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Respiration artificielle

Par larouge • Piglia Ricardo • Dimanche 12/07/2009 • 0 commentaires  • Lu 1151 fois • Version imprimable

Respiration artificielle
de Ricardo Piglia






 
Editeur(s) : André Dimanche
Genre : ROMAN POLICIER, ESPIONNAGE
Date de Parution : 31/08/2000
Texte d'origine argentine traduit par Antoine Berman
Présentation : Broché - 216 pages

Roman philosophique et néanmoins haletant, qui interroge l'histoire argentine, paru à Buenos Aires en 1980. Une oeuvre dans laquelle apparaissent Enrique Ossorio, homme de confiance du sanglant dictateur J. M. de Rosas en 1837 et un disciple de Wittgenstein. Parmi les autres personnages ou écrivains évoqués citons Descartes, Hitler, Kafka, Heidegger, de Keyserling, José Ortega y Gasset, R. Arlt, et J. L. Borges. Thèmes centraux: la vérité de l'Histoire, l'exil, l'échec.

le 25 octobre 2000
L'histoire est simple, dit l'auteur, mais juste racontée de façon complexe. Comme pour brouiller les pistes. Normal : "Respiration artificielle" est paru en Argentine en 1980, quand le pays ployait sous la dictature de Videla et qu'il fallait bien que la censure ne remarque pas qu'il s'agissait là de l'histoire d'un "disparu". Disparition, mot insupportable, qui encore aujourd'hui a des résonances glaçantes dans la mémoire collective... Emilio Renzi, le narrateur, 35 ans en 1976, cherche à retrouver son oncle, Marcelo Maggi, un historien disparu qui enquêtait sur la mort énigmatique de l'ancien secrétaire de Rosas, ce dictateur qui ensanglanta le pays entre 1835 et 1850. Renzi réussit enfin à localiser Maggi, qui vit discrètement à Concordia, une petite ville au nord du pays, à la frontière du Brésil et du Paraguay. Ils échangent une correspondance dense et riche ... Un magma d'informations plus ou moins vraies, plus ou moins paranoïaques, qui forme la première partie du livre, tisse petit à petit l'histoire de l'Argentine, de ses dictatures, de son oligarchie, de sa politique. Un jour - et c'est la deuxième partie, totalement différente, de ce récit -, Renzi part à Concordia retrouver son oncle. Il y fait la connaissance de Tadewski, vieux juif polonais échoué là après avoir fui le nazisme. Et l'on découvre alors une autre face de l'Argentine, ce pays du bout des Amériques où ont débarqué, comme Tadewski, quantité d'Européens immigrés ... Dans un continent où le modèle de l'écrivain est le fastueux Garcia Marquez, Ricardo Piglia, universitaire de 60 ans (il enseigne à Harvard), affirme, tel Jorge Luis Borges, grandiose ombre tutélaire des lettres nationales, une identité littéraire plus sophistiquée, plus érudite, plus retenue et intimiste que celle du reste du monde latino-américain.
Télérama - Danielle Schramm
 

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