parler devant les élèves/étudiants, alors? (en conversation privée, tout est funky et mélanger plusieurs normes, c'est super marrant, c'est customiser la langue) Eh bien, étudions des textes. Mais des textes authentiques, pas de saloperies édulcorées. Et de tout: argentins, mexicains, cubains, andalous, et... pourquoi pas, castillans. En rappelant chaque registre. Chaque usage. Et pour le reste, rester neutre. Le lycée français ne peut pas être assimilé à l'insti espagnol ou à la prepa mexicaine. Le mot liceo existe. Il n'y a qu'à l'employer.
source: hispanophobia-philia.blogspot.com/2010/02/bas-le-castillo-centrisme.html
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• Samedi 19/06/2010
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