Quels liens unissent le capitaine d'une équipe de joueurs d'échecs mégalomanes, un professeur de philosophie à qui sa soeur, redoutable femme d'affaires, confie d'étranges missions, un écrivain guetté par la paranoïa et qui doute d'avoir écrit le livre sur lequel figure son nom, une traductrice qui trahit ses amants, un critique de cinéma qui pourfend les manipulations politiques, et une jeune femme sensuelle dont les plaisirs ne comblent pas le besoin de repères ? Dans la toile d'araignée où Marcelo Damiani enserre leurs histoires singulières, tous semblent méconnaître leur proximité les uns avec les autres. Brillants, aussi touchants que spirituels, les personnages de ce chassé-croisé sont enfermés dans leur propre vision de la réalité. Mais alors comment se rencontrer, croire à une destinée commune ? Qu'on joue, qu'on tue, qu'on trompe ou qu'on aime, ce n'est jamais que le métier de survivre...
Le métier de survivre, un livre déroutant, une mise en abime du monde éditorial, ou tout simplement de la vie? Un écrit où l'auteur joue avec les mots, ses personnages comme avec ses lecteurs. Lire ce récit est un peu comme faire un rêve, assister à des scènes irréelles, incohérentes mais qui au final se révèlent intrinsèquement liées, sensées.
Je dois avouer avoir été plutôt perplexe, quelques minutes, à la fin de ma lecture. Non pas que le plaisir n'a pas été présent, bien au contraire. L'écriture de l'auteur est magistrale, la traductrice est époustouflante, car retranscrire la pensée, les mots de Marcelo Damiani en français ne devait pas être des plus simple. Le métier de survivre est déroutant, à aucun moment on ne peut se rattacher à un fait, à une situation. Nous ne sommes plus lecteur mais funambule. Un simple écart de concentration, un égarement intellectuel nous pousserait à la chute. Lire Le métier de survivre demande concentration et une totale implication pour savourer chaque mot de Marcelo Damiani. Les histoires qui semblent être en total paradoxes les unes aux autres s'imbriquent à la perfection, rendant à la fois le titre magique, captivant, insaisissable, dérangeant, névrosé.
Je tiens à remercier Tulisquoi pour ce livre, j'avais craqué sur sa présentation, et encore plus sur sa chronique. Elle a eu la bonté de me le prêter. Car avouons le, sans elle jamais je n'aurai lu ce livre, ni eu l'idée de le lire. Je suis un lecteur plutôt "sentier battu", par peur d'être déçu mais surtout par méconnaissance. Donc encore MERCI Tuly (j'espère que tu aimeras ce diminutif) pour m'avoir permis d'ouvrir mon champ de lecture.
http://ngm.skyrock.com/3208066905-Le-metier-de-survivre.html
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