Au commencement était le crime, à la fin sera la solution de l'énigme, c'est mathématique.Dans la sereine et studieuse Oxford, alors qu'enfle la rumeur de la résolution imminente du plus ardu des problèmes mathématiques, le théorème de Fermat, un tueur en série lance un défi au célèbre logicien Arthur Seldom, ponctuant ses crimes de messages symboliques, fragments d'une démonstration tracée en lettres de sang. Ce sera le point de départ d'une enquête tout en logique pour Seldom, flanqué d'un jeune étudiant en mathématiques fraîchement débarqué de son Argentine natale."Le message avait été soigneusement plié en quatre avant d'être glissé dans mon casier. Et il y avait effectivement un détail curieux: sous le texte, on avait tracé un cercle. Un cercle petit et parfait, à l'encre noire aussi."La force de la simplicitéCe roman policier à la trame des plus classiques, traduit de l'espagnol, a la force de sa grande simplicité. Par les yeux du jeune Argentin, en peu de pages, on y évoque l'atmosphère feutrée, fourmillante de vies souterraines, du monde universitaire et de l'univers si particulier des mathématiciens. On y suit aussi l'éveil d'un jeune homme à la passion sur une terre qui lui est étrangère et dont il découvre les codes, comme autant de signes, là encore.ÉsotérismeIntéressante, aussi, la dimension ésotérique qui vient donner une certaine profondeur à l'intrigue: les messages du meurtrier se rattachent aux mystères des sectes pythagoriciennes et à la magie la plus ancienne, dont nos détectives amateurs trouvent les clefs et le langage.Oui, les mathématiques et la magie ont des racines communes, et elles ont longtemps partagé le même secret.Un roman à succèsL'auteur, Guillermo Martinez, mathématicien et écrivain, a publié deux romans, un recueil de nouvelles et un essai. En Argentine, où il devint très vite l'un des succès de librairie après sa parution en 2003, Mathématique du crime a connu une carrière très enviable pour un policier, et a reçu le prestigieux prix espagnol Premio Planeta.Sur notre faim, à la finCependant, si le roman attise joliment la faim du « polarophage », si la chute s'avère pleine de rebondissements que nous nous garderons bien d'évoquer, si ce n'est pour indiquer que tous les théorèmes sur lesquels notre logique a pu bâtir ses raisonnements se retrouvent chamboulés, la dernière page achevée nous laisse un léger sentiment d'insatisfaction et l'on se demande: « finalement, était-ce tout ? ».Restent cependant des impressions fugitives mais fortes, des atmosphères inhabituelles, des personnages sympathiques, qui auraient pu être plus approfondis, peut-être.Mathématique du crimeGuillermo MartinezNiL éditions, 2004267 pages
Florence Meney sur Radio Canada
source: www.autchoz.org
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