Bonheurs du leurre est un recueil qui charme le lecteur, l’attrapant dans le récit de ses petites
pérégrinations (« Visitez Londres », « Washington square »), l’interrogeant sans détours dans
son « Questionnaire » ou l’amusant de ses intrigues. Le narrateur se confronte à des doubles et
à des monstres, il passe par plusieurs morts, et ses extases n’ont d’égal que ses épreuves. Mais
ici les pires drames sont souriants et les morts ne sont jamais définitives. Mais ici les voluptés
débordent le registre officiel du sexe et du genre. Mais ici les parcs et les villes les plus célèbres
sont méconnaissables, comme vus à travers un microscope quantique.
Merveilleuses proses qui sont beaucoup plus que poétiques, car, chez Saul Yurkievich, la
pensée se fait corps, la recherche du mot est quête de l’être, sons et sens sont les deux faces
d’une seule vérité, multiple. Bonheurs du leurre est un parcours euphorisant, la jam-session
magistrale d’un « trafiquant de masques et de voix ».
Saúl Yurkievich, écrivain argentin (1931-2005), a poursuivi toute sa carrière d’universitaire et de critique littéraire en France. Il est le traducteur espagnol d’Edmond Jabès.
source: bulletin pdf. gallimard
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