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Samedi 11 octobre 2008
Gabriel Bañez, gagnant du Premier Prix International « Letra Sur »
« Je suis un fanatique de l’erreur »
L’écrivain de
Par Silvina Friera
Presque tout ce que j'ai écrit a à voir avec les dysfonctionnements ", explique Bañez.
Depuis Puerto Madryn
La mer pagonique est une puissante attraction, pour les habitants de Buenos Aires, qui sondent le vas et viens des eaux cherchant une clef qui leur permette de appréhender cette inquiétante immensité. « Ce lieu émeut même une pierre. » a dit Alfredo Lichter, l’écrivain et naturaliste, Président de la fondation Ecocentro. Où s’établit, à simple vue, la limite entre le ciel et l’océan ?Il vaut mieux ne pas essayer de la trouver, c’est impossible. Si nous devons à Borges la transformation en chef-d’œuvre de la dédicace imprimée, nous devons à Gabriel Bañez écrivain de
Bañez à avoué avoir été « séquestré » pendant deux jours dans un hotel de Puerto Madryn, ville à laquelle il voue une dévotions spéciale appelée faiblesse, heureusement inconnue des journalistes. « Un ami d’enfance, Ignacio, quand je lui ai raconté que j’avais gagné, m’a dit : « Attention ! parce que toi comme raté, tu es très bon. » Mais la plaisanterie la plus appréciée, au moins par ceux qui connaissent le petit monde de milieu éditorial, est arrivé quand il a annonce une mauvaise nouvelle : « Il ne s’agit pas d’un orphelin qui rejoint une école de sorcellerie » et pour enfoncer le clou devant le juré qui l’a déclaré gagnant à l’unanimité : « le roman gagnant n’est, heureusement, pas un plagiat »
Attention, Bañez, écrivain silencieux au profil très bas, est un remarquable narrateur qui a promis de s’acheter un télescope avec une partie des cinquante mil pesos du prix. « je vais l’utiliser quand je reviendrai pour mieux observer les baleines » blaguait l’auteur de « La cisura de Rolando » qui va être publié au mois de décembre par l’éditorial « El Ateneo ».
L’actuel gagnant a prodigué des remerciements à droite et à gauche mais il a mois surpris qu’avec sa dédicace étonnante et sympathique pour les baleines, quand avec un geste atypique dans les grandes cérémonies un peu pompeuses il a remercié les participant faisant cette déclaration : « Nous attendons tous quelque chose ou quelqu’un. Tous nous sommes participants et participons toujours », a-t-il dit « L’humour est le recours du « dés-espoir » concluait l’écrivain et journaliste de
Avant la prestation exceptionnellement théâtrale du gagnant, montait sur scène l’habile et surentraîné Juan Sasturain, l’un des membres du jury, composé également par Claudia Piñeiro et Martin Kohan. « C’est très beau d’annoncer un prix. Le roman est très bon, a résumé Sasturain.
« Les prix littéraires ont mauvaise réputation, on dit qu’ils sont arrangés, mais moi je suis marié avec un premier prix Planeta (par Liliana Esclair)… l’auteur de « Manuel des perdants » et « Du sable dans les godasses », entre autres titre, a proposé de faire un inventaire thématique de ce que a été écrit en Argentine, avec les romans qui se présentent pour les prix Algafuera, Clarín, Planeta, « pour voir ce que nous avons dans la tête et les histoires qui circulent ici et là. Faisant appel à une métaphore footballistique, il a confirmé que « écrire un roman n’est pas facile, il faut avoir une longue endurance». Martín Kohan a parlé du principe qu’il a l’habitude d’appliquer à une première œuvre. « je préfère un roman que je trouve bon, mais qui a pris des risques, insiste-t-il, se risquant ». Le roman de Bañez, d’après Kohan, a un sujet « démembré, désintégré, mais le narrateur est très puissant et a l’énorme avantage de capturer le lecteur.
Quand le téléphone à sonné dans sa maison de
L’écrivain de
« J’écris parce que je ne sais pas parler » est la première phrase de La cisura de Rolando. « Cette phrase appartient au réservoir naturel des écrivains ; je crois que ont écrit avec seulement 200 ou 300 mots ; mais entre ces mots il y un réservoir linguistique qui appartient a ce qui est de l’ordre de l’affect, un bastion idiomatique qui commence dans l ‘enfance » – a ajouté Bañez - « Quelques paroles me semblent véridiques, ont un poids spécifique, une texture. La phrase ‘J’écris parce que je ne sais pas parler’, je ne dis pas qu’elle est authentique. Le mot ‘authentique’ ne me plaît pas, comme ne me plaît pas non plus le mot ‘littérature’ ; je préfère le mot ‘écriture’. Le mot littérature est canonique, c’est un fossile ; le mot ‘écriture’ est imparfait, il est organique ; inclut l’erreur et moi je suis un fanatique de l’erreur. » Sur fond d’insondable océan, par un après-midi nuageux et venté, Bañez a dit que « Le langage est l’accoucheuse de la pensée. » Mais quad j’écris, précise-t-il, “je n’ai pas de plan préconçu, je me laisse emmener. »
La consécration est arrivée à Bañez, né à
http://www.pagina12.com.ar/imprimir/diario/suplementos/espectaculos/2-11605-2008-10-11.html
traduction: Irene Meyer
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