Marcial Di Fonzo, en tandem avec Elise Vigier, poursuit son exploration de l’univers de l’auteur argentin Rafael Spregelburg, dont il a déjà crée « La Estupidez (la Connerie) ». Cette fois, il s’agit de « La Paranoïa ». On peut tenter d’en résumer l’histoire digne d’un labyrinthe borgésien à l’heure des télénovelas et de la SF. Quelques humains se retrouvent enfermés et sommés par des extra-terrestres d’inventer une fiction sous peine de disparaître. Alors, les humains font des bouts d’essais qui s’imbriquent à l’action en un maelström de boites gigogne : une Miss Vénézuela succède à des marins lituaniens, à une brodeuse chinoise. Nos deux metteurs en scène ont choisi de filmer ces bouts d’essais, et les films trop omniprésents (même si certes beaux, projetés sur un décor type boite optique, ou parfois tournés en direct) cassent ce qui fonde le théâtre : la présence. On en retrouve parfois le piment avec Pierre Maillet, une fois de plus génial en transsexuel, avec Rodolfo de Souza, successivement Colonel, Bonne sœur et Général nippon avec une densité fort à propos dans cet univers de faux semblants. Mais le vertige n’est pas au rendez-vous. (Chaillot, jusqu’au 24 octobre, puis en tournée). Dommage : la science fiction au théâtre est une denrée rare. Le théâtre feuilleton très intelligent et référentiel de Rafael Spregelburg exige peut-être un traitement plus déglingue. A vérifier avec « la Panique » du même auteur, que mettent en scène Marcial Di Fonzo Bo et Pierre Maillet avec les élèves du Théâtre des Teintuteries de Lausanne (Bastille, du 20 au 24).
source: odile-quirot.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/10/19/le-pere-tralalere-sur-un-air-d-aujourd-hui.html#more
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