Victoria Ocampo (Buenos Aires, 1893 — Buenos Aires, 1979). Directrice-fondatrice en 1931 de la revue Sur (Sud) qui jouera un rôle capital dans la vie intellectuelle hispano-américaine pendant près de quarante-cinq ans (340 numéros). Cette revue, à laquelle les plus grands écrivains du monde entier collaboreront, sera dotée en 1934 d'une maison d'édition. Traductrice (Faulkner, Camus, Lanza del Vasto, T. E. Lawrence, John Osborne, Dylan Thomas et surtout Graham Greene), elle a écrit quelques essais directement en français. En 1955, elle commence la publication de ses Testimonios, chronique du monde qu’elle côtoie aussi bien Argentine que lors de ses nombreux voyages en France et en Angleterre et qu’elle poursuivra jusqu’en 1977. Victoria Ocampo était la soeur ainée de Silvina Ocampo Nul doute que l’univers de la féminité argentine est représentée à merveille par ces trois figures que sont Eva Peron, personnage controversé mais non exempt de qualités ; Amalita Lacroze de Fortabat, l’une des femmes d’affaires les plus puissantes d’Amérique du Sud ; et celle qui reste magnifiquement présente pour les intellectuels latino-américains francophiles, Victoria Ocampo. Cette fille de grands bourgeois a la chance de venir en France dès l’âge de six ans. Elle aura bien sûr une perceptrice française. En rebellion contre son milieu conservateur, la chance lui sourit lorsqu’elle a la possibilité d’étudier le répertoire du théâtre français, à Buenos Aires, avec l’inoubliable Marguerite Moreno. De retour en France, elle s’épanouit soudain, découvre la liberté, se sentant à Paris comme une âme sans passeport ! Intelligente, on a compris que Victoria l’était, mais, en plus, elle devient une fort jolie femme. Son mariage s’avérant un échec, elle réussit à surmonter sa déception en découvrant l’amour-passion dans les bras d’un certain Juan Martinez. Elle rencontre en 1916 José Ortega y Gasset qui, ébloui par sa beauté, lui déclare : "Vous êtes madame une apparition exemplaire de féminité." Remuée par cette rencontre avec le philosophe, elle s’isole davantage pour lire et se met à collaborer au grand journal la Nacion, dès 1920. A trente ans, elle découvre l’oeuvre de Tagore, ce qui l’amène à s’intéresser à un dieu d’amour et au dialogue des cultures. Les rencontres électives se poursuivent notamment avec Hermann von Keyserling et Pierre Drieu La Rochelle. Elle est attirée par ce playboy de la littérature française. Il devient la distraction de Victoria. N’ayant rien d’une femme cherchant les aventures, elle ne s’engage pas trop dans cette relation. A Paris, cœur vivant de l’Europe, elle a la possibilité de réfléchir sur son identité d’Argentine, d’Américaine, bref de s’interroger sur sa différence. L’essai d’Axel Maugey, Les Elites argentines et la France, est publié aux éditions L’Harmattan, 2004. (Buenos Aires, 1893 — Buenos Aires, 1979). Directrice-fondatrice en 1931 de la revue Sur (Sud) qui jouera un rôle capital dans la vie intellectuelle hispano-américaine pendant près de quarante-cinq ans (340 numéros). Cette revue, à laquelle les plus grands écrivains du monde entier collaboreront, sera dotée en 1934 d'une maison d'édition. Traductrice (Faulkner, Camus, Lanza del Vasto, T. E. Lawrence, John Osborne, Dylan Thomas et surtout Graham Greene), elle a écrit quelques essais directement en français. En 1955, elle commence la publication de ses Testimonios, chronique du monde qu’elle côtoie aussi bien Argentine que lors de ses nombreux voyages en France et en Angleterre et qu’elle poursuivra jusqu’en 1977. Victoria Ocampo était la soeur ainée de Silvina Ocampo Nul doute que l’univers de la féminité argentine est représentée à merveille par ces trois figures que sont Eva Peron, personnage controversé mais non exempt de qualités ; Amalita Lacroze de Fortabat, l’une des femmes d’affaires les plus puissantes d’Amérique du Sud ; et celle qui reste magnifiquement présente pour les intellectuels latino-américains francophiles, Victoria Ocampo. Cette fille de grands bourgeois a la chance de venir en France dès l’âge de six ans. Elle aura bien sûr une perceptrice française. En rebellion contre son milieu conservateur, la chance lui sourit lorsqu’elle a la possibilité d’étudier le répertoire du théâtre français, à Buenos Aires, avec l’inoubliable Marguerite Moreno. De retour en France, elle s’épanouit soudain, découvre la liberté, se sentant à Paris comme une âme sans passeport ! Intelligente, on a compris que Victoria l’était, mais, en plus, elle devient une fort jolie femme. Son mariage s’avérant un échec, elle réussit à surmonter sa déception en découvrant l’amour-passion dans les bras d’un certain Juan Martinez. Elle rencontre en 1916 José Ortega y Gasset qui, ébloui par sa beauté, lui déclare : "Vous êtes madame une apparition exemplaire de féminité." Remuée par cette rencontre avec le philosophe, elle s’isole davantage pour lire et se met à collaborer au grand journal la Nacion, dès 1920. A trente ans, elle découvre l’oeuvre de Tagore, ce qui l’amène à s’intéresser à un dieu d’amour et au dialogue des cultures. Les rencontres électives se poursuivent notamment avec Hermann von Keyserling et Pierre Drieu La Rochelle. Elle est attirée par ce playboy de la littérature française. Il devient la distraction de Victoria. N’ayant rien d’une femme cherchant les aventures, elle ne s’engage pas trop dans cette relation. A Paris, cœur vivant de l’Europe, elle a la possibilité de réfléchir sur son identité d’Argentine, d’Américaine, bref de s’interroger sur sa différence. L’essai d’Axel Maugey, Les Elites argentines et la France, est publié aux éditions L’Harmattan, 2004. |
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