Fragments verticaux
de Roberto Juarroz (Auteur), Silvia Baron Supervielle (Traduction)
de Roberto Juarroz (Auteur), Silvia Baron Supervielle (Traduction)
Broché: 173 pages
Editeur : José Corti (4 septembre 2002)
Collection : En lisant, en écrivant
"Très tôt dans ma vie, déclarait Roberto Juarroz aux Lettres Françaises, en avril 1993, j’ai eu le sentiment qu’il y avait en l’homme une tendance inévitable vers la chute. L’homme doit tomber. Et l’on doit accepter cette idée presque insupportable, l’idée de l’échec, dans un monde voué au culte du succès. Mais symétrique à la chute, il y a dans l’homme un élan vers le haut. La pensée, le langage, l’amour, toute création participent de cet élan. Il y a donc un double mouvement de chute et d’élévation dans l’homme, une sorte de loi de gravité paradoxale. Entre ces deux dimensions, il y a une dimension verticale. La poésie qui m’intéresse possède l’audace et la nudité suffisantes pour atteindre ce lieu où se produit le double mouvement vertical de chute et d’élévation. Parfois on oublie l’une des deux dimensions. Mes poèmes tentent de rendre compte de cette contradiction vitale."Gaston Bachelard a écrit que le temps de la poésie est un temps vertical. Il faisait allusion à ces moments où le temps s’attarde ou prend un autre rythme, et perd l’aspect linéaire de la durée pour "retrouver l’éternité", comme disait Rimbaud, dans un instant "vertical". Ce sont ces "moments" et ces "fragments" exceptionnels de la réalité, offerts à ceux qui sont les prisonniers du temps, ces "brefs laps d’illumination" que Juarroz tente ici de "mettre en sûreté" pour éviter, une fois encore, qu’ils ne s’échappent." Ainsi, dans ces Fragments verticaux comme dans sa Poésie verticale, Juarroz entend "ne pas céder au discours et retenir seulement les noyaux essentiels de la pensée et de la poésie en renonçant à la tentation du développement".
Editeur : José Corti (4 septembre 2002)
Collection : En lisant, en écrivant
"Très tôt dans ma vie, déclarait Roberto Juarroz aux Lettres Françaises, en avril 1993, j’ai eu le sentiment qu’il y avait en l’homme une tendance inévitable vers la chute. L’homme doit tomber. Et l’on doit accepter cette idée presque insupportable, l’idée de l’échec, dans un monde voué au culte du succès. Mais symétrique à la chute, il y a dans l’homme un élan vers le haut. La pensée, le langage, l’amour, toute création participent de cet élan. Il y a donc un double mouvement de chute et d’élévation dans l’homme, une sorte de loi de gravité paradoxale. Entre ces deux dimensions, il y a une dimension verticale. La poésie qui m’intéresse possède l’audace et la nudité suffisantes pour atteindre ce lieu où se produit le double mouvement vertical de chute et d’élévation. Parfois on oublie l’une des deux dimensions. Mes poèmes tentent de rendre compte de cette contradiction vitale."Gaston Bachelard a écrit que le temps de la poésie est un temps vertical. Il faisait allusion à ces moments où le temps s’attarde ou prend un autre rythme, et perd l’aspect linéaire de la durée pour "retrouver l’éternité", comme disait Rimbaud, dans un instant "vertical". Ce sont ces "moments" et ces "fragments" exceptionnels de la réalité, offerts à ceux qui sont les prisonniers du temps, ces "brefs laps d’illumination" que Juarroz tente ici de "mettre en sûreté" pour éviter, une fois encore, qu’ils ne s’échappent." Ainsi, dans ces Fragments verticaux comme dans sa Poésie verticale, Juarroz entend "ne pas céder au discours et retenir seulement les noyaux essentiels de la pensée et de la poésie en renonçant à la tentation du développement".
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