Le roman de Eduardo Mallea débute dans le Nord de la Patagonie où débarque un homme étrange« Chaves », qui ne parle pas. Très vite, sa différence embarrassera les autres ouvriers de la scierie dont la violence, quasi palpable ne changera en rien le comportement .
Très rapidement, l’auteur retracera, dans un discours intimiste pour le lecteur, le passé de cet homme, « Chaves » nous expliquant alors que les mots s’ils peuvent avoir un pouvoir séducteur, un pouvoir économique, un pouvoir curatif ne peuvent en aucun cas permettre à l’homme d’éviter son destin tragique.
Chaves est sûrement un livre sur la désillusion mais aussi sur l’intolérance vis-à-vis de la différence d’autrui, c’est aussi un livre sur la fierté de l’homme qui, brisé par le malheur, tente de survivre sans se pourvoyer.
Chaves, petit roman d’à peine 100 pages, concentré de messages, politique, social et philosophique nous interroge et nous bouleverse. B.N
Il est étrange cet homme qui se présente dans une scierie du Nord de la Patagonie, pour demander du travail ! Il est tellement avare de mots, qu’il provoque très vite la colère de ceux qui le côtoient… « il n’est pas comme nous », disent-ils…
Il doit travailler ? Il travaille donc, s’acquitte des tâches qui lui sont confiées… sans état d’âme, comme absent à lui-même et aux autres…
Pourtant, il n’est pas insensible à ce qui l’entoure : cet homme grand et sec promène avec lenteur sa solitude, dans de longues promenades dans la ville les bois, et se nourrit de ce qu’il voit, de ce qu’il sent, de ce qu’il entend…
On devine vite que cet homme impassible est un homme blessé…
Un père terrible, autoritaire, auquel il a réussi à échapper, l’avait laissé sans voix… un amour rédempteur qu’il avait réussi à gagner par la force des mots, et perdu à jamais, l’a à nouveau renvoyé à son silence d’homme qui ne peut que survivre…
Edouardo Mallea (1903-1982) écrivain argentin très connu et unanimement apprécié en son temps, fut oublié et redécouvert de nos jours. Il traite avec talent de l’amour, de la solitude, de la mort qui désespère.
Dans ce roman, l’intérêt est toujours soutenu : l’écriture est concise, juste, forte, magnifique, poétique…
A travers le récit de la vie de Chavès, c’est à la fatalité de notre solitude d’humain que Edouardo Mallea nous renvoie. L.G.
© D.R.
pardon, je n'ai pas retenu le nom de la source
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