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Cahiers d'enfance

Par larouge • Lange Norah • Vendredi 03/07/2009 • 0 commentaires  • Lu 1182 fois • Version imprimable

Cahiers d'enfance
de Norah Lange (Auteur), Nelly Lhermillier (Traduction)






 
Broché: 248 pages
Editeur : Christian Bourgois Editeur (3 avril 2008)
Collection : LITT. ETR.

Cahiers d’enfance est le sixième ouvrage publié par Norah Lange, en 1937. Il marque le passage définitif de la poésie à la prose de celle qui fut une amie de Borges et la muse des poètes ultraïstes. L’auteur y relate des fragments de son enfance, depuis le voyage à Mendoza avec ses parents et ses sœurs jusqu’au retour de la famille à Buenos Aires, après la mort du père : événements marquants, personnes côtoyées, mais aussi obsessions et rituels mis en place pour les éloigner... Construit en courts épisodes, ces Cahiers évoquent un album de photos, tant le regard y joue un rôle primordial – un regard curieux de tout, lucide, sans concession.Aussi bien par la qualité de son écriture – à la fois dense et légère, toujours percutante et résolument moderne – que par l’ambition expérimentale soutenue de ses recherches esthétiques, Norah Lange est incontestablement l’un des grands écrivains de la littérature argentine.Cahiers d’enfance est « l’un des plus beaux et des plus lumineux livres de souvenirs d’enfance de la littérature latino-américaine » (César Aira).


A l'occasion du centenaire de la naissance de Norah Lange, ses oeuvres complètes ont été publiées en deux volumes en Argentine. Cahiers d'enfance, qui date de 1937, est le dernier texte du V1, qui rassemble les six premières publications de Norah Lange (de 1925 à 1937), dont trois recueils de poèmes. L'ensemble est précédé d'un prologue de Sylvia Molloy, elle-même écrivain et auteur de nombreux essais critiques, spécialiste de la littérature autobiographique latino-américaine et professeur à l'Université de New York. Construits en courts épisodes (pas forcement chronologiques) de deux à trois pages, cet ouvrage fait un peu penser à un album de photos, car le regard y joue un rôle primordial - un regard curieux de tout, lucide, sans concession. L'auteur relate des fragments de son enfance, depuis le voyage à Mendoza (au nord-ouest du pays, elle avait alors 5 ans) jusqu'au retour de la famille à Buenos Aires, après la mort du père : événements marquants, personnes rencontrées, mais aussi obsessions et rituels mis en place pour les éloigner et les rendre moins inquiétantes. Elle se soucie peu de situer ces fragments dans un ensemble, mais ils finissent pourtant par donner au lecteur une vision assez précise de la personnalité de la petite Norah et de l'atmosphère familiale dans laquelle elle évoluait. L'écriture est à la fois dense et légère, toujours percutante. C'est un texte résolument moderne, qui a aucun moment ne "date", d'autant qu'il n'est fait référence qu'une seule fois, comme par inadvertance, au contexte historique (la Première guerre mondiale). L'oeuvre littéraire de Norah Lange a longtemps été éclipsée par l'extravagance de son personnage et son rôle de muse au sein de l'Ultraïsme (mouvement d'avant-garde poétique proche du dadaïsme et du surréalisme, né en 1919 en Espagne en réaction contre les normes esthétiques en vigueur et dont Borges est un des principaux théoriciens en Amérique latine, l'Ultraïsme se caractérise par la célébration du monde moderne et la métaphore fulgurante, rejetant l'effusion sentimentale, la logique narrative et le réalisme). Cahiers d'enfance, déjà salué du vivant de l'auteur, est aujourd'hui célébré à sa juste valeur. "Il est indubitable que Norah Lange a pensé la littérature avec plus d'acharnement et d'audace que la plupart d'entre eux, et cette hardiesse, ce risque flamboient encore dans ces pages, leur conférant leur accent inimitable et leur postérité méritée."

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