Claudio Tolcachir aime raconter des histoires. Dans Tercer Cuerpo,
elles sont simples en apparence, mais elles dévoilent peu à peu la douleur abritée par ces personnages pris dans l’histoire d’une tentative absurde. Cette tentative, c’est celle qui les tient en vie, malgré les échecs, jour après jour. C’est « une invitation permanente à se jeter dans l’abîme, en tenant par la main quelqu’un qui est probablement dans la même situation ». L’auteur et metteur en scène argentin définit ainsi son espace de travail, de création et d’expérimentation : Timbre 4. Mais cette phrase pourrait tout aussi bien s’appliquer à Tercer Cuerpo. Dans un espace où se mêlent différents lieux – une administrationdont tout le monde, sauf ses employés, semble avoir oublié l’existence, mais aussi un bar, un restaurant, une maison, un cabinet médical – cinq individus s’affairent, se croisent, se heurtent, peinent à communiquer, à se comprendre. Chaque individu est un mystère que les autres tentent de percer, chaque vie est une énigme à résoudre. Le spectateur est pris au jeu des comédiens, sur qui repose l’essentiel du spectacle, et des personnages qui vont et viennent, qui se retrouvent dans cet espace en dehors du monde, et qui malgré leur envie de vivre « ne sont pas armés pour la vie ». Alors ils nous conduisent dans les méandres de leurs mensonges, de leurs frustrations, de leurs solitudes, de leurs hontes mais aussi de leurs désirs. La pièce, peu à peu, nous donne à entendre les non-dits, distille une lumière subtile et ténue sur les zones d’ombre que chacun tente de préserver. Texte issu du programme du Festival d’Automne à Paris, 2011
|
Recherche d'articlesArchives par mois
liens amis
|
Derniers commentaires
→ plus de commentaires