Histoire de fantômes (Les larmes d'Alan Pauls).
Histoire des larmes, c'est le récit de leur perte par un adolescent argentin dans les années 70.
Il s'agit d'une longue introspection où se mélangent périodes et scènes-clé de la vie d'un adolescent tandis qu'il contemple (en direct) devant sa TV la prise du pouvoir par Pinochet au Chili, l'éviction d'Allende, le feu, le palais pris d'assaut sans éprouver la moindre émotion. Et s'en étonne.
Dès lors, il remonte à sa petite enfance pour retrouver les clés de sa sécheresse.
Très jeune affublé du don de délier les langues, véritable épaule sur laquelle tous s'épanchent, dès son plus jeune âge, il est nourri des confessions de son entourage. Il excite leur glandes lacrymales par son mutisme, sa sensibilité, la bienveillance qu'il dégage. Mais plus que tout, c'est sa différence que ses proches pressent comme la détente de leurs confessions pathétiques. Son inadéquation au monde dans lequel il est né. Trop intelligent, trop calme. Tout allait bien avant.
Car il n'est plus enfant depuis qu'il a 4 ans. Depuis ce jour où, persuadé qu'il est capable de voler, s'élance, fracassant la fenêtre et s'écrasant quelques étages plus bas. Mais s'en sort. Inexplicablement. Sans être touché par la chance d'une vie ravie.
Il aurait dû mourir.
Car délaissé par sa mère dépressive, elle-même abandonnée par son mari (son père) à sa condition de fille-mère, et étouffé par sa famille entière, par ses connaissances qui partent à l'assaut de sa capacité d'écoute. Il est peu à peu relégué sur les bords d'un monde qui vit sans lui, qui lui reste une énigme. Casper, le gentil fantôme.
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