Le plaisir de la captive
de Leopoldo Brizuela (Auteur), Bernard Tissier
Broché: 260 pages
Editeur : José Corti (1 septembre 2006)
Collection : Ibériques
Dans l’Argentine de la fin du XIXe siècle depuis la pampa jusqu’à la Terre de Feu, Leopoldo Brizuela revient avec sa puissance d’évocation déjà remarquée dans Angleterre, une fable, son précédent roman, à ses deux thèmes de prédilection : l’anéantissement des populations et des cultures indiennes par les Blancs ; les rapports homme-femme au sein de sociétés vouant un culte à la virilité. La nouvelle éponyme, Le plaisir de la captive, relate la chevauchée à travers la pampa d’une jeune fille blanche poursuivie par un chef indien. Tandis qu’elle prend conscience de la montée du désir en elle, Rosario semble peu à peu, par une appropriation de la stratégie de l’Indien, renverser les rôles et imposer de nouvelles règles à la poursuite, qu’elle convertit en une sorte de cérémonie érotique et d’épreuve initiatique – long prélude à l’étreinte finale, dont le lieu et le moment seront choisis par la « captive ».Le Petit Pied de Pierre raconte, à partir de trente-huit témoignages qui sont autant de voix différentes et parfois divergentes, la biographie fictive d’un personnage réel : Ceferino Namuncurá, fils et petit-fils de caciques qui tinrent longtemps en échec l’armée argentine, l’un des derniers survivants de sa tribu, dont, à des fins édifiantes l’Église voulut faire un prêtre, et dont un grand nombre d’Argentins firent un saint.Lune rouge, sous un déguisement ethnologique (et, à l’occasion, burlesque), est une rêverie poétique sur la fonction de gardien du feu chez les Yaghan de la Terre de Feu, peuple de navigateurs et de pêcheurs. Vénéré et donc solitaire, le gardien du feu, véritable chaman androgyne initié aux mystères élémentaires, restait obstinément penché sur la flamme ancestrale.Ne frappent pas seulement dans ces récits la thématique abordée, mais aussi l’écriture et la construction de l’ensemble où chaque motif semble se répondre d’une histoire à l’autre ; où la langue est au service du vaincu, comme elle était aussi naguère, l’instrument du vainqueur.
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