Le 14 avril 2000
C'est une sorte d'opéra vériste dans le Buenos Aires des années 50. Le thème est connu : amour perdu, amour de perdition. La construction est classique : deux actes symétriques et un troisième en forme d'épilogue ... Point de réalisme ici ; nous sommes dans les conventions d'un genre que Denevi s'amuse à subvertir. Dans l'atmosphère étrange et étouffante de Buenos Aires, les personnages s'agitent, plus touchants que ridicules à cause de la propension qu'ils ont à lancer eux-mêmes "le mouvement d'horlogerie du malheur". Leur quête du bonheur les fige dans des attitudes souvent grotesques, mais n'est-ce pas généralement le cas ? Il faut voir à cet égard la description de la maison de couture des soeurs Zilany, Carmen et Amnéris, les nièces de Matricula, qui s'épuisent à confectionner des modèles si étranges que personne, jamais, ne les portera. Mais là n'est peut-être pas le but : "La frivolité, si on la prend au sérieux, est le meilleur antidote à un Dieu démesuré qui nous écrase avec ses devinettes."
Le Monde - Gérard Meudal
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