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à propos de "Le passé"

Par larouge • Pauls Alan • Samedi 11/07/2009 • 2 commentaires  • Lu 1336 fois • Version imprimable

Un livre-vampire, dense, étouffant comme une forêt de cauchemars ; mais aussi lumineux, diaboliquement drôle et érudit. Le Passé, de l'Argentin Alan Pauls, 46 ans - ex-professeur de littérature, traducteur, scénariste, aujourd'hui journaliste -, est une fable virtuose. Obscure et solaire, imprégnée de psychanalyse, d'introspection proustienne, d'absurde façon Borges et d'amour fou immémorial... Avec une intelligence suraiguë des sensations, pulsions et réminiscences, Alan Pauls nous entraîne dans les labyrinthes tragi-comiques de la passion et révèle comment elle détruit et reconstruit sans fin quiconque s'y aventure... De phrases monstres d'une longueur imprévisible en formes abyssales, Pauls construit une architecture verbale lancinante, étourdissante, excitante comme un thriller. Avec Buenos Aires, inquiétante, en toile de fond, il multiplie les histoires parallèles - pas si parallèles...
Fabienne Pascaud - Télérama du 24 août 2005

Y a-t-il une vie après le passé ? L'amour, comment s'en débarrasser ? Tels sont les thèmes principaux du Passé, roman d'Alan Pauls, Argentin né en 1959 et qui aime se placer dans la lignée de Roberto Bolaño et Enrique Vila-Matas. Ce n'est pas tant le sentiment amoureux lui-même qui encombre Rimini, le héros, mais la présence perpétuelle de Sofia avec qui il a vécu douze ans et qui ne cesse d'apparaître dans sa vie... On laissera Alan Pauls seul responsable de son interprétation particulière d'A la recherche du temps perdu. Divers éléments permettent indéniablement de déceler des éléments proustiens dans le Passé : les longues phrases sinueuses, l'importance presque caricaturale de la jalousie, la capacité de Rimini à tomber amoureux de femmes qui ne sont pas son genre, le rôle de la traduction dans le lien entre l'art et la vie, la capacité à identifier un personnage à un tic de langage comme les parenthèses (ou même un détail vestimentaire comme des chaussures de bateau). Le roman est long et plein d'une inventivité narrative qui se glisse partout, les personnages les plus secondaires ayant droit eux aussi à leurs aventures... On trouvera dans le Passé un accident mortel de la circulation, un rapt d'enfant, fût-il de courte durée, la présence d'un trafiquant d'organes, des cours de tennis ouvrant sur la sexualité, la cocaïne comme cause d'une activité masturbatoire compulsive et tout ce qu'il faut savoir sur le «Sick Art»... Il faut lutter contre la volonté du passé de se mêler de l'avenir, de l'avaler ou le cracher. Le combat est peut-être sinistre, mais le roman, en plus de ses autres qualités, est franchement amusant.
Mathieu Lindon - Libération du 6 octobre 2005

D'après le dictionnaire, Le passé est à la fois l'idée de ce qui a été, une vie écoulée, et le temps d'un verbe signifiant une époque révolue. Il s'agit également du titre du gros roman (plus de six cents pages) de l'Argentin Alan Pauls qui réunit ici ces trois définitions: un concept métaphysique, un recueil de souvenirs réels ou imaginaires et une notion grammaticale. Après douze ans de relations, Sofia et Rimini se séparent. Si celui-ci songe à de nouvelles aventures, son ex-compagne, elle, n'en a pas fini avec cette histoire. Le passé la hante et, comme un fantôme, elle décide à son tour de hanter le présent de son ancien amour. Il tombe amoureux de Vera, Carmen et Nancy, pour lesquelles tout ne se passera pas forcément bien, en partie à cause de Sofia. Ajoutez une passion pour le «sick art» (mêlant art et corps malade), des cour(t) s de tennis en compagnie d'une veuve joyeuse, la masturbation compulsive provoquée par une lecture sous cocaïne des Onze mille verges, quelques problèmes de mémoire, de multiples crimes et délits, des saynètes hilarantes et vous obtenez le roman d'amour le plus étonnant qu'on ait lu depuis bien longtemps.

Ecrit sous l'influence revendiquée de Marcel Proust et de l'humoriste américain Jerry Seinfeld, Le passé décrit le phénomène de dépendance - à l'amour ou autre chose -, qu'on soigne autant qu'on entretient. Rapidement, ces phrases exceptionnellement longues vous rendent fou, tout comme ces irrésistibles métaphores ou ces jeux temporels virtuoses; ici, l'intelligence ne nie jamais le plaisir des sensations. Avec Le passé, l'avenir de la littérature est devant nous.

Baptiste Liger - Lire, décembre 2005

Commentaires

Le passé par lalyre le Vendredi 06/11/2009 à 16:27

Coucou marouge

J'ai essayé de lire" le passé " mais j'ai abandonné à la p.154,trop difficile pour moi mais je lirai un autre de cet écrivain .Lequel me conseilles-tu ?

                              Bises 

                                          Lalyre


Re: Le passé par larouge le Vendredi 06/11/2009 à 17:10

je comprends, le passé est un livre totalement obsessionel. donc je comprends que tu puisses ne pas avoir eu envie de le finir.

j'ai eu la chance de m'immerger totalement dans cette lecture et par conséquent de l'avoir aimée.

si tu lisais "wasabi" du même auteur ?


bisous

larouge



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