Édition du samedi 3 juillet 2010
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Avec Eva Peron, la nuit de velours prend l'accent argentin
L'Eva Perón de Copi n'est toutefois pas une simple fable sociopolitique autour du mythe Eva Perón. En 1969, Copi est âgé de 30 ans et vit à Paris où son père journaliste s'était exilé pour fuir le régime. Poète, romancier, dramaturge, dessinateur humoristique, il a déjà écrit quelques essais et une pièce de théâtre. Ses thèmes de travail, s'ils sont proches politiquement de ceux de la plupart des autres artistes et écrivains argentins ou chiliens exilés à Paris dans ces années-là, commencent aussi à être beaucoup plus décalés, ricanants et hallucinés. Influencé par Genet, Artaud, Jarry et Beckett ainsi que par tout l'univers de révolte, de BD et de libération sexuelle de l'époque, "l'enfant pornographe" ne lésine pas plus sur la subversion que sur la dérision et l'absurde. Ses personnages extravagants - les personnes réelles qui les inspirent le sont ? elles moins ? – évoluent dans un monde de folie qui va de l'anxiété la plus noire à la grandiloquence la plus hystérique. A travers la mort de l'égérie d'un dictateur, Copi nous interroge plus sur le travestissement du réel, l'identité, l'oppression universelle du pouvoir et la solitude existentielle que sur les grotesques et violentes dérives du mouvement péroniste argentin. Bien entendu, cela n'a pas empêché les militaires de l'époque d'interdire ses textes en Amérique latine mais la pièce fut montée à Paris, dès 1970, par Alfredo Arias, et même si elle ne fut traduite en espagnol que trente ans après avoir été écrite, plusieurs auteurs l'ont déjà mise en scène avec succès.
source: www.midilibre.com/articles/2010/07/03/VILLAGES-Avec-Eva-Peron-la-nuit-de-velours-prend-l-39-accent-argentin-1293501.php5
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