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à propos de "l'origine de la tristesse"

Par larouge • Ramos Pablo • Mercredi 15/07/2009 • 0 commentaires  • Lu 1239 fois • Version imprimable

Gabriel est un jeune argentin de treize ans qui tente tant bien que mal de s’en sortir. Chef d’une bande d’ados sévissant dans la banlieue populaire du Buenos Aires des années 1970, il entre dans l’âge des jeunes adultes, s’intéresse aux filles, découvre qu’il faut gagner sa croûte, se battre pour devenir quelqu’un, risquer parfois sa vie pour exister, et surtout, surtout, se rendre compte que l’enfance peut être la source des futurs désarrois des grands…d’où le titre.

A priori, rien de follement original chez Pablo Ramos : on est à mi-chemin entre « La guerre des boutons » et “los Olvidados”, avec en tête d’affiche un Gabriel qui ne déparerait pas chez le Truffaut des “400 coups”. Sûrement autobiographique, le roman s’attache à décrire le quotidien pas toujours rose d’adolescents issus des classes les plus faibles de la société argentine, tout en faisant le maximum pour survivre, quitte à y perdre leur loyauté. Le thème est archi-rebattu, les chroniques nostalgiques d’ados devenus grands également.

Mais l’originalité et la force de cet “tristesse d’origine” réside essentiellement dans l’énergie que contient l’écriture de Ramos, à la fois étonnamment précise, féroce et drôle comme émouvante et poétique, surtout dans le dernier tiers du livre. Pas de larmes, pas d’effusion : le portrait sec et sans chichis de Gabriel est parfait, mélange de rébellion douce et de manque d’affection touchant. Un bonhomme trop mûr pour son âge, mais qui connaît ses moments de petit môme farfelu. On lit ce court roman d’une traite, conquis par sa douceur qui cache la dureté d’un monde sordide, et par sa mélancolie teintée d’humour qui rappelle cette perte d’enfance qui subsiste en chacun de nous.

Jean-François Lahorgue
source voir ici

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