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Voyage à motocyclette

Par larouge • Guevara Ernesto • Lundi 29/06/2009 • 0 commentaires  • Lu 1190 fois • Version imprimable

Voyage à motocyclette.
Latinoamericana
Ernesto Che Guevara, Martine Thomas (Traducteur), Ramón Chao (Postfacier)






 
05/06/2001
Editeur MILLE ET UNE NUITS


Le 29 décembre 1951, lorsqu'il monte sur le siège arrière de la Norton 500 de son ami Alberto Granado, qu'ils ont baptisée Poderosa II, la Fougueuse, Ernesto Guevara va bientôt avoir vingt-quatre ans. Etudiant en médecine, il ne manifeste que très peu de préoccupations politiques. Ce n'est pas un militant, contrairement à son ami Granado, déjà diplômé et spécialiste de la lèpre. L'URSS lui semble lointaine, il se montre très sceptique à l'égard de son système politique. Granado, lui, est un militant anti-impérialiste depuis de nombreuses années ; sa participation active aux mouvements politiques contre la dictature de Peron lui a valu un emprisonnement à l'âge de 19 ans, en 1943. C'est lui qui persuade Guevara de l'accompagner dans un long périple dont l'objectif est l'Amérique du Nord. Ernesto est toujours partant pour les voyages. Ne vient-il pas de boucler un tour de l'Argentine en vélomoteur ? Ni l'un ni l'autre ne se doutent en entreprenant ce voyage sur cette vieille moto rafistolée que leur vie va en être transformée, par la rencontre avec la réalité de tout un continent. C'est à ce moment que leur destin se forme et que va prendre naissance la figure mythique du Che. Guevara a-t-il été un révolutionnaire, un aventurier, un héros romantique ? A quel moment s'est opérée la mutation du jeune homme révolté issu de la bourgeoisie argentine ? Le journal, Notas de Viaje, donne quelques éléments de réponse. Avec la fougue de la jeunesse, nourrie de littérature, ils s'engagent dans une aventure picaresque, dans la tradition du Don Quichotte, ironisant légèrement sur toutes les défaillances de leur monture mécanique. Dans un élan romantique, ils cherchent à courir l'aventure, à vivre hors du monde, en pleine nature, chassant, bivouaquant parfois, allant à la rencontre des villageois chiliens ou péruviens. "Nous étions habitués à retenir l'attention des badauds avec notre accoutrement original et la silhouette prosaïque de Poderosa II dont le souffle asthmatique faisait pitié à nos hôtes, mais d'une certaine façon, nous étions les chevaliers de la route." Effectivement, ils la prennent comme quelques années plus tard le fera un Kerouac, puis toute la beat generation. Mais bientôt les découvertes commencent : d'abord les Indiens, des Araucans, en Bolivie, qui conservent une radicale méfiance à l'égard des Blancs et qui sont toujours exploités. Ensuite, le communisme, dans les mines de cuivre. Guevara abandonne petit à petit dans son journal l'écriture subjective pour enregistrer les conditions de la vie opprimée de tous ceux qu'ils rencontrent et avec lesquels ils se lient. Le voyage du Che s'achèvera à Miami, mais il n'en conservera des notes que jusqu'à Caracas, au Vénézuela. Bouillonnement d'êtres et de fragments de vie, ce journal de bord est un document exceptionnel sur la jeunesse de celui qui, quelques années plus tard, verra son image hissée au sommet du panthéon révolutionnaire, dont elle semble d'ailleurs indécrochable, surtout en Amérique du Sud. Le Voyage à motocyclette fait actuellement l'objet d'une adaptation cinématographique par le réalisateur brésilien Walter Salles (Central do Brasil, Avril brisé). On peut estimer que le film sortira aux alentours de fin 2002 ou en 2003.
 

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