Horacio QUIROGA Je vous présente Horacio Quiroga, ici, parce que bien qu'uruguayen, il a vecu plus longtemps en Argentine qu'en Uruguay [URUGUAY] (Salto, 1878 — Buenos Aires, 1937). C'est en pleine forêt tropicale où il s'était installé comme colon, après un bref séjour à Paris et quelques passages dans les milieux littéraires du Rio de la Plata que l'un des plus grands prosateurs latino-américains de la génération 1900 a écrit la plupart de ses récits. « Lorsqu'en 1917 il réunit en un recueil les contes écrits tout au long des quinze années précédentes, l'amour, la folie et la mort sont pour lui des réalités connues, subies avec une violence peu commune. 0n a souvent parlé de la vie tragique de Quiroga : mort violente de son père, suicide de son beau-père devant ses yeux, suicide de sa première femme, série à laquelle il convient d'ajouter l'accident absurde par lequel il tue lui-même son meilleur ami en manipulant un pistolet, et enfin son propre suicide dans une chambre d’hôpital de Buenos Aires. Cette répétition du tragique conduit Quiroga “aux frontières d'un état particulier, abyssal, lumineux comme l'enfer” (Frédéric Chambert). Ses contes d'amour, de folie et de mort « sont un catalogue de toutes les possibilités de mort violente que peut receler la forêt de Misiones aux confins de l'Argentine et de l'Uruguay. Ce sont quinze concentrés d'horreur d'autant plus efficaces qu'ils adoptent un ton froid, concis, débarrassé de toutes fioritures. » (Gérard Meudal, Libération, 1985). « J'ai lutté, écrit Quiroga, pour que le conte n'ait qu'une seule ligne, tracée d'une main certaine du début jusqu'à la fin. Aucun obstacle, aucune digression ne devait venir relâcher la tension de son fil, le conte est, au vu de sa fin intrinsèque, une flèche soigneusement pointée qui part de l'arc pour aller directement donner dans le mille. » |
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