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à propos de "La Griffe du passé"

Par larouge • Figueras Marcelo • Jeudi 25/06/2009 • 0 commentaires  • Lu 1203 fois • Version imprimable

Il y a des romans qui gardent encore leurs secrets, une fois lus et refermés. Après tout, les romans ne sont pas d’excellentes mères de famille qui vous tendent les bras et vous cajolent. Certains romans seraient plutôt comparables à des adolescents ombrageux, qui vous fuient plutôt que de vous serrer la main.Et cela ne préjuge en rien de leur qualité. Prenez par exemple La griffe du passé de Marcelo Figueras, un auteur argentin né en 1962, romancier et scénariste. Vous lisez son roman, tendu et fasciné. Et à la fin, vous avez l’impression de n’avoir pas tout compris. Et vous vous dites que tout compte fait, ça n’est pas bien grave.Ne pas tout comprendre, signifie qu’un livre a plusieurs interprétations, de même qu’une maison peut avoir plusieurs portes. Mais arrêtons là avec les métaphores domestiques.Imaginez un pays qui ressemblerait comme deux gouttes d’eau à l’Argentine. Ce pays s’appellerait Trinidad et aurait été pendant des années sous le joug d’une dictature militaire aux mains d’un groupe appelé les Prétoriens. Lesdits Prétoriens auraient pratiqué un régime de terreur avec tortures, morts sans sépultures et disparitions en tout genre. Une fois chassés du pouvoir, et du temps ayant passé, les Prétoriens auraient échappé à la justice et vivraient en toute impunité.Or, un jour, quelqu’un se met à tuer de façon atroce les "Généraux" Prétoriens encore en vie. Le gouvernement décide alors de faire appel à Van Upp, un détective surdoué, mais qu’une sombre affaire et une dépression ont tenu écarté de toute enquête durant le règne des Prétoriens.Ce roman est une addition de mystères : qui a tué et qui tue ces vieux Généraux ? Qui est Van Upp et qu’a-t-il à cacher ? Quelle machination est-elle à l’œuvre ? Peut-on encore croire en Dieu ?Malgré la grande violence qui sous-tend le livre, l’écriture de Figueras n’est jamais complaisante. De même que les nombreuses allusions à Shakespeare ne sont jamais gratuites.Voilà donc un récit plein de bruit et de fureur, mais surtout pas raconté par un idiot. Un récit, et cela a son importance, qui vous fera ressentir de l’intérieur, ce que signifie vivre sous un régime dictatorial.Philippe Sendek© Jowebzine.com - Octobre 2004

Meurtres de Généraux dans un pays d’Amérique du Sud imaginaire. Ce roman pose de nombreuses questions à ses lecteurs. À vous de répondre.
L'Etat s'appelle Trinidad ; il ressemble à l'Argentine redevenue, prétendent certains, démocratique. Dans ce pays, ni la justice, ni la presse, ni la classe politique n'inquiètent les généraux tortionnaires qui dirigèrent le régime des «Prétoriens». Deux sont tués : l'un vidé de son sang dans son jardin, l'autre noyé dans son bureau devenu aquarium. La police est d'une incompétence gênée. Le ministre finit par appeler Van Upp, un flic qui vient de passer dix ans dans un hôpital psychiatrique... L'identification des meurtriers ne guérira ni le pays de sa morbide amnésie, ni Van Upp de sa mémoire sensible.
Philippe Lançon - Libération

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