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Memoire Argentine

Par larouge • Mercado Tununa • Mardi 07/07/2009 • 0 commentaires  • Lu 1169 fois • Version imprimable

Memoire Argentine
de : T MERCADO







 

Editeur(s) : Sabine Wespieser
Genre : ROMAN CLASSIQUE
Date de Parution : 04/03/2004
Présentation : Broché

Mémoire argentine s'ouvre sur une anecdote douloureuse : la narratrice est dans une salle d'attente, avant sa séance collective chez un psychiatre. Un homme arrive, en état de choc, et crie son besoin de voir un médecin. Mais on ne le reçoit pas sans rendez-vous parce qu'il faut « redresser » ce genre d'individus. L'homme se suicide la nuit même. La narratrice pose d'emblée l'emprise des psychiatres qu'elle a connus sur les êtres faibles et désoeuvrés, leur impuissance à les aider qui, sous couvert de méthodes thérapeutiques, découle en réalité de leur indifférence. La psychothérapie est un leurre : seule l'écriture cathartique pourra apaiser la souffrance de la narratrice.Dans ce recueil de récits qui constitue une sorte d'autobiographie kaléidoscopique, Tununa Mercado interroge en effet sa propre mémoire d'exilée argentine. Seize années passées loin de son pays - un premier exil après le coup d'état de 1966 jusqu'en 1970 et un second de 1974 à 1986 - ont privé sa psyché et son corps des repères vitaux. Autour des thématiques du déplacement et du retour, elle explore les effets physiques et psychologiques induits par la condition d'exilée : l'éclatement de son identité, la confusion des lieux et du temps, ses difficultés à s'intégrer dans une culture étrangère, les maladies psychosomatiques qui adviennent de son angoisse, la présence des êtres et des choses qu'elle a laissés et qui la hantent, le sentiment omniprésent de la perte.
Ecrivain de la mémoire et de la sensation, auteur de plusieurs ouvrages salués pour leur subtilité et leur profondeur, c'est avec cette autobiographie kaléidoscopique que Tununa Mercado aborde les vertigineux écueils de sa condition d'exilée : perpétuelle confusion des lieux et des temps, éclatement de l'identité, obsession de la mort, sentiment omniprésent de la perte, autant de formes différentes que revêt une angoisse dont les manifestations viennent se lover dans les moindres détails de la vie quotidienne. Tout est difficile pour l'exilée en quête de repères : le choix d'un vêtement, les habitudes culinaires, les pièges d'une langue qui se dérobe, le déroulement des saisons. Parce que l'auteur parvient, non sans humour, à lier son destin dans ce qu'il a de plus intime à la fatalité collective qui emporte ses semblables, son livre se lit comme une radiographie de tous les exils

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