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La colombe entravée

Par larouge • Kaufman Felix • Mercredi 01/07/2009 • 0 commentaires  • Lu 1545 fois • Version imprimable

La colombe entravée : Récits de prison, Argentine, 1975-1979
de Felix Kaufman








Editeur : Tiempo éd. (2004)

« Dans le langage carcéral, la “colombe“ est un objet ou un message que l’on fait parvenir d'une cellule à une autre, au moyen d'une corde.

Si la “colombe” doit aller d'une cour à une autre, on lui attache un objet lourd, généralement un morceau de carrelage trouvé lors d’une promenade, et on lui impulse un mouvement de balancier à travers les barreaux des fenêtres.
Être “engomado”, dans les prisons argentines, c’est être enfermé, en cage.

La paloma engomada, c’était le nom que notre groupe politique avait donné à un journal que nous publiions à Devoto. Il contenait des commentaires, des analyses, et demandait un effort incroyable. Nous l'écrivions, le préparions et le sortions clandestinement. »

Extrait du récit « La paloma engomada (La colombe entravée) »


« La reconstruction d’une société qui a reçu tant de blessures nécessite un travail de mémoire obstiné. A un moment où l’humanité est noyée dans la dérive individualiste, ces témoignages traduisent une sensibilité chaque jour plus nécessaire. Carlos et Félix font défiler des personnages et des situations avec simplicité.

Ils décrivent la torture, l’enfer des prisons ou des camps de concentration, ces terribles situations qui déchaînèrent avec une impunité féroce, après la mort de Perón, une répression inédite imposée à des dizaines de milliers d’habitants du Cône Sud. De plus, Félix et Carlos emploient un langage clair et direct comme s’ils étaient dans leur cercle de famille ou d’amis, quand, les yeux dans les yeux, on se retrouve autour d’un maté complice.

Enfin, comme partie intégrante du livre, une histoire d’amour le traverse. Elle permet à une adolescente candide issue d’une famille juive de parcourir le chemin de la solidarité. »

Extrait de la préface de Miguel Angel Estrella


« Au cours des longs mois de travail d’écriture qui ont suivi, j’ai pensé que 'notre' cercle n’était pas le premier mais plutôt le deuxième. L’immense majorité des Argentins a vécu dans le premier, en effet, enfermée dans un enfer sans grillages et sans murs. Un enfer cerné par la terreur, l’angoisse, l’interdiction de penser et même de rire. Nous avons tous été des victimes. Il est très important pour nous de revendiquer cette idée. C’est un des objectifs de ce livre. Voilà pourquoi ce peuple n’oublie ni ne pardonne. Nul n’est exempt du travail de mémoire. »

Extrait du prologue de Félix Kaufman

Novembre 2004

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