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Eduardo Mallea

Par larouge • Mallea Eduardo • Samedi 04/07/2009 • 0 commentaires  • Lu 1407 fois • Version imprimable









1903 - 1982

Eduardo MALLEA
(Bahía Blanca, province de Buenos Aires, 1903 — Buenos Aires, 1982). À dix-sept ans, il publie sa première nouvelle dans la revue Caras y Caretas et renonce à ses études de droit pour se consacrer à la littérature. Pendant des années, il dirige le supplément littéraire de La Nación. En 1926, il publie un recueil de récits raffinés (Cuentos para una unglesa desesperada) et participe à la création de la revue Sur de Victoria Ocampo (1931). Un cycle de conférences prononcées en Italie en 1934 oriente son œuvre vers la quête de l'identité profonde de son pays. Fortement autobiographique, son essai Historía de una pasión argentina, (1935) est une méditation sur « l'Argentine visible - celle des gestes et des conventions, le pays vide », et « l'Argentine invisible - la vraie, qui sent, pense et bouge ». Dénonçant l'immaturité d'une certaine jeunesse, les “jeunes hommes morts”, dans les nouvelles de La Ville au bord du fleuve immobile (1936) ou se livrant à la satire de la bourgeoisie dans Fiesta en noviembre (1938), il défend l'idée d'une élite conservant les valeurs et la dignité de la société en général dans La bahía del silencio (1940). Après le succès de Cendres (1941), roman de la solitude pouvant conduire à la folie, « le mal argentin de l'incommunicabilité » lui inspire une bonne partie de son œuvre romanesque ultérieure. (Los enemigos del alma, 1950 ; Chaves, 1953 ; Simbad, 1957 ; El resentímiento, 1966 ; La Barque de glace, 1967 ; La penúltima puerta, 1969, etc.).

ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 05.03.99
La postérité n'est pas toujours un juge intègre. Il lui arrive d'être oublieuse. L'Argentin Eduardo Mallea est, en France mais aussi dans son propre pays, la victime d'une telle négligence, dont il serait bien difficile d'expliquer les motifs. Mort en 1982 (il était né en 1903), journaliste, puis diplomate - notamment à Paris à la fin des années 50 -, lié à Borges, ami de Victoria Ocampo avec qui il anima la revue Sur, il est l'auteur de nombreux romans, récits et essais qui ont souvent pour cadre ou objet la réalité de l'Argentine. Pessimiste, Mallea ne se contente pas de retranscrire une vision désenchantée du monde. Même vouée à l'échec, la lutte pour le salut mérite qu'on y attache sa conscience et sa pensée. Il y a chez lui une hauteur de vue, un sens aigu du tragique de l'existence. Malraux et Camus, mais aussi Pascal et Kierkegaard ne sont pas loin. Admiré par Hemingway, Unamuno, Zweig et Gabriel Marcel, il mena également une réflexion sur les formes de la littérature.
Roger Caillois avait fait traduire, en 1965, dans sa collection « La Croix du Sud » chez Gallimard, l'admirable Chaves, récit à mi-chemin entre L'Etranger de Camus et le Bartleby de Melville. En 1971, chez Grasset, paraissait un autre très beau roman, La Barque de glace (réédition dans « Les Cahiers rouges », 1995). Puis plus rien, jusqu'en 1996, où les éditions Autrement reprirent Chaves, bientôt suivi de la traduction d'un autre roman Dialogues des silences ( Le Monde des livres du 23 janvier 1998).
extrait d'un article du monde
© le monde

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