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Méta-forêt : Peintures & sculptures de Claude Feuillet

Par larouge • Sulic Susana • Lundi 12/03/2012 • 0 commentaires  • Lu 1151 fois • Version imprimable

 

Méta-forêt : Peintures & sculptures de Claude Feuillet 

Susana Sulic








  • Broché
  • Editeur : Editions Indigo et Côtés femmes (1 janvier 2007)
  • Collection : Indigo Art

 
Peinture et Mouvement, relation musicale de la mémoire et du temps. Les yeux se promènent parmi des choses et des fruits : oranges, bananes, citrons, pastèques, posés et disposés sur une table suivant un certain ordre. Quelle est la première sensation qu'un tableau suscite en nous ?
Une organisation rythmique, qualité multiple d'une multiplicité qualitative, synthèse et trame psychique : peinture est souvenance «narrative». Gabriel joue avec Tigre. Où ? Qans une chambre avec des portraits d'antan, un poêle, une cafetière, un bocal avec deux taches rouges, une bestiole se baigne, un lit. Une anecdote figurative configurée par un esprit qui la défigure, sans pour autant la démentir, donc qui l'affirme. L'ordre occulte d'une oeuvre c'est son unité. Nous sommes les spectateurs d'une «histoire» qui a lieu dans la conscience.


Extrait:

L'ambiguïté de la création réside dans l'équivoque de la pensée de l'être et dans les attributs des étants. Ontologie et peinture ont en commun l'aphorisme de Leibniz inversé : vrais dans ce qu'elles nient, fausses dans ce qu'elles affirment. Certes, il n'y a pas de vision sans pensée, mais il ne suffit pas de penser pour voir ; la vision est toujours localisée : la chambre, la fenêtre, le miroir, les plans, le plafond, le parquet, la maison, lieux où arrivent les «histoires», et les personnages de Feuillet nous le disent ; la vision est l'occasion des corps voyant en champ visible.
Ce que nous voyons, nous le voyons comme une donnée de cette réalité.
Pour le peintre, le corps et son enveloppe, la chair, sont l'habitat natal de l'âme, comme pour lui l'est l'espace.
Si pour le poète la métaphore est la pensée en action, pour le peintre le réel est vision en acte. Le peintre regarde et il nous fait voir avec lui, la texture textuelle, la contingence cohérente d'un fait. Nous regardons quelques musiciens de jazz, nous écoutons avec les yeux la rythmique et la dynamique des tons : sons et couleurs font un, et nous ne faisons qu'un avec eux.
La voix de la couleur, le cri de la lumière surgit. De la musique à la peinture, il y a un pas de danse : la poésie.
Peinture et mouvement, relation musicale de la mémoire et du temps. Les yeux se promènent parmi des choses et des fruits : oranges, bananes, citrons, pastèques, posés et disposés sur une table suivant un certain ordre. Quelle est la première sensation qu'un tableau suscite en nous ?
Une organisation rythmique, qualité multiple d'une multiplicité qualitative, synthèse et trame psychique : peinture est souvenance «narrative». Gabriel joue avec un tigre (p. 125). Où ? Dans une chambre avec des portraits d'antan, un poêle, une cafetière, un bocal avec deux taches rouges, une bestiole se baigne, un lit. Une anecdote figurative configurée par un esprit qui la défigure, sans pour autant la démentir, donc qui l'affirme. L'ordre occulte d'une oeuvre c'est son unité. Nous sommes les spectateurs d'une «histoire» qui a lieu dans la conscience.

Extrait de l'introduction de Orlando JIMENO-GRENDI



 
 

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