L’heure de la maturité a sonné lorsque l’idée de créer une revue littéraire est proposée à Victoria. Il s’agit d’établir un pont culturel entre les continents. Pour savoir ce qu’en pensent ses amis européens, Victoria repart à Paris. Mis au courant, Drieu l’introduit un peu partout. Ortega y Gasset, Supervielle, Drieu, Keyserling, et d’autres encore, la soutiennent. Si bien que le premier numéro de la revue SUR paraît en janvier 1931.
En 1932, Drieu La Rochelle vient donner des conférences en Argentine. Borges qui le rencontre est frappé par son intelligence. De son côté, Drieu confie que "Borgès est une belle nature. Il est gai, triste, intelligent et sentimental, amoureux et privé de tout".
1935 est une année importante pour Victoria car elle commence à rédiger ses "testimonios". Elle n’arrêtera cette chronique sensible et désordonnée du monde qu’elle côtoie qu’en 1977.
En 1938, elle rencontre Roger Caillois, alors âgé de 26 ans (elle en avait 48) : "J’ai trébuché sur son intelligence aussi évidente que sa maigreur !" se souviendra-t-elle. La guerre la surprendra dans ce pays situé au bout du monde où il restera 5 ans. Victoria devient sa mère, sa maîtresse, sa protectrice. Grâce à elle, il découvre bon nombre d’auteurs argentins. Après la guerre, Victoria continue de soutenir Roger Caillois revenu en France. Le nouvel ambassadeur Wladimir d’Ormesson considère et le fait savoir, que Victoria s’affirme comme la plus intelligente et la plus précieuse amie que le pays des droits de l’Homme possède sur ce continent.
C’est la France, plus qu’aucune autre nation, qui nous a marqués, constate même l’anglophile J.L. Borges. De son côté, Roger Caillois, le protégé de Victoria n’arrête pas de multiplier les initiatives en faveur des écrivains latino-américains. Pendant ce temps-là, la situation politique se détériore en Argentine. Victoria Ocampo est même arrêtée pendant 3 semaines. Ce qui provoque un tollé.
L’heure du bilan approche. Pour Victoria, il est magnifique. Tous reconnaissent qu’elle a eu l’immense mérite de donner la parole et d’offrir des responsabilités à des écrivains sud-américains de talent, voire de génie. "Un jour on comprendra tout ce que la culture du pays doit à cette femme obstinée" a écrit Ernesto Sabato.
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