Main en vol
- Broché: 104 pages
- Editeur : L'Atelier du Tilde (1 juin 2011)
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La voix d’Alicia Kozameh est singulière, dense, violente parce qu’en résonance avec le monde chaotique qui est le nôtre et le parcours qui lui est propre. Voix venue de l’Argentine mais qui s’élève pour dire l’incompréhension et la souffrance de l’homme face à la guerre, aux guerres, "justes" ou "sales". En cela elle nous atteint profondément, bouleverse mais enchante aussi. Car à un monde troublé correspond une écriture qui cherche la manière d’en rendre compte au plus juste des émotions : syntaxe travaillée jusqu’aux limites de ce que permet la langue, rythme parfois syncopé, superposition des temporalités passée et présente dans un indispensable travail de mémoire, sont quelques unes des caractéristiques d’une parole qui tâtonne, observe, s’indigne, cherche à comprendre et finit par soulager dans le cri.
L’écriture poétique et narrative d’Alicia Kozameh se répondent, la structure du vers libre permettant sans doute une exploration parfois encore plus audacieuse de l’ordre des mots de la phrase et, par là, une forme de troublante consonance des éléments entre eux. On pourrait dire une écriture en écho qui, et c’est bien là tout ce qui en fait l’originalité, partant de l’observation souvent fragmentée du monde ne s’arrête pas aux liens de sens mais se joue avec audace des constructions de la langue pour reconstruire une vision et une compréhension autre, dans un même mouvement.
En ce sens, Alicia Kozameh s’inscrit dans une conception de la poésie explorée par bien des poètes, mais sous une modalité singulière, tout en n’abandonnant en rien, par la thématique choisie, l’engagement indéfectible qui est le sien.
source: http://www.atelier-du-tilde.org/sur-mainvol.html
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