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Baldomero Fernández Moreno





FERNÁNDEZ MORENO Baldomero
 (Buenos Aires, 1886 — 1950). Professeur de lettres, poète, créateur de l’école de la « simplicité » (sencillista), il a publié en 1915 Las iniciales del misal, premier d'une vingtaine de recueils.ANTHOLOGIES / REVUES : Poèmes dans Anthologie de la poésie ibero-américaine, Nagel, 1956 ; Poésie argentine du XXe siècle, Patiño, 1996.— Poèmes, anthologie, édition bilingue, choix et présentation de Claude Couffon, traduit de l'espagnol par Claude Couffon et Marie Ramalingam. [Paris], Centre culturel argentin, « Nadir » n° 7, 1982, 112 p., épuisé.— Le Papillon et la poutre, aphorismes tirés du recueil La mariposa y la viga (1947), choix, présentation et traduction de l'espagnol par Philippe Billé. [Bordeaux], Éditions Pierre Mainard, 2002, 102 p., 11.50 €.

Par larouge • Fernandez Moreno Baldomero • Jeudi 25/06/2009 • 0 commentaires  • Lu 1363 fois • Version imprimable

Le papillon et la poutre

Le papillon et la poutre
de Baldomero Fernandez Moreno (Auteur)






 

Broché
Editeur : Pierre Mainard (1 janvier 2002)

Baldomero Fernández Moreno naquit à Buenos Aires le 15 novembre 1886 et mourut dans cette même ville le 7 juillet 1950. En marge d'une oeuvre poétique qui en fait une des figures marquantes de la littérature argentine du 20ème siècle, il écrivit aussi quelques ouvrages en prose, dont La mariposa y la viga (Le papillon et la poutre). Philippe Billé nous donne à lire ici un choix substantiel de ce recueil d'aphorismes où se fait entendre une voix tout à la fois ironique et tendre, rêveuse et désabusée : "Je suis un homme du monde, mais de l'autre."
[...] Il (Baldomero Fernandez) a écrit principalement des poésies, mais aussi quelques ouvrages en prose, dont un recueil d'aphorismes, La mariposa y la viga (soit Le papillon et la poutre). Aux déclarations de l'auteur dans son "prologuillo", on peut ajouter cette explication donnée à Enrique Banchs : la poutre, "c'est la vie rude, sourde, grossière, pesante, inébranlable", par opposition aux papillons que sont ses phrases.Le livre est divisé en deux parties : "Air aphoristique" et "Air confidentiel". On s'attendrait donc à trouver dans la première des maximes de portée générale, et des observations plus ponctuelles dans la seconde, mais l'auteur ne semble pas avoir été très rigoureux dans sa partition. Il a en revanche, dans chacune des parties, disposé ses phrases très strictement, selon leur ordre alphabétique.Ce recueil, dont on trouve aussi des extraits dans des anthologies, n'a eu à ma connaissance que deux éditions complètes, toutes deux à Buenos Aires. La première, du vivant de l'auteur, en 1947 (Editora y distribuidora del Plata, 149 pages). La seconde, posthume, préparée par ses fils et présentée comme le "texte définitif", en 1968 (Rodolfo Alonso Editor, 106 pages). La principale différence entre ces deux éditions, malgré ce que peut laisser supposer leur nombre de pages, c'est que celle de 1968 est bien plus complète que celle de 1947, puisque de l'une à l'autre on passe d'environ 650 à 1223 sentences, soit presque du simple au double. On peut aussi constater quelques autres changements entre l'édition de 1947 et celle de 1968 : au moins quatre aphorismes ont disparu de l'une à l'autre, et quelques uns ont été déplacés (deux par erreur dans l'ordre alphabétique, deux par reformulation, enfin neuf par passage de la seconde à la première partie). On remarquera enfin certaines bizarreries, comme la séparation de deux des nouveaux éléments de 1968 (629 et 1065), tous deux consacrés à des livres de chevet et construits sur le même modèle, mais placés l'un parmi les aphorismes, l'autre parmi les confidences.Au moins deux petits ensembles de citations baldomériennes ont déjà paru en français. D'une part, dans une anthologie bilingue de Fernández Moreno, Poèmes/Poemas, publiée par Marie Ramalingam et Claude Couffon au Centre Culturel Argentin de Paris en 1982 : il est indiqué que la vingtaine d'aphorismes présentés (p. 44-47) sont des traductions d'Enrique Méndez Calzada reprises de La Revue Argentine (Paris, mars 1935). D'autre part, j'ai moi-même donné la version française d'une cinquantaine d'aphorismes en février 1997, à Bordeaux, dans les Lettres documentaires 222 et 223, qui ont été reprises à l'automne 2000 dans la revue La Polygraphe, à Chambéry.Le choix proposé dans le présent ouvrage est bien plus étendu, puisqu'il doit comprendre un peu plus des deux tiers de l'oeuvre originale. J'ai procédé à la sélection tantôt enfonction de la traductibilité des phrases, tantôt, plus personnellement, selon mon goût. Je me suis basé sur l'édition de 1968, dont j'ai numéroté les éléments pour faciliter, pendant mon travail, le va-et-vient entre le texte original et la version. Je maintiens ici, à toute fin, cette numérotation.Les notes réunies en fin de volume n'ont pas d'appel dans le texte, et portent le numéro des aphorismes concernés. J'ai le plaisir de remercier Beatriz Chenot de ses remarques et de ses suggestions.Ph. Billé
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Par larouge • Fernandez Moreno Baldomero • Jeudi 25/06/2009 • 0 commentaires  • Lu 1210 fois • Version imprimable

extrait de "Le papillon et la poutre"

Extraits
La ville a donné son premier signe d'automne : une feuille sèche, ocre, désespérée. Aux lampadaires de la rue, il semble très facile de se transformer en lunes.Nous passons parfois la journée inquiets, d'une inquiétude qui nous brouille les idées, qui nous conduit au pessimisme. Au moment de nous coucher, nous réalisons que nous avions simplement une bretelle détendue.à la tombée de l'automne, il faudrait dérouler un tapis rouge dans la ville, pour la réception des feuilles mortes.Certains poètes me font penser aux trains du port : soit à l'arrêt, soit en train de manoeuvrer.Même quand l'enfant est endormi, la mère continue sa chanson.Chaque fois que l'écrivain se fâche avec sa femme, il se met à ranger la bibliothèque.(93) Toute maison d'où l'on n'entend pas la rumeur de la pluie entre dans la catégorie des palais."Comment ça va ?" est en général tout ce à quoi se résume notre amour du prochain.Quand on abandonne la main d'une femme, on doit commencer par le poignet et finir par le bout du majeur.Même la chanson la plus simple doit reposer au fond du cahier, comme le galet dans le lit du fleuve, avant d'être lancée aux quatre vents.Galoper dans le désert, c'est comme galoper en rêve. Le véritable galop doit être accompagné d'un grand fracas.Tu seras vraiment seul quand tu observeras que ta dernière confidence arrache un éclat de rire à ton dernier ami.(797) Nous avons besoin d'un lit pour tout : pour mourir, comme pour trouver un épithète.Pour revenir sur terre, rien ne vaut que de se cogner la tête à la barre de la porte, en montant dans le bus.(978) Quand je m'apprête à lire un livre, je l'ouvre d'abord à la première page puis à la dernière :la porte principale et la porte de service.Nous autres noctambules, lorsque nous sortons le matin, il nous semble, le soir venu, que ce fut dans une autre vie.(1216) Moi, comme les bons vins : couché, et au frais.
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