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Urbano Moacir Espedite est né en Argentine au milieu des années 1930. Enfant, il parle espagnol avec son père et guarani avec sa mère, une amérindienne. Après avoir fui le régime péroniste et la « guerre sale », il voyage beaucoup, en Allemagne et en Italie notamment, avant de se poser en Corse. Il a écrit des dizaines de textes dans les pays qu’il a traversés, à chaque fois dans la langue du pays concerné. Il vit aujourd’hui entre Montréal et Bonifacio.
Palabres [Broché]
Urbano Moacir Espedite (Auteur), Donatien Mary (Illustrations), Bérengère Cournut (Traduction), Nicolas Tainturier (Traduction)
- Broché: 242 pages
- Editeur : Attila (17 mars 2011)
- Collection : HORS COLL
Peuple légendaire d'Amérique latine, les Farugios ont bâti leur civilisation sur le langage : commerce, politique, éducation, relations sexuelles... tout y est mesuré à l'aune du "Sacrato Verbo" ! Mais au cours d'un long exil du nord au sud du continent, ils ont intégré à leur langue celles des pays qu'ils traversaient - ce qui les rend parfois difficiles à comprendre... Mélangeant toutes les langues sans jamais s'en tenir à une seule, ils sont devenus un "peuple errant à caractère linguistique non identifié". L'action démarre dans les années 1930, dans les bas-fonds de Berlin : un projet de trafic de femmes farugios, réputées pour leur magnifique chevelure rousse et leurs gènes exceptionnels, naît dans la tête d'un immigré italien. Celui-ci embarque sa compagne de bordel, Milla, une descendante des Farugios à la beauté ravagée par la drogue, et traverse l'Atlantique sur un navire de guerre de l'armée française afin de ramener des spécimens pour les soldats aryens : sur place, la petite troupe débarque au milieu d'une guerre civile entre les Farugios et leurs voisins guardanais...
biographie de l'auteur
Urbano Moacir Espedite est né quelque part dans la pampa argentine au milieu des années 30. Il apprend le guarani avec sa mère, une amérindienne, et à 20 ans, durant des études d'archéologue, rencontre une Mexicaine émigrée à Corrientes (extrême nord-est du pays), où la langue usuelle est le portugnol. Ils se marient en 1969 et fuient en 1974 la " guerre sale ". Espedite voyage énormément, notamment dans l'Allemagne et l'Italie des années 70, avant de se poser en Corse avec son épouse. Il vit aujourd'hui entre Montréal et Bonifaccio, où Bérengère Cournut et Nicolas Tainturier (les traducteurs), l'ont rencontré. Espedite a écrit des dizaines de textes dans tous les pays qu'il a traversés, à chaque fois, dans la langue du pays concerné, mais sans jamais faire quoi que ce soit pour les voir publiés : sa bibliographie (lacunaire au possible) compte des textes dans une dizaine de langues : espagnol, portugais, allemand, italien, corse... et même un recueil de sonnets érotiques en bonifacien. Palabres est paru en traduction espagnole en Argentine, sous le pseudonyme d'Horacio Maderos, avec une préface de Cesar Aira, en 1989.
Palabres, de Urbano Moacir Espedite – éd. Attila
Publié le 05/05/2011 par Mikaël Demets
Palabres, c’est une sorte de roman d’aventures fourre-tout. Une bringue littéraire située entre Berlin et l’Amérique du sud, avec sur sa liste d’invités des nazis, un ex-militaire italien bedonnant, un peuple bizarre dont les femmes – belles à couper le souffle – attirent toutes les convoitises, un gamin monstrueux ou une poignée de religieux excités. Au programme : drogues, bordels moites, trafic de fiancées, mutinerie, mission impérialiste secrète et révolution prolétaire pacifique. Invraisemblable comme un bon vieux roman-feuilleton, débordant d’enthousiasme comme une série Z décomplexée, Palabres fait feu de tout bois, avivé par les dessins et les gravures de Donatien Mary, écarlates et tumultueux. Adapté en français, le portugnol de Urbano Moacir Espedite, syncrétisme bâtard de l’espagnol et du portugais, séduit par sa frénésie contagieuse.
Mais Palabres, c’est aussi un roman à la tonalité singulière. Au fil des rebondissements, les errances de cette bande mal assortie se nimbent d’une aura sinistre. Les éclats de violence, d’abord amusants et parodiques, dégénèrent : le sang appelle le sang, et la rage contamine les personnages pour lesquels on s’était pris d’affection. Le joyeux bazar ambiant se heurte à l’ambition, la cupidité, l’autorité. Brusquement désenchanté, Palabres prend des allures de conte à la lucidité amère, métaphore d’une humanité minée par les luttes de pouvoir, le racisme, la peur de l’autre, la religion. A moins qu’il ne faille y voir le symbole d’une Amérique latine trop souvent ravagée par les guerres civiles au XXe siècle.
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