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à propos de “1978″

Par larouge • Amigorena Santiago • Vendredi 12/06/2009 • 0 commentaires  • Lu 863 fois • Version imprimable

  • Currently 5/5

Note : 5/5 (1 note)

“1978″, hommage aux années flipper

Qui s’en souvient ? Dans les années 70, les lycéens s’accrochaient aux flippers et aux utopies

Dans “1978″, Santiago H.Amigorena ressuscite ces ados dont la conversation au café tournait quasi-exclusivement (et dans cet ordre) autour des “pétards”, de la politique, du cinéma et des filles.

Et cette année-là arriva dans la classe de première du narrateur un étranger, dont la famille avait fui l’Argentine de la dictature.

Un Sud-Américain beau comme un prince, tantôt poète et tantôt taciturne, parfois timide et souvent prétentieux, impressionnant les profs ou se les aliénant définitivement, séduisant toutes les filles et devenant rapidement chef d’une bande où les garçons s’appellaient Pierre, Fred ou Jean-François.

Sauf à la toute fin, le héros n’est pas nommé, mais il ressemble comme un frère à l’auteur du livre. Un auteur qui se raconte, comme dans ses romans précédents (”Le premier amour”). Notable nuance , il se raconte cette fois à la troisième personne, vu par les yeux admiratifs d’un condisciple (qui dit “je”). La langue est celle des ados d’alors, qui abusaient de locutions vagues ( ”c’est marrant”, “c’est bizarre”, “des trucs”). Tout ce qui signifiait, avant l’âge adulte, une proximité de sensations qui se passait de précisions.

Egotiste, narcissique, autocentré, Santiago H.Amigorena ne parle jamais que de lui-même, personnage insupportable et attachant qu’il rend à son décor et son époque : ces années 70 où le “commerce de la culture” n’avait pas encore été chassé par la “culture du commerce”, où “être jeune, c’était être de gauche” et où l’on pouvait hésiter des heures avant de décider si l’on irait voir  ”L’âge d’or” ou ‘”Le cuirassé Potemkine”, Tarkovski ou Orson Welles. S’il n’atteint pas le large public, “1978″ enthousiasmera par sa singulière sensibilité le cercle croissant des fans des seventies et ceux d’Amigorena, dont nous sommes.

-> “1978″ Santiago H.Amigorena (P.O.L., 16 euros, 280 pages)
(Lu en trois heures  jeudi 19 mars, jour de grèves, de manif et de grand soleil au jardin du Luxembourg qui joue dans ce roman un rôle pas tout à fait secondaire).

source: http://culture.france3.fr

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