Papiers de Nouveauvenu et continuation du rien
de Macedonio Fernández (Auteur)
de Macedonio Fernández (Auteur)
Broché: 261 pages
Editeur : Jose Corti (20 février 1992)
Collection : Ibériques
“En venant à mon livre, cher lecteur, j’espère que vous reconnaîtrez qu’il est aussi de ceux qui ont le mérite de remplir un vide par un autre, comme tous les livres. Il vient combler ce grand vide recouvert par toutes les solennités écrites, parlées, versifiées, depuis des milliers d’années : un si grand vide qu’il est difficile de comprendre comment il a pu tenir dans le monde. À la différence près que le vide que mon livre remplit par un autre est son véritable sujet. Il faut départager le dernier des cinq couples immortels : Socrate et Platon, Plaute et Térence, Castor et Pollux, Hector et Pâris, Solennité et Stérilité. Quand le sérieux va avec le solennel, c’est que le sérieux ne va pas. Ce qui vient de moi ne devient pas solennel parce qu’il n’est pas stérile : vous allez enfin avoir le Rien.”
De Macedonio Fernández, l’auteur de ces lignes, son fils, Adolfo de Obieta, écrit : "À le voir vivre, penser et agir, je me suis demandé souvent, dès mon adolescence, en quoi réside l’originalité dans la façon de se conduire et de penser… Je crois bien que mon père a été l’être le plus original que j’ai connu, plus naturel que les autres, et vraiment différent : ses idées, ses habitudes, son art, ses problèmes et leurs solutions théoriques et pratiques, il semblait les tirer d’une anthologie de l’hétérodoxie, et si quelqu’un, pourtant, a jamais fui l’originalité et refusé toute excentricité, ce fut bien lui. Il vivait dans l’humour, la poésie, la liberté, la fantaisie."Quant à définir cette originalité, même ceux qui l’ont fréquenté, qui furent ses élèves et ses disciples, comme Jorge Luis Borges, y renoncèrent : “Définir Macedonio Fernández semble une entreprise impossible ; cela revient à définir le rouge en des termes qui appartiennent à une autre couleur. Je pense que l’épithète génial, par ce qu’elle affirme et par ce qu’elle exclut, est peut-être la plus juste que l’on puisse trouver. Macedonio se perpétuera dans son œuvre, au centre d’une affectueuse mythologie. L’un des grands bonheurs de ma vie, c’est d’avoir été l’ami de Macedonio et de l’avoir vu vivre.”Papiers de Nouveauvenu, suivi de Continuation du Rien, nous proposent à travers des textes brefs et denses, sortes de sketchs où l’humour, la tendresse et l’originalité profonde de l’auteur se donnent libre cours, le singulier portrait de Nouveauvenu, personnage donquichottesque aux prises avec les circonstances absurdes et les habitudes conformistes de la vie “pensante” autour de lui. Mais l’ambition cachée de M. Fernandez n’est pas de donner à la Littérature un nouveau héros : son livre vient simplement combler un vide par un autre.
Editeur : Jose Corti (20 février 1992)
Collection : Ibériques
“En venant à mon livre, cher lecteur, j’espère que vous reconnaîtrez qu’il est aussi de ceux qui ont le mérite de remplir un vide par un autre, comme tous les livres. Il vient combler ce grand vide recouvert par toutes les solennités écrites, parlées, versifiées, depuis des milliers d’années : un si grand vide qu’il est difficile de comprendre comment il a pu tenir dans le monde. À la différence près que le vide que mon livre remplit par un autre est son véritable sujet. Il faut départager le dernier des cinq couples immortels : Socrate et Platon, Plaute et Térence, Castor et Pollux, Hector et Pâris, Solennité et Stérilité. Quand le sérieux va avec le solennel, c’est que le sérieux ne va pas. Ce qui vient de moi ne devient pas solennel parce qu’il n’est pas stérile : vous allez enfin avoir le Rien.”
De Macedonio Fernández, l’auteur de ces lignes, son fils, Adolfo de Obieta, écrit : "À le voir vivre, penser et agir, je me suis demandé souvent, dès mon adolescence, en quoi réside l’originalité dans la façon de se conduire et de penser… Je crois bien que mon père a été l’être le plus original que j’ai connu, plus naturel que les autres, et vraiment différent : ses idées, ses habitudes, son art, ses problèmes et leurs solutions théoriques et pratiques, il semblait les tirer d’une anthologie de l’hétérodoxie, et si quelqu’un, pourtant, a jamais fui l’originalité et refusé toute excentricité, ce fut bien lui. Il vivait dans l’humour, la poésie, la liberté, la fantaisie."Quant à définir cette originalité, même ceux qui l’ont fréquenté, qui furent ses élèves et ses disciples, comme Jorge Luis Borges, y renoncèrent : “Définir Macedonio Fernández semble une entreprise impossible ; cela revient à définir le rouge en des termes qui appartiennent à une autre couleur. Je pense que l’épithète génial, par ce qu’elle affirme et par ce qu’elle exclut, est peut-être la plus juste que l’on puisse trouver. Macedonio se perpétuera dans son œuvre, au centre d’une affectueuse mythologie. L’un des grands bonheurs de ma vie, c’est d’avoir été l’ami de Macedonio et de l’avoir vu vivre.”Papiers de Nouveauvenu, suivi de Continuation du Rien, nous proposent à travers des textes brefs et denses, sortes de sketchs où l’humour, la tendresse et l’originalité profonde de l’auteur se donnent libre cours, le singulier portrait de Nouveauvenu, personnage donquichottesque aux prises avec les circonstances absurdes et les habitudes conformistes de la vie “pensante” autour de lui. Mais l’ambition cachée de M. Fernandez n’est pas de donner à la Littérature un nouveau héros : son livre vient simplement combler un vide par un autre.
Derniers commentaires
→ plus de commentaires