TANGO d'Elsa Osorio- Roman argentin
Titre original: Cielo de tango (2006) paru sous le titre Tango en 2008 aux éditions Points (P1900), coll. "les grands romans".
L'histoire: Luis est un argentin . Convié par des amis à un dernier tango à Paris , il est allé avec eux dans un "bal" et regarde Ana, sociologue parisienne de trente ans, danser le tango. Lui , le milonguero, est subjugué par "ces pas qu'il ne connaît pas...ces giros majestueux..." et aussi par "la courbe de sa cheville, sa cuisse parfaite, son genou et cet au-delà qu'il devine lisse". Ces deux passionnés de tango découvrent qu'ils connaissent chacun un certain Hernan Lassalle, appartenant à leur passé familial: pour lui,ce grand danseur "était un vrai personnage dans les contes de sa grand-mère"; pour elle, un aieul dont elle refuse de parler alors qu'elle porte son nom. Et pourtant , Luis et Ana vont concevoir le projet d'un film qui les conduira à travailler de concert. Amenés à renouer les fils du passé, ils remonteront au temps où l' Argentine était la terre promise de milliers d'immigrants et revivront les passions brûlantes de leurs arrières grands - parents au rythme du tango.
TANGO, tango, tango, tango...Tango, tango: il est là presqu'à chaque page, sur la piste, dans le corps et le coeur des personnages. Il accompagne toute l'histoire du XXème siècle, celle de l' Argentine et celle de Paris, l'histoire des mentalités et des moeurs, celle de l'émancipation de la Femme. Il est le témoin des luttes de pouvoir, pouvoir politique, économique. Mais il décide surtout des parcours sentimentaux et des rapports entre les individus.
Il est même une instance narrative omniprésente qui se mêle au discours intérieur, voire à l'action, et c'est, à mon avis, une des grandes originalités du roman.
L'autre originalité consiste à mener la narration à la manière de la danse( deux pas en avant, un pas en arrière, pour simplifier) -soit en ménageant des va-et -vient entre les différentes époques sur cinq générations, soit en dessinant des figures compliquées dans les échanges sentimentaux et les dialogues des partenaires.
C'est intéressant mais je trouve que l'on y perd en clarté par rapport à l'intrigue et la répétition du procédé finit par lasser. Le livre aurait pu être plus condensé, plus dense sans que l'on perde de vue le sujet du livre: la passion instillée dans le coeur des danseurs et des musiciens du tango y vit à jamais et les obstacles mis sur sa route sont surmontés jusqu'à ce que le couple initial soit recomposé un siècle après sur un autre continent.
Le tango,"cette musique et danse de bordel" ou de milongas, est devenu un mythe: il ne mourra jamais.
Le roman donne à mesurer la charge émotive et sensuelle qui émane du tango, la violence des passions qu'il engendre. Rien ne lui résiste: il forme des couples improbables d'amants aux corps emmêlés dans ses figures, les riches s'encanaillent et les pauvres en sortent grandis ou magnifiés.
Ce roman, en dépit d'une trame narrative un peu embrouillée et d'un repérage parfois difficile des époques et des personnages, nous entraîne dans des histoires où la joie est souvent au bord des larmes et dans une quête exigeante de la perfection.
source : lesplaisirsdemimi.over-blog.com - Publié dans : littérature - Communauté : LivresL'histoire: Luis est un argentin . Convié par des amis à un dernier tango à Paris , il est allé avec eux dans un "bal" et regarde Ana, sociologue parisienne de trente ans, danser le tango. Lui , le milonguero, est subjugué par "ces pas qu'il ne connaît pas...ces giros majestueux..." et aussi par "la courbe de sa cheville, sa cuisse parfaite, son genou et cet au-delà qu'il devine lisse". Ces deux passionnés de tango découvrent qu'ils connaissent chacun un certain Hernan Lassalle, appartenant à leur passé familial: pour lui,ce grand danseur "était un vrai personnage dans les contes de sa grand-mère"; pour elle, un aieul dont elle refuse de parler alors qu'elle porte son nom. Et pourtant , Luis et Ana vont concevoir le projet d'un film qui les conduira à travailler de concert. Amenés à renouer les fils du passé, ils remonteront au temps où l' Argentine était la terre promise de milliers d'immigrants et revivront les passions brûlantes de leurs arrières grands - parents au rythme du tango.
TANGO, tango, tango, tango...Tango, tango: il est là presqu'à chaque page, sur la piste, dans le corps et le coeur des personnages. Il accompagne toute l'histoire du XXème siècle, celle de l' Argentine et celle de Paris, l'histoire des mentalités et des moeurs, celle de l'émancipation de la Femme. Il est le témoin des luttes de pouvoir, pouvoir politique, économique. Mais il décide surtout des parcours sentimentaux et des rapports entre les individus.
Il est même une instance narrative omniprésente qui se mêle au discours intérieur, voire à l'action, et c'est, à mon avis, une des grandes originalités du roman.
L'autre originalité consiste à mener la narration à la manière de la danse( deux pas en avant, un pas en arrière, pour simplifier) -soit en ménageant des va-et -vient entre les différentes époques sur cinq générations, soit en dessinant des figures compliquées dans les échanges sentimentaux et les dialogues des partenaires.
C'est intéressant mais je trouve que l'on y perd en clarté par rapport à l'intrigue et la répétition du procédé finit par lasser. Le livre aurait pu être plus condensé, plus dense sans que l'on perde de vue le sujet du livre: la passion instillée dans le coeur des danseurs et des musiciens du tango y vit à jamais et les obstacles mis sur sa route sont surmontés jusqu'à ce que le couple initial soit recomposé un siècle après sur un autre continent.
Le tango,"cette musique et danse de bordel" ou de milongas, est devenu un mythe: il ne mourra jamais.
Le roman donne à mesurer la charge émotive et sensuelle qui émane du tango, la violence des passions qu'il engendre. Rien ne lui résiste: il forme des couples improbables d'amants aux corps emmêlés dans ses figures, les riches s'encanaillent et les pauvres en sortent grandis ou magnifiés.
Ce roman, en dépit d'une trame narrative un peu embrouillée et d'un repérage parfois difficile des époques et des personnages, nous entraîne dans des histoires où la joie est souvent au bord des larmes et dans une quête exigeante de la perfection.
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