ecrivains argentins

Poche
Editeur : Seuil (11 septembre 1996)
Collection : Points

Imposteur ou magicien ? Bianco est devenu célèbre à Londres, en 1855. Il a ensuite ébloui l'Europe entière par ses dons et par ses pouvoirs : télépathie, déplacement d'objets à distance, destruction de la matière par simple contact. Barres de fer, vieilles montres, rien ne lui résistait. Il croyait à la toute-puissance de l'esprit. Et puis, à cause d'une " conspiration des positivistes de Paris ", il a dû s'exiler en Argentine, au fin fond de la pampa. A mesure qu'il y agrandit son domaine, ses facultés diminuent. Il se marie, devient follement jaloux d'un médecin rationaliste. La solitude et le délire s'emparent de lui et ne le lâchent plus. Dans L'Occasion, qui a obtenu le Prix Nadal, le Goncourt espagnol, Juan José Saer exorcise une nouvelle fois les démons qui hantaient ses autres livres. Avec une maîtrise impressionnante, il marie l'ironie des contes à l'ampleur d'une épopée lyrique.
L'histoire de Bianco, alias A. Burton, contient l'esquisse de plusieurs vies : celle d'un télépathe célébré, au milieu du XIXème siècle, par l'Europe entière ; celle d'un fuyard qui fut la cible d'une étrange conspiration ; celle d'un espion ayant mis ses talents au service de l'armée prussienne ; celle d'un apatride venu en Argentine pour oublier et s'enrichir en accompagnant l'une des grandes migrations de l'époque ; celle, enfin, d'un homme amoureux. C'est à ce personnage solitaire et multiple que Juan José Saer a prêté vie, dans un roman couronné en Espagne par l'équivalent du Goncourt.