Cérémonie secrète
de Marco Denevi (Auteur)
de Marco Denevi (Auteur)
Editeur(s) : Joëlle Losfeld
Genre : ROMAN CONTEMPORAIN
Date de Parution : 01/07/1999
Cecilia, une jeune fille étrange, vit seule dans une immense maison que lui ont léguée ses parents. Lorsqu'elle rencontre Leonides Arrufat, une femme mystique et hautaine au passé douloureux, elle est persuadée d'avoir retrouvé sa défunte mère. Leonides, stupéfaite devant l'admiration et la passion que lui voue soudainement cette jeune inconnue, accepte cette nouvelle identité et pénètre dans l'univers tourmenté de Cecilia.
Genre : ROMAN CONTEMPORAIN
Date de Parution : 01/07/1999
Cecilia, une jeune fille étrange, vit seule dans une immense maison que lui ont léguée ses parents. Lorsqu'elle rencontre Leonides Arrufat, une femme mystique et hautaine au passé douloureux, elle est persuadée d'avoir retrouvé sa défunte mère. Leonides, stupéfaite devant l'admiration et la passion que lui voue soudainement cette jeune inconnue, accepte cette nouvelle identité et pénètre dans l'univers tourmenté de Cecilia.
LITTERATURES
Conte à rebours
Article paru dans l'édition du 11.06.99
De la féerie au cauchemar, Marco Denevi nous plonge dans un récit étrange et fantastique
Ah ! L'étrange et fantasque, le délicieux petit livre que voilà ! Né en 1922 dans la province de Buenos Aires, Argentine, son auteur n'est guère connu en France et c'est dommage. Marco Denevi compte pourtant à son actif plusieurs romans, nouvelles, essais et pièces de théâtre qui font de lui l'un des écrivains les plus lus de son pays et l'inscrivent parmi les candidats au prix Nobel de littérature. Paru pour la première fois en 1960, Cérémonie secrète reçut le prix Life et fit l'objet, ultérieurement, d'une adaptation cinématographique réalisée par Joseph Losey, avec Elizabeth Taylor, Mia Farrow et Robert Mitchum. Dans une atmosphère irréelle et non-conformiste, des personnages renouvellent subtilement le genre du conte de fées en donnant au rêve une mystérieuse matérialité.
Mademoiselle Leonides Arrufat, cinquante-huit printemps, est une personne très comme il faut qui dépose des fleurs devant les maisons des gens méritants et des orties sur le palier des femmes de petite vertu. Un jour, une « petite jeune fille » la suit obstinément dans le tramway, puis dans les rues de la ville. C'est une personne aux traits « spongieux », qui semble avoir « l'âme en suspens » et quelques problèmes de bon sens. En s'installant presque à son corps défendant chez Cecilia - c'est le nom de la jeune fille -, Mlle Arrufat va plonger les yeux grands ouverts dans une sorte de cauchemar loufoque et sanglant, dont même l'issue sera encore onirique.
Dans sa postface, Cristina Pina fait remarquer que le personnage de Mlle Arrufat est une sorte de « prince-vieille fille » embarquée dans un curieux conte de fées inversé . Il est vrai que les références à ce genre littéraire ne manquent pas, à commencer par le lieu où se déroule l'essentiel du récit. En plein milieu d'un Buenos Aires décrit de manière très réaliste, Denevi a campé une maison bien proche du chateau hanté. Derrière une façade anodine, c'est un endroit mystérieux, où les objets sont « gainés de poussière », mais où l'on croit deviner la présence de trésors. Des bijoux, des livres sterling, des « sols péruviens » et des « mexicains d'or », mais aussi des présences fantomatiques, témoins d'une histoire tragique.
La jeune fille elle-même, cette Cecilia blonde et inconsistante, est une sorte de Belle au bois dormant qui ne serait pas belle. A la fin du récit, elle se réveille de la léthargie stupide dans laquelle l'avait plongée une agression, sous l'effet des soins attentifs du fameux « prince-vieille fille ». La jeune Cécilia a été victime d'un viol et sa maison aussi, fouillée par différentes personnes dans le but de trouver des richesses cachées. Le sexe et l'argent sont de la partie, mais dans l'ordre du refoulé. Cet ordre, justement, que semble désigner l'usage des portes dans le livre : ouvertes par effraction, pour signaler le viol, ou surgissant au détour d'un couloir, comme une part de soi-même que l'on ne connaissait pas jusque-là.
Elaborant des images très inventives et souvent superbes, le romancier semble s'être amusé à construire une histoire où les références au conte, à la psychanalyse, au roman policier ou même à la littérature gothique, forment une étonnante construction. Il en résulte un texte profondément libre, qui oscille entre parodie et drame véritable dans une langue belle et toujours surprenante.
RAPHAELLE REROLLE
© www.lemonde.fr
Mon avis ?
Un superbe petit livre qui ne donne que du plaisir !
Un grand plaisir de lecture et le désir d’aller toujours plus loin pour savoir ce que les personnages vont faire.
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