Bisbilles autour de Borges
Par Aude Marcovitch
09 juin 2006, (Rubrique Figaro Littéraire)
Un livre d’enquête explore la fin de vie de l’écrivain argentin en Suisse.
IL Y A VINGT ANS, l’un des plus grands écrivains de langue espagnole, Jorge Luis Borges, venait finir ses jours à Genève.
Dans un livre touffu, où il a consigné les moindres détails d’une minutieuse enquête, le journaliste Juan Gasparini retrace le parcours étrange qui conduisit l’Argentin à quitter Buenos Aires, au seuil de sa mort, entraîné par sa dernière compagne, Maria Kodama. Vingt ans après les faits, l’enquêteur peint une toile complexe où se mêlent héritage disputé, mariage trouble et querelle autour du lieu de sépulture. En suivant le filon proposé par l’auteur de La Dépouille de Borges, apparaît un portrait morose de l’Argentin dont l’agonie sera marquée par une rupture radicale : « Il changea de testament, d’avocats, de médecin et d’état civil », écrit Gasparini.
A quatre-vingt-sept ans, l’écrivain, malade, s’installe à Genève guidé par sa compagne depuis dix ans, Maria Kodama. Qu’est-ce qui le conduisit à cette décision ? Fut-il emmené loin des siens par une femme «manipulatrice» qui se serait servi d’une « dépendance physique et principalement psychologique », comme le plaida sans succès l’avocat de la famille de Borges ? Ou l’écrivain atteint de cécité depuis des années se mit-il consciemment à la merci d’une « séductrice » de quarante ans sa cadette, comme la « victime consentante » d’une relation ambiguë et non dénuée de masochisme. C’est aussi à Genève, à la fin 1985, que le couple s’unit légalement grâce à une étrange procédure de mariage enregistrée... au Paraguay. L’affaire a son importance : Borges fit dès lors de Maria Kodama son héritière universelle, la légataire de l’ensemble de ses biens et de son oeuvre. Or depuis le décès de son époux, celle-ci s’oppose à la réédition de ses oeuvres complètes dans La Pléiade, au grand dam des passionnés de Borges.
Pour avoir remué un peu trop les cendres de l’écrivain, Juan Gasparini fut poursuivi en justice par la veuve de Borgès, mais le journaliste a gagné définitivement sa cause en septembre de l’année dernière.
Un livre d’enquête explore la fin de vie de l’écrivain argentin en Suisse.
IL Y A VINGT ANS, l’un des plus grands écrivains de langue espagnole, Jorge Luis Borges, venait finir ses jours à Genève.
Dans un livre touffu, où il a consigné les moindres détails d’une minutieuse enquête, le journaliste Juan Gasparini retrace le parcours étrange qui conduisit l’Argentin à quitter Buenos Aires, au seuil de sa mort, entraîné par sa dernière compagne, Maria Kodama. Vingt ans après les faits, l’enquêteur peint une toile complexe où se mêlent héritage disputé, mariage trouble et querelle autour du lieu de sépulture. En suivant le filon proposé par l’auteur de La Dépouille de Borges, apparaît un portrait morose de l’Argentin dont l’agonie sera marquée par une rupture radicale : « Il changea de testament, d’avocats, de médecin et d’état civil », écrit Gasparini.
A quatre-vingt-sept ans, l’écrivain, malade, s’installe à Genève guidé par sa compagne depuis dix ans, Maria Kodama. Qu’est-ce qui le conduisit à cette décision ? Fut-il emmené loin des siens par une femme «manipulatrice» qui se serait servi d’une « dépendance physique et principalement psychologique », comme le plaida sans succès l’avocat de la famille de Borges ? Ou l’écrivain atteint de cécité depuis des années se mit-il consciemment à la merci d’une « séductrice » de quarante ans sa cadette, comme la « victime consentante » d’une relation ambiguë et non dénuée de masochisme. C’est aussi à Genève, à la fin 1985, que le couple s’unit légalement grâce à une étrange procédure de mariage enregistrée... au Paraguay. L’affaire a son importance : Borges fit dès lors de Maria Kodama son héritière universelle, la légataire de l’ensemble de ses biens et de son oeuvre. Or depuis le décès de son époux, celle-ci s’oppose à la réédition de ses oeuvres complètes dans La Pléiade, au grand dam des passionnés de Borges.
Pour avoir remué un peu trop les cendres de l’écrivain, Juan Gasparini fut poursuivi en justice par la veuve de Borgès, mais le journaliste a gagné définitivement sa cause en septembre de l’année dernière.
© lefigarolitteraire
Commentaires
Re: Lien croisé
par larouge
le Jeudi 05/11/2009 à 17:16
que lastima que se haya cortado el comentario en medio de una frase. me gustaria mucho leer el resto del comentario, pero en el (e)lector no lo encontré. |
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El (e)lector : "el escritor (y también, según ha deducido este filólogo, del escritor mismo), y extiende la sospecha de su influencia perniciosa en los últimos años de Borges, época en la que el escritor cambió de médicos, modificó su testamento, se radicó en Suiza y, con violencia, cortó lazos con familiares y amigos (todo eso último lo ha documentado Juan Gasparini, antiguo montonero, en La dépouille de Borges). Según Vaccaro, Kodama es la única argentina que no quiere que Borges retorne en un féretro a su país, como ya felices lo hicieron Alberdi, San Martín, Sarmiento, Rosas y Juan Crisóstomo Lafinur entre otros. Pero, pese a la h"