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Lucia Puenzo






Lucía Puenzo est née à Buenos Aires en 1976. Elle est écrivain et réalisatrice. Elle a écrit L’enfant poisson, son premier roman, lorsqu’elle avait 23 ans. Ses romans ont été traduits en Italie, en Allemagne, au Brésil et aux États-Unis. Après un court-métrage (Los invisibles, 2004), son premier long métrage, XXY, a remporté le grand prix de la Semaine internationale de la critique à Cannes en 2007, ainsi qu’un Goya du meilleur film étranger, parmi d’autres
récompenses. En 2009, elle a adapté L’enfant poisson au cinéma dans un film interprété par Emme et Inès Efron.

Traduit du l’espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet.

   
   

Par larouge • Puenzo Lucia • Dimanche 09/02/2014 • 0 commentaires  • Lu 3198 fois • Version imprimable

à propos de Wakolda

 “Il avait consacré sa vie à libérer le monde des rats, et maintenant – fuyant comme un lâche, rejeté en marge de la société -, il commençait à en être un.”Le dératiseur en question, tristement célèbre pour ses expériences macabres, c’est Josef Mengele, le médecin nazi qui opéra notamment à Auschwitz. En 1959, le régime péroniste s’est effondré, et avec lui la protection dont jouissait le nazi en cavale qui avait fuit l’Allemagne pour l’Argentine quelques années plus tôt. Alors Mengele doit reprendre la route, quitter Buenos Aires pour s’aventurer vers le sud, en Patagonie.

Arrivé sur les bords du lac Nahuel Huapi, dans ce paysage presque suisse de la Cordillère des Andes, il s’établit pour quelques semaines dans une pension, et s’attache à la cadette de la famille au nom de démon : Lilith. Avec ses faux airs de la Lolita de Nabokov, elle se lie avec le ténébreux occupant, fascinée par les secrets qu’il semble cacher (et par sa facilité à réparer les poupées). Sans jamais glisser vers la romance de mauvais goût, Lucía Puenzo donne assez d’épaisseur à ses personnages pour que jamais l’intrusion d’une figure aussi imposante que celle de Mengele n’écrase son roman. Là où l’écrivain américain Jerry Stahl avait eu l’idée d’en faire une caricature grotesque dans un Anesthésie générale complètement allumé (2011), l’Argentine préfère façonner sobrement un personnage à moitié dans l’ombre, qui se dévoile surtout dans sa relation à l’autre, à travers Lilith. Et affirme peu à peu son emprise sur la famille qui l’héberge.

Adroite, Lucía Puenzo ne fait pas de l’Allemand en exil le ressort principal de Wakolda, mais plutôt le révélateur d’une Argentine qui, sur son passage, révèle sa face acculte. Ecoles allemandes à l’idéologie nauséabonde, réseaux d’anciens nazis, bunkers et croix gammées affleurent, comme aimantés par la présence de Mengele. Quant au génocide organisé des Indiens Mapuche à la fin du XIXe siècle, il résonne comme un écho macabre à la barbarie nazie. Un roman trouble et fascinant, qui s’insinue dans les fissures de l’Histoire argentine.

WAKOLDA. TRADUIT DE L’ESPAGNOL (ARGENTINE) PAR ANNE PLANTAGENET, MAI 2013, 220 PAGES, 
source: 
http://laccoudoir.com/romans/wakolda-lucia-puenzo-5537/


Par larouge • Puenzo Lucia • Dimanche 29/09/2013 • 0 commentaires  • Lu 1270 fois • Version imprimable

Wakolda

 

Wakolda

Lucia Puenzo  Traduit de l'espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet





  • Broché: 232 pages
  • Editeur : Stock (15 mai 2013)
  • Collection : La Cosmopolite
  • En 1959, sur une route désolée en Patagonie, un médecin allemand pas comme les autres croise une famille argentine ordinaire et lui propose de faire route ensemble, afin d’être moins isolés. Ce médecin n’est autre que Josef Menguele. Très vite, il est fasciné par l’un des enfants, une jeune fille qui porte le doux nom de Lilith et qui est bien trop petite pour son âge. La fascination semble réciproque : elle ne peut quitter des yeux cet homme si cultivé et sophistiqué. Alors, quand il s’installe finalement dans la pension fraîchement ouverte par sa famille d’accueil, tout s’accélère. Surtout lorsque la mère de famille accouche de deux fragiles petites jumelles qu’il faut soigner. Traqué par des agents israéliens, il continue pourtant à vivre tranquillement, allant même jusqu’à investir dans le projet d’usine de poupées du père. Des poupées parfaites. Aryennes. 
    Contrairement à Wakolda.

    Wakolda, quatrième roman de Lucía Puenzo, nous entraîne au coeur d’une société argentine infiltrée par l’émigration nazie. En immergeant la figure énigmatique de Menguele dans la vie quotidienne, Lucía Puenzo s’appuie sur les détails les moins visibles de sa personnalité pour faire ressortir avec une grande subtilité l’horreur de sa pensée profonde. Un roman captivant qui entraîne le lecteur sur les routes de la mémoire.
     





Par larouge • Puenzo Lucia • Dimanche 02/06/2013 • 0 commentaires  • Lu 1268 fois • Version imprimable

La fureur de la langouste

 

La fureur de la langouste

Lucia Puenzo  






  • Relié: 224 pages
  • Editeur : Stock (9 mai 2012)
  • Collection : La cosmopolite
  • Tino a onze ans. Il vit à Buenos Aires avec sa mère, son père, sa soeur, Bruno le garde du corps et Irma la bonne paraguayenne, dans une maison bourgeoise cossue, sous surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Car sa famille n’est pas comme les autres : son père, Razzani – dont le plat préféré est la langouste au jerez –, est un des hommes les plus puissants du pays. Ce qui inquiète Maia, une amie d’école avec laquelle Tino entretient un jeu amoureux. Jusqu’au jour où Razzani fait les gros titres de la presse et que le père de celle-ci, présentateur de l’émission « Le chasseur », l’invite et tente de le démolir en direct. Tout s’effondre autour de Tino : et s’il ne connaissait pas son père ? Qui est cet inconnu qui l’a élevé ? Pourquoi tous ces mensonges ? Et quand l’homme le plus recherché du pays prend la fuite, c’est toute sa famille qui s’effrite : la soeur, anorexique et sous antidépresseurs, la mère, qui refuse de voir la réalité en face et Tino qui fait l’expérience de la disgrâce.

    Lucía Puenzo nous entraîne au coeur de la société argentine malade en chroniquant avec une grande subtilité la chute d’un homme puissant, à travers la voix d’un fils meurtri et innocent. De situations cocasses en instants tragiques, elle explore la perte des valeurs dans un monde où la seule réalité reste la possibilité de la violence.

     

Par larouge • Puenzo Lucia • Dimanche 02/06/2013 • 0 commentaires  • Lu 1217 fois • Version imprimable

La Malédiction de Jacinta

La malédiction de Jacinta [Broché]

Lucia Puenzo  






  • Broché: 336 pages
  • Editeur : Stock (9 février 2011)
  • Collection : La cosmopolite


Pepino – littéralement, concombre – est un jeune homme petit et désorienté. Il vit dans la Plata, à Buenos Aires, un quartier en marge. Tenant son surnom de la série Señora Maestra, qui mettait en scène une classe d’enfants dans laquelle il jouait un bègue, il est obsédé par son auteur : Santa Cruz.
Un soir, alors qu’il a décidé de tuer Bochatón – un chanteur rock sur le retour – pour le faire accéder à la gloire, il rencontre une jeune femme grande et perdue : Twiggy. Schizophrène, droguée et loufoque, elle reconnaît sa solitude dans les yeux de ce garçon aux airs d’orphelin. Ils tombent amoureux. Devenus inséparables, après avoir cru croiser Santa Cruz dans la rue, ils apprennent la mort mystérieuse de Jacinta Pichimahuida, l’institutrice de la série. S’ensuivent des disparitions tragiques d’anciens acteurs, enfants stars, tombés depuis dans l’anonymat. Mais Santa Cruz est-il toujours vivant ? Qui se cache derrière Pepino, celui que personne ne reconnaît jamais ? 
Lucía Puenzo nous offre avec La malédiction de Jacinta un portrait au vitriol d’une Argentine cernée par la violence et la drogue. Enfants déboussolés d’avoir connu le succès trop jeunes, mère ambitieuses qui confondent leur reflet avec celui de leur progéniture, auteurs de séries à succès vaniteux… Aucun des travers de notre société du spectacle éphémère n’est épargné. Avec un humour noir et décapant, Lucía Puenzo nous propose une vision décalée et extrême d’une civilisation en perte de repères




Par larouge • Puenzo Lucia • Dimanche 13/02/2011 • 0 commentaires  • Lu 1364 fois • Version imprimable

L'enfant poisson

 

L'enfant poisson

de Lucía Puenzo (Auteur), Anne Plantagenet (Traduction)





 

Broché: 205 pages
Editeur :
Stock (13 janvier 2010)


Lala, une jeune adolescente issue de la bourgeoisie intellectuelle de Buenos Aires, renfermée et solitaire, tombe amoureuse de la Guayi, jeune paraguayenne de dix-sept ans au service de sa famille, et qui porte en elle une histoire bien mystérieuse. Lorsque Lala découvre que son père a des relations sexuelles avec la Guayi, elle décide de le tuer. Tout simplement. En mettant plus qu’il ne faut de Kétamine dans son verre de lait. Pour son bien. 
Après le meurtre, elle fuit vers le Paraguay où les deux jeunes filles avaient prévu de construire une maison près du lac d’Ypacarai, lieu magique dans lequel vivrait un enfant poisson. Elle plonge ainsi dans le passé de sa fascinante et sensuelle amante, faisant connaissance avec son premier amour − devenu un célèbre acteur paraguayen − et apprenant qu’elle aurait été enceinte d’un enfant que personne n’a jamais vu. Mais le rêve tourne au cauchemar.
La Guayi est arrêtée après la fuite de Lala. Celle-ci revient alors en Argentine pour la faire libérer de prison. Quel qu’en soit le prix…
L’enfant poisson nous entraîne au coeur de la société argentine contemporaine avec ses contradictions et sa violence.
À travers le regard d’un chien, narrateur omniscient qui est partout et voit tout, le lecteur plonge au coeur d’un amour adolescent pur et passionnel qui fustige et écrase les inégalités sociales et les tabous inhérents à nos sociétés modernes.
 

 


Par larouge • Puenzo Lucia • Mardi 09/02/2010 • 0 commentaires  • Lu 1470 fois • Version imprimable

entretien avec Lucia Puenzo

L’Enfant poisson évoque une double transgression, sexuelle et sociale, puisque la jeune Lala s’éprend d’une autre jeune femme, qui est une des servantes de la maison. Ce "désordre" symbolise-t-il un lieu - l’Argentine - ou un moment - l’adolescence ?

En fait, les deux. Il y a, dans le roman, la représentation d’une Argentine figée dans ses inégalités sociales - La Guayi, dont Lala tombe amoureuse, est une immigrée paraguayenne, alors qu’elle appartient à la bourgeoisie intellectuelle du pays. Mais aussi l’évocation de ce moment de l’adolescence, si difficile. Il y a un mot dans notre langue qui désigne les jeunes adolescents. Or, ce même mot désigne également le fait de souffrir de quelque chose, d’être "en souffrance". Les adolescents éprouvent souvent des sensations ou des sentiments qu’ils n’identifient pas, qu’ils ne contrôlent pas. Ils sont à la recherche de quelque chose sans savoir très bien quoi.

Le titre de votre ouvrage est L’Enfant poisson et son narrateur est un chien qui, bien sûr, parle. Faut-il y voir une métaphore de cet état mixte, en quelque sorte indéterminé, de l’adolescence?

D’une certaine façon, oui. L’adolescence est pour moi un sujet très puissant, parce qu’elle contient un nombre important de possibles, que rien n’y est totalement fixé. D’ailleurs, de nombreux éléments, dans le livre, jouent sur cette notion de frontières franchies, ou mouvantes – frontières géographiques, sociales, sexuelles mais aussi frontière entre le bien et le mal : Lala va tuer son père parce qu’il a fait de La Guayi sa maitresse…

Le fait que ce père soit un ancien juge n’est sans doute pas indifférent….

Bien sûr, et on revient là à l’aspect social. Au regard des normes, Lala et La Guayi se marginalisent de plus en plus mais qu’un juge use, voire abuse de son autorité pour séduire une jeune immigrée de dix sept ans ne pose aucun problème à personne. Cela dit, l’acte de Lala n’est en rien "politique". Je n’écris pas animée d’intentions politiques et il n’y a pas dans mon récit de messages cachés. J’aime la littérature qui se laisse emporter par les digressions, qui dévie de son intention initiale. A mes yeux, un roman est rythme et musique avant tout. César Aira, journaliste et romancier argentin, dit que la fonction de la littérature est de faire des suggestions qui ouvrent des chemins mystérieux vers la pensée…

A un moment, on a le sentiment que les deux jeunes femmes peuvent espérer un avenir près de ce lac d’Ypacarai, où elles voulaient faire construire une maison…

Cela, c’est le fantasme de Lala, d’autant que ce lac est réputé être un lieu magique où vivait, disait-on, un enfant poisson… Mais le réel fait un retour cauchemardesque lorsque La Guayi avoue le meurtre, qu’elle n’a pourtant pas commis, en punition de son passé, qu’elle juge coupable et qui va alors réapparaître… Le lac n’est magique que dans la légende…

Dans ce roman, vous évoquez jusqu’où on peut aller par amour, même si c’est au mépris du réel…

L’amour fou est rarement compatible avec le réel, et ce roman parle d’amour fou. Surtout de la part de Lala, une adolescente capable de tout pour celle qu’elle aime. Capable d’apprendre à se servir d’une arme et de prendre le risque de se faire tuer pour libérer La Guayi de toutes ses prisons, symboliques et réelles. La Guayi, en revanche, traite Lala tantôt comme une mère, tantôt comme une amie, tantôt comme une amante. Elle crée ainsi ce monde complexe qui, peu à peu, devient l’univers entier de Lala. Trop "entier", sans doute… Des deux, c’est certainement La Guayi qui est la plus en prise – et aux prises avec ce réel.

© Laura Ortego

source: www.hachette.com/mag/019/000000010281/lucia-puenzo.html

 

Par larouge • Puenzo Lucia • Mardi 09/02/2010 • 0 commentaires  • Lu 1447 fois • Version imprimable

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