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à propos de “le prospectus”

Par larouge •  Aira Cesar • Jeudi 11/06/2009 • 0 commentaires  • Lu 710 fois • Version imprimable

  • Currently 2.3/5

Note : 2.3/5 (3 notes)

à propos de le prospectus:
Le prospectus

César Aira
Christian Bourgois
El volante, traduit de l’espagnol (Argentine) par Michel Lafon.
132 pages.
Prix : 15 €
Deux expériences de César Aira

par Delphine Peras
Lire, décembre 2006 / janvier 2007

 Une histoire à tiroirs et les aventures d’un magicien où culmine l’humour irrésistible de l’auteur argentin.

Voilà le genre de «prospectus» que l’on rêve de trouver dans sa boîte aux lettres: celui que Norma Traversini, «Professeur d’Art Scénique, diplômée du Conservatoire National d’Art Dramatique, professeur d’Expression Corporelle, de Dessin, de Gymnastique, de Danse Jazz et de Contrôle Mental, et actrice amateur», adresse aux habitants de son quartier de Flores pour les informer de l’ouverture de son «propre espace d’enseignement», l’atelier Lady Barbie d’Expression Dramatique. En voulant expliquer à ses voisins comment elle se propose de les aider à devenir acteur ou actrice pour améliorer leur «niveau de sincérité», Norma s’empêtre dans son paradoxe. Pour s’en sortir, elle raconte l’histoire d’un roman qu’elle vient de lire, les aventures extraordinaires de lady Barbie Windson dans l’Inde des colonies, à la fin du XIXe siècle, où son père sir Horace exploite une plantation de thé.

Ah, l’exquise ambiance de Windson Manor et de sa faune distinguée: un vieux colonel, un dandy oisif «très anglais» et sa comtesse de mère, une grosse Indienne nerveuse, un trio de jeunes écrivains extravagants, un prix littéraire qui semble l’être encore plus. L’action n’est pas en reste: prise d’otage, règlement de comptes entre gentlemen, Thugs étrangleurs, fantastique chevauchée d’éléphants…

Le récit s’emballe, enfle, dévie. Le post-scriptum du départ n’en est plus un. La feuille volante (d’où le titre original, El volante) est devenue un volume; le prospectus, un roman de César Aira. Cet écrivain argentin né en 1949, établi à Buenos Aires depuis 1967, excelle dans l’expérimentation littéraire. Mais rien d’abscons chez lui. Le lecteur est toujours convié avec générosité, avec un humour irrésistible. Chacun des livres d’Aira confirme son intelligence et son espièglerie, que l’on retrouve d’ailleurs dans Le magicien qui paraît simultanément, l’histoire d’un Argentin doté de pouvoirs réellement surnaturels et qui cherche à les utiliser au mieux dans sa vie.

Sensiblement autobiographique - on s’en rend compte à la fin -, ce roman est le dernier volet de la trilogie panaméenne que César Aira avait commencée avec Varamo en 1999 et poursuivie avec La princesse Printemps en 2000 - parus en français en 2005. Le prospectus est antérieur, il date de 1992, mais il dit déjà le génie de ce romancier qui taquine si bien la littérature.

source: www.lire.fr

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