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à propos de Eva Peron

Par larouge • Copi • Dimanche 21/06/2009 • 0 commentaires  • Lu 1534 fois • Version imprimable

Créée au Chili , Eva Peron de Copi, mise en scène par Marcial Di Fonzo Bo est un brillant hommage à la singularité burlesque et pertinente de l'auteur argentin.
Eva souffre du cancer. Peron est muré dans sa migraine. La mère d'Eva, revenue express de la côte d'azur fouille le corps déjà mort et récalcitrant de sa fille en quête du numéro d'un coffre en Suisse. Ibiza, ex amant, intrigant jouisseur, n'as pas mis un sou de côté. L'infirmière sait tailler des pipes et aime les bijoux. Eva Peron, la pièce de Copi, est une danse macabre autour de la figure du pouvoir, et comme si la réalité n'avait pas poussé le cynisme suffisamment loin, Copi rajoute une couche de burlesque noirceur. Idolâtrée par la population argentine, sombrant dans la folie, crachant son sang l'Eva de Copi est une diva trasch. Dans le monde irréel d'un bunker présidentiel, une comédie boulevardière s'installe, le mari, l'amant, l'infirmière, la mère s'agitent autour d'une Eva en train de mourir, crois-t-on. Il y a la comédie du pouvoir, certes, mais aussi celle de l'argent, de la filiation, de l'amour, de l'individualisme et de la supercherie.L'oeuvre de Copi oscille entre noirceur politique et grandiloquence du spectacle populaire, est toujours sur le fil. Marcial di Fonzo Bo, ne s'est laissé entraîner sur aucune des multiples facilités de lecture qu'offre le texte de Copi. Ni dans la farce, ni dans le drame, son Eva Peron, crée au Chili et jouée par des acteurs chiliens, respecte les multiples attirances, dérives et folies de Copi. Tous les rôles joués par des hommes donnent à la pièce une singulière vision du travestissement. A l'instar du texte la mise en scène jongle avec les différents niveaux de lecture, toujours à la limite, sans jamais sombrer dans la sur interprétation. La folie boulevardière décadente est sagement circonscrite à l'espace du lit de la diva pour qu'autour puisse émerger la puissance politique et sociale de ce texte, bien plus qu'un pamphlet c'est un pied de nez. Copi, un portrait, spectacle hommage de Marcial di Fonzo Bo à son compatriote, avait déjà il y a deux ans réhabilité Copi dans toute sa grandeur et ses dérives, Eva Peron, aujourd'hui conforte aujourd'hui le dessinateur de la femme assise comme un auteur essentiel. En fin de parcours, un rideau tombe, la signature de Copi clôt la pièce. C'est le monde de Copi. On peut y entrer mais à ses risques et périls.

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