S'identifier - S'inscrire - Contact

Treizième poésie verticale

Par larouge • Juarroz Roberto • Mardi 30/06/2009 • 0 commentaires  • Lu 1280 fois • Version imprimable

Treizième poésie verticale
de Roberto Juarroz (Auteur)





 
Broché: 231 pages
Editeur : Jose Corti;
Édition : Edition bilingue (6 janvier 1993)
Collection : Ibériques

Toute l'œuvre du poète argentin Roberto Juarroz (1925-1995) est rassemblée sous le titre unique Poesia vertical. Seul varie le numéro d'ordre, de recueil à recueil : Segunda, Tercera, Cuarta...aujourd'hui Treizième Poésie Verticale. Nul titre non plus à aucun des poèmes qui composent chaque recueil. Cette insistance dans l'anonyme a un sens. La parole poétique prend ici naissance dans le sans-nom, sans-visage et s'y attache obstinément.Elle interroge. C'est d'ordinaire le fait de la pensée. La poésie questionne peu. Selon son ordre, elle adhère. Elle veut faire, et jusqu'en son déni parfois, sa révolte, un séjour malgré tout du monde où nous sommes. Elle est d'essence horizontale. Elle requiert un horizon, même incertain, reculant, comme est tout horizon. Elle dit notre séjour. Celle de Juarroz, au contraire, semble là pour nous troubler, nous inquiéter, déranger nos certitudes ou nos prises. Elle est pur questionnement. Verticale. Mais elle reste poésie dans son questionnement. Juarroz n'est pas un penseur, toujours tenté de prolonger la question dans un système qui l'assure. Il interroge sans plus, sans horizon comme sans système. Aussi loin, au fond, de la “poésie” que de la “pensée”, dans une sorte de suspens et comme d'immédiateté verticale.Sa poésie nous met en cause, au sens le plus fort du terme, et le reste avec nous. À propos de tout, d'une pensée, de l'instant qui passe, du moindre événement, elle interroge le monde et nous-mêmes pris en lui, tissés en lui, dans l'illusoire sécurité. Elle en déploie les dimensions insolites. Elle le défait subtilement dans son image, dans son endroit rassurant pour nous, laissant pressentir son envers ou ce qui pourrait être les envers, ses abîmes. Elle nous défait alors nous-mêmes, nous dresse nous-même, soudain verticaux, sans appui, dans le vertige...Roger Munier
 

Archives par mois


liens amis